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Après un "redressement spectaculaire", Sciences Po Grenoble doit préciser sa vision stratégique au sein d'UGA (HCERES)
Après avoir "traversé des moments très difficiles", Sciences Po Grenoble entre "dans une nouvelle phase de son histoire", selon le rapport du HCERES publié en mai 2020. L’IEP a assaini ses finances, mis en place de véritables outils de pilotage et s’est pleinement investi dans la construction de l’idex et du nouvel établissement expérimental, dont il est établissement composante depuis janvier. L’IEP doit toutefois rester vigilant quant à la charge de travail que représente la mise en place de l’EPE, alors que les personnels se sont déjà considérablement impliqués dans les évolutions institutionnelles internes.
Sciences-Po Grenoble Droits réservés - DR
Alors que, dans son précédent rapport, publié en 2015 (lire sur AEF info), le HCERES pointait du doigt la situation financière "précaire, voire inquiétante (avec cinq exercices déficitaires consécutifs)" de l’institut d’études politiques de Grenoble, ainsi que ses locaux "vétustes et inadaptés en termes de capacités d’accueil et d’accessibilité", le comité (1) souligne aujourd’hui le "redressement spectaculaire" de l’établissement.
La vie étudiante est "remarquable", la qualité de sa recherche "indéniable". Mais surtout, l’IEP de Grenoble a engagé un travail de fond pour assainir sa situation financière (les quatre derniers exercices sont excédentaires). Cet effort s’est accompagné d’une démarche majeure de professionnalisation et de formalisation des procédures. L’organisation interne a été modifiée, passant d’une gouvernance "exercée sur un mode individuel" à un pilotage opérationnel reposant sur "une équipe de direction resserrée autour du directeur" et des missions et relations entre services restructurés.
L’IEP de Grenoble en bref
Créé en 1948 cet EPA constitue l’un des deux IEP dit d'
"équilibre" (avec l’IEP de Bordeaux). Après avoir
été associé renforcé de la Comue UGA, il est, depuis
le 1er janvier 2020, un établissement composante à personnalité
morale de l’EPE UGA.
Il compte 2 150 étudiants, dont 33 % d’étudiants boursiers,
82 enseignants et EC, 500 intervenants extérieurs, et 86 personnels administratifs.
À l’international, l’IEPG a près de 170 partenariats
et propose quatre doubles diplômes. En 2018, on compte 280 étudiants
en mobilité entrante et 300 étudiants en mobilité sortante.
L’IEPG a également la cotutelle de trois laboratoires.
L’établissement a bénéficié d’un programme
de réhabilitation de ses locaux et de travaux d’extension financé
par le contrat de plan État-région (CPER) et l’opération
campus.
La période a également été marquée par la
rénovation du bâtiment, dont le comité souligne "l’excellente
qualité", avec une réelle prise en compte de l’accueil
de tous les publics.
Une restructuration à poursuivre
La structuration, interne et de l’offre de formation, doit toutefois se poursuivre. Le comité note notamment que l’organisation actuelle des services gagnerait à être encore simplifiée, via des "regroupements appropriés" et que la professionnalisation des agents et la mise en œuvre d’outils de pilotage automatisés doivent être accélérées.
Le rapport note que l’IEPG propose une "grande diversité de parcours" en formation initiale, continue et à distance, mais que cette offre de formation reste "peu lisible" et "souffre de l’absence d’une ligne directrice claire".
Une nouvelle étape avec l’entrée dans l’EPE UGA
Ces évolutions, au sein de l’établissement, interviennent dans un contexte ayant lui aussi "considérablement évolué" depuis la dernière évaluation. L’IEPG est en effet devenu membre associé renforcé au sein de la Comue UGA, née en janvier 2016 de la fusion des trois universités grenobloises, puis membre de l’idex, et depuis janvier 2020 (soit après la visite du comité de HCERES), établissement composante au sein de l’établissement public expérimental (EPE). L’intégration de l’IEPG dans l’EPE UGA "est probablement le plus grand changement institutionnel de l’établissement depuis sa création en 1948".
Le comité souligne "la pertinence et le succès"
de la stratégie suivie par l’IEPG pour être présent
et reconnu dans les instances de pilotage de la recherche du site. "Sans
conteste, la dynamique de l’idex (dont l’IEPG a été
un acteur clé) a rassuré en démontrant que tous les acteurs
du site, même petits et spécialisés en sciences sociales,
avaient leur place et ne seraient pas étouffés dans un grand ensemble."
Une vision stratégique à définir
L’IEPG ne semble cependant pas encore avoir une "vision stratégique claire et opérationnelle" de cette nouvelle phase et ne dit rien "des synergies attendues et des éventuelles pertes de souveraineté et des activités qu’il continuera à développer en propre".
Le fait que l’IEPG conserve sa personnalité morale, condition sine qua non à son entrée dans l’EPE UGA "offre certaines garanties", mais "le caractère réversible de cette expérimentation semble au final assez peu crédible". Le comité estime même que les effets pourraient être pervers "en encourageant l’attentisme, freinant ainsi la mise en place de collaborations".
Le rapport attire également l’attention sur le fait que les évolutions institutionnelles récentes ont nécessité une implication considérable des personnels et que l’étape à venir "pourrait entraîner des réactions négatives" si la charge devenait trop importante sur des personnels "déjà fortement sollicités".
La réponse de la direction
Sabine Saurugger, directrice de Sciences Po Grenoble
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Sabine Saurugger, directrice de Sciences Po Grenoble depuis le 1er janvier 2020 dit entendre "parfaitement les interrogations émises dans le rapport sur certains facteurs de fragilité" justifiant des améliorations. Concernant la politique de formation, elle signale "un resserrement et une actualisation" de l’offre "déjà engagés" et qui se poursuivront "l’année prochaine". Elle insiste toutefois sur le fait que "le travail de rationalisation et d’amélioration de la lisibilité" ne pourra conduire à un "appauvrissement trop conséquent" de la diversité de l’offre qui serait "extrêmement préjudiciable" aux étudiants.
À propos des partenariats stratégiques, la directrice explique avoir clairement identifié leur élargissement comme "un projet prioritaire" tout en soulignant qu’au regard de la petite taille de l’établissement, "il serait inopportun d’envisager le développement de trop nombreux partenariats".
Sur la stratégie d’intégration à l’EPE UGA, elle estime que l' "indétermination est une réalité qui n’est pas propre à Sciences Po Grenoble", car le caractère expérimental de ces nouveaux établissements ouvre "de nombreuses incertitudes".
Points forts, points faibles et recommandations
Les points forts de l’IEPG :
Les points faibles :
Les recommandations du HCERES :
(1) L'évaluation de l'Institut d’études politiques de Grenoble a eu lieu du 15 au 17 octobre 2019. Le comité était présidé par Stéphane Mottet, maître de conférences (sciences économiques) de l’université de Poitiers et ancien vice-président du conseil d’administration de cette université. Ont participé à cette évaluation :
Dany Vandromme, conseiller scientifique et Viviane Renault, chargée de projet, représentaient le HCERES.
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