M. D. – C’est sûr qu’un tel changement ça fait un peu peur mais je me dis que c’est ce que je veux vraiment faire. Je suis très heureuse de pouvoir suivre ce double projet. Faire un choix entre le sport et les études aurait été très compliqué. Je n’ai que 16 ans mais j’ai l’habitude d’être avec des gens plus âgés, je sais comment me gérer, m’organiser et je suis très soutenue dans cette aventure.
Scolairement, vous avez intégré Sciences Po Grenoble où vous bénéficiez de l’aménagement du dispositif Inter’Val pour les sportifs de haut niveau. Comment abordez-vous ce volet ?
M. D. – J’avais vraiment envie de faire des études qui me plaisent et d’avoir quelque chose de solide derrière le sport car je ne gagnerai jamais ma vie en faisant du combiné. Je vais passer ma première année en deux ans. J’ai fait la semaine de rentrée à Grenoble et depuis je suis les cours en visio. Ce sera comme ça jusqu’au printemps. La charge de travail est adaptée pour que je puisse effectuer mes entrainements en même temps. D’avril à juin j’y serai à temps plein pour suivre les cours et l’été je continuerai à bosser scolairement.
Maëla Didier aux JO de la jeunesse, en février 2020.
Sur le plan sportif, comment vous sentez-vous au sein du collectif national de combiné à Prémanon ?
M. D. – Je m’entraîne avec les athlètes du comité du Jura en attendant qu’une équipe de France juniors soit créée. Ça se passe bien. C’est sûr que cette situation n’est pas simple d’autant qu’il n’y a qu’une fille en équipe de France. Mais même si on n’est pas la priorité du moment au niveau national, on sent que les choses se mettent en place petit à petit et le Comité du Jura met tout en œuvre pour nous accompagner au mieux.
Le combiné nordique féminin sort de l’ombre avec un premier circuit international de très haut niveau la saison prochaine et la perspective d’intégrer le programme olympique en 2026. Ça donne des idées, non ?
M. D. – Oui tout à fait, les JO 2026 à Milan et Cortina d’Ampezzo (Italie), c’est mon objectif n°1. Après je sais très bien que si dans 2 ans je n’ai pas progressé je ne vais pas m’entêter. Mais je suis très motivée, je donne tout ce que je peux pour progresser, ça va forcément payer. A plus court terme, en février, il y aura le festival olympique d’hiver de la jeunesse européenne à Vuokatti (Finlande) et ensuite les Mondiaux en Pologne à Wisla. Je vais essayer de me qualifier pour ces deux compétitions et montrer que je suis là, y aller pour faire des résultats.
En janvier, vous avez participé aux Jeux olympiques de la Jeunesse. Que retenez-vous de cette expérience ?
M. D. – C’était juste incroyable. Déjà c’était une très belle surprise d’être parmi les
2 Françaises retenues. Je me suis battue entre septembre et décembre pour y arriver, j’y croyais très fort. Sur place le résultat n’était pas très satisfaisant, je n’avais pas fait de compétition depuis longtemps et donc pas le niveau qu’il fallait, mais j’ai rencontré plein de gens, j’ai pris beaucoup de plaisir, j’ai emmagasiné beaucoup d’expérience qui me servira à l’avenir.
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Propos recueillis par Clément THIRIAU