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Nous avons la tristesse de vous annoncer le décès de Tanguy VULLIET (CPI 2018) intervenue le 14 février 2019. Au cours de la cérémonie de remise du diplôme le 9 mars 2019, Tom Féréol et Arthur Lachat (Transmedia 2019) avaient rendu un vibrant hommage à leur ami trop tôt disparu.
L'Association des Diplômés adresse aux parents et aux amis de Tanguy toute sa sympathie.
" Le 14 février 2019, dans les Aravis, à skis de rando, Tanguy est mort. Dur à dire, dur à entendre, mais vrai. Il est parti en faisant ce qu'il aimait comme on dit. Ces mots que je vais vous dire aujourd'hui, certains les ont déjà entendus en partie aux funérailles il y a 2 semaines. Je n'ai pas eu la force de jeter encore sur le papier tout ce que la peine m'a inspiré. Depuis, les choses ont un peu évolué pour moi en tout cas.
Tanguy c'était la fulgurance. Avec lui, tous les deux, à plusieurs, on était fulgurants. Dès qu'il ouvrait la bouche, il fallait s'attendre à se faire bousculer. Il aimait ça, mettre les pieds dans le plat, sans limite. Extrême le Tanguy. Fonceur toujours, forceur souvent. Avec moi, ça a toujours bien marché, l'excès. Lui m’entraînait loin parfois, dans sa connerie, dans ses délires. Plus loin que je n’aurai jamais pensé aller. Mental d'acier, même quand il ne savait pas, il y allait. Au Kirghizistan sur le pic Lénine, c'est moi qui l'ai tiré au début, je lui ai fait ses nœuds, tiré du lit à 4h du matin avec l'altitude qui tape, fait à manger quand il était en PLS et enfumait la tente avec ses intestins pourris. Mais à 7000, quand je crachais mes poumons, incapable d'aligner deux mots sans tousser, c'est lui qui est passé devant, c'est lui qui m'a tiré. Dire comment il était fort, jusqu'au bout à puiser, à lutter. Il aurait pu tous nous tirer comme ça, loin très loin. Je choisis de me dire qu'il continue à nous tirer tous, à nous entraîner, infatigable, pendant tout le temps qu'il nous reste à nous.
On est jeunes, la vie est longue. Mais elle peut s'arrêter brutalement et laisser des grandes pages vierges, où plein de choses restaient encore à écrire. A ça, on n'est pas habitué, nous autres. Même pour ceux qui, comme moi, fréquentent des lieux et des altitudes plus incertains, où les hommes se risquent plus.
J'ai traversé la semaine après la mort de Tanguy comme on traverse un tunnel. Du bruit plein les oreilles, une noire tristesse éclairée par des flashs alcooliques, et des instants heureux partagés avant de retomber dans le noir poisseux du tunnel. J'ai eu conscience d'en être à peine sorti il y a peu. Une sortie de tunnel qui ressemble presque à du déni, tellement tout est semblable. Le souvenir de Tanguy va me, et nous, rester longtemps. Toute la vie pour moi. Mais le chagrin, la violente peine va s'atténuer. Et ce n'est pas grave, bien au contraire. Vivre dans le passé n'est pas vivre. Tanguy le premier allait toujours en tête, moteur pour les intelligences comme pour les conneries. S'il demeure bien quelque chose, c'est cette force. Ne restons pas à l'arrêt. Ayons conscience, à chaque instant, d'être en vie, et que c'est déjà beaucoup. On n'a pas l'habitude d'y penser en temps normal. Mais la vie n'est pas "normale". Elle est exceptionnelle, elle sort de l'ordinaire. Pour Tanguy, pour vous, pour nous tous, prenons juste le temps de profiter, sans se soucier de rien, puisque nous vivons. C'est comme ça qu'on sortira tous de nos tunnels à nous.
Arthur LACHAT
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