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« Anastasia Protassov »

 

Anastasia Protassov, Etudiante M1 MMO

Étudiante en M1 au sein du Master Intégration et Mutations en Méditerranée et au Moyen-Orient, je viens tout juste de faire publier mon premier ouvrage, portant sur le retour de la Russie au Moyen-Orient à travers la crise syrienne.

Pourquoi avoir choisi Sciences Po Grenoble et pourquoi cette spécialisation sur le Moyen-Orient ?

Je commence mes études supérieures en entrant à l’IEP de Grenoble en 2017 après un parcours classique dans un lycée de l’agglomération grenobloise. Dès mon entrée à l’institut je savais que je voulais m’orienter vers les études internationales. Mais c’est pendant mon année d’Erasmus au sein de l’University College of Freiburg en Allemagne que j’étudie pour la première fois l’histoire et la géopolitique du Moyen-Orient et de la Méditerranée. C’est donc tout naturellement que l’année suivante je décide de rédiger mon mémoire de troisième année au sein du séminaire TIMMO (Turquie, Iran, Méditerranée et Moyen-Orient) dirigé par Jean Marcou et Imad Khillo. Le choix du sujet s’est fait assez naturellement pour moi. En effet, la crise syrienne qui sévit dans le pays depuis 2011 reste malheureusement un sujet d’actualité, qu’il était intéressant de traiter dans sa globalité. De plus, de par ma culture franco-russe je suis depuis toujours intéressée par la politique extérieure russe sous toutes ses formes. Traiter de l’interventionnisme russe dans le cadre de la guerre en Syrie me permettait donc d’étudier les deux mondes qui m’intéressent le plus : la Russie et le Moyen-Orient.

Comment s’est passée la rédaction de ton travail de recherche ? Et sa publication ?

Concernant la méthode de travail, je fus particulièrement soutenue par mes directeurs de séminaire. Outre leurs précieux conseils pour guider ma réflexion, c’est sur leurs conseils que j’ai notamment pu m’entretenir avec Igor Delanoë, spécialiste de la Russie au Moyen-Orient et enrichir mon analyse. Je trouve cela formidable que nos enseignants nous encouragent à réaliser ces entretiens, à chercher à avoir le plus d’expérience de terrain possible. Un autre aspect important dans ma démarche de recherche était le travail aux sources. Malheureusement, il était impossible pour moi de me déplacer sur place afin d’étudier plus en profondeur mon sujet. Néanmoins à travers cet entretien avec un expert sur la question, ou mon travail avec des sources en russe, je pense avoir pu diversifier non seulement les approches mais également les points d’approche afin de rédiger mon travail avec le plus de rigueur possible. Cette objectivité scientifique fut également mise de nombreuses fois en avant par nos enseignants, cherchant à nous sensibiliser à la recherche en sciences sociales.

Ce n’est qu’après ma soutenance de mémoire, durant l’été avant mon entrée en master que mon futur directeur de master, Jean Marcou me proposa de faire publier mon travail de recherche. D’abord très surprise par la proposition, je fus honorée d’apprendre que mon travail intéressait la maison d’édition de l'Harmattan. C’est donc sous la direction de Monsieur Ata Ayati, directeur de la collection L’Iran en transition, que je me suis remise à travailler sur mon travail de recherche. Il m’a fallu retravailler certains chapitres, approfondir mes analyses etc. La mise en page également de mon travail initial a été revue par le directeur de la collection. Je suis également honorée d’avoir pu être préfacée par un ancien ambassadeur, spécialiste de la politique extérieure russe, Jean De Gliniasty. Ainsi, je dirais que c’est quelque part très impressionnant de voir un simple dossier de recherche envoyé au départ en format PDF à mes directeurs de séminaire, se transformer en véritable ouvrage imprimé.

Publier un ouvrage cela prend du temps et ce n’est donc que cette année, presque un an après ma soutenance que je suis publiée ! En effet, après avoir achevé ma troisième année dans des conditions quelque peu inattendues, j’ai intégré le master Intégration et Mutations en Méditerranée et au Moyen-Orient. C’est donc en parallèle de mon stage effectué de premier semestre que je travaillais à nouveau mes chapitres et suivais la bonne mise en place du processus d’édition de mon travail.

De quoi traite ton ouvrage ?

Dans mon ouvrage, je cherche à comprendre les différentes raisons qui ont poussé la Russie à intervenir dans la guerre qui s’est déclarée en Syrie dès 2011, à la suite du Printemps Arabe. C’est en effet très surprenant car sur le dossier libyen, au contexte géopolitique similaire, la Russie a toujours plaidé contre l’ingérence internationale. Mon analyse cherche donc à comprendre un tel revirement de position et surtout comment la Russie a su le justifier. Par conséquent, mon analyse s’inscrit sur trois niveaux d’analyse. Tout d’abord, j’analyse le contexte international, l’utilisation des différentes notions de droit international, mais également l’action et l’inaction de l’Union Européenne et des Etats-Unis face à la situation syrienne qui s’aggrave. Après, je replace l’intervention de la Russie en Syrie dans son contexte régional, en mettant en lumière les relations à la fois conflictuelles et de coopération avec les acteurs régionaux principaux : l’Iran et la Turquie. Enfin, j’essaye d’expliquer les différents intérêts purement nationaux qui ont poussé la Russie à intervenir dans une guerre qui s’enlise depuis près de dix ans maintenant.

Un dernier mot pour la fin ?

C’est avec plaisir que j’ai accepté de partager mon parcours scolaire qui me permet de publier mon tout premier ouvrage de recherche ! Je suis tout particulièrement honorée d’avoir pu réaliser ce projet en tant qu’étudiante au sein d’une école qui a su m’accompagner tout au long de ce processus ; de la réflexion autour de la problématique de recherche, jusqu’à l’écriture de la quatrième de couverture. Je suis infiniment reconnaissante envers mes directeurs de séminaire qui sont aujourd'hui mes directeurs de master pour m’avoir accordé leur confiance et m’avoir poussée à mener à bien mon projet.

Je suis également très reconnaissante envers mes directeurs de master pour m’avoir permis de m’entretenir avec des professionnels durant mon parcours universitaire. Je pense qu’il est particulièrement important en tant qu’étudiant de chercher à faire diverses rencontres pour amorcer notre avenir professionnel. C’est notamment pour cette raison que je souhaite réaliser dès l’année prochaine une année de césure afin de multiplier les opportunités de stage, les rencontres avec des personnes issues de différents domaines, étoffer mon parcours et surtout découvrir de nouvelles perspectives !


Anastasia Protassov

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12/04/2021