Je suis actuellement étudiante à Sciences Po Grenoble en troisième année dans le domaine Politique. Originaire de Rouen, j’ai intégré l’IEP en septembre 2022 à la suite de l’obtention de mon baccalauréat en juin 2022. En rentrant d’Erasmus, j’ai pris la décision en septembre 2024 de m’engager dans le Programme d’Ouverture Sociale (POS) de l’IEP car j’ai toujours eu à cœur de m’engager pour une société plus juste et plus inclusive. À Sciences Po comme ailleurs, il est à mes yeux nécessaire de promouvoir l’inclusivité et l’ouverture des opportunités pour les adolescents.

Ayant déjà participé en tant que tutrice en première année, je connaissais le fonctionnement du programme et c’est naturellement que j’ai souhaité renforcer mon profil avec cet engagement porteur de sens. Le projet Photo Politique est un projet mené avec six classes de troisièmes des collèges de l’agglomération grenobloise et drômoise en lien avec Les Cordées de la réussite. Il s’agit d’un concours de photographie qui permet aux élèves de développer leur esprit critique et leurs facultés d’analyse photographique.

Au sein de l’organisation du concours, je travaillais en collaboration avec Hélène Caune (ancienne responsable du POS de 2020 à 2025) et Giulia Aprile (gestionnaire de la vie de campus). Tout d’abord, j’ai eu la chance et l’honneur d’échanger avec les élèves et les professeurs en amont de la journée de restitution, afin d’effectuer un travail de préparation des interventions orales et de précision des photographies prises. Il m’a alors fallu gérer le trac d’intervenir devant des classes et j’ai dû développer une pédagogie adaptée aux besoins des élèves et aux attentes des professeurs. Néanmoins, cela fut très formateur pour gagner en compétences orales et pédagogiques. Ce programme m’a aussi permis de découvrir la région grenobloise autrement, au fil de mes déplacements dans des contextes variés – zones rurales, établissements REP – en m’adaptant à des environnements souvent éloignés de celui de l’IEP.

J’ai ensuite organisé les deux journées de restitution au sein de l’IEP les 18 et 25 mars grâce à l’aide précieuse de mesdames Caune et Aprile. Ces deux journées ont été tout autant enrichissantes que les interventions dans les classes. J’ai pu apporter soutien et conseils aux troisièmes tout en leur donnant l’impulsion du dépassement de soi ; ce fut réellement gratifiant et agréable de les voir découvrir leurs propres capacités et puiser dans leurs ressources pour donner le meilleur d’eux-mêmes.

Ce que je retiens de cette expérience, c’est avant tout une grande gratitude : pour la confiance qui m’a été accordée, pour l’autonomie dont j’ai bénéficié, et pour les liens humains tissés au fil des semaines. Deux témoignages d’élèves résonnent encore en moi :
“Cette journée m’a motivé à travailler encore plus pour peut-être intégrer un établissement comme celui-ci un jour”.
“Cette journée a renforcé mon envie de rejoindre Sciences Po pour continuer mes études dans un cadre aussi motivant”.

Elles traduisent non seulement l’impact du programme, mais aussi la nécessité de ces initiatives. Car au fil des discussions, la question du coût des études est revenue à plusieurs reprises. Grâce à l’implication conjointe des équipes pédagogiques, des étudiants et des personnels, nous avons pu informer les élèves sur les dispositifs existants (bourses, aides, parcours d’accès) et démystifier l’entrée dans l’enseignement supérieur. Cela m’a profondément sensibilisée à l’importance d’agir en faveur d’une véritable égalité des chances, mais aussi des opportunités et des projections. Encore trop de jeunes ne connaissent pas Sciences Po ou ne s’imaginent pas avoir leur chance : mobiliser les élèves dès le passage en seconde contribue à leur donner un objectif et à les motiver dans la poursuite des études, à Sciences Po ou ailleurs.

S’engager dans l’ouverture sociale, ce n’est pas seulement tendre la main : c’est aussi donner les outils pour croire en ses capacités, et l’élan pour oser. Si l’on veut faire de Sciences Po Grenoble un établissement d’excellence, il faut aussi qu’il soit un lieu de diversité et de confiance. Il s’agit de permettre à ces jeunes de s’imprégner des lieux, de s’y projeter, pour déjà contribuer activement à rendre notre école plus accessible, plus juste et plus vivante.

Je poursuivrai mon parcours en Master Sciences de Gouvernement Comparées, avec l’ambition de construire un profil solide, tourné vers la recherche, en vue d’un doctorat. Mon engagement, lui, restera un fil rouge — une boussole pour orienter mes choix, et leur donner du sens.

Éléonore LEMOINE, étudiante en 3e année
Afficher son courriel

08/04/2025