Diane AUBLE, 2004 PO, Coordinatrice projets et transformation - Carsat Normandie
Parcours universitaire et professionnel
Pourquoi avoir fait Sciences Po ? Pourquoi Grenoble ?
Quand j’étais au lycée, j’étais personnellement engagée politiquement avec des responsabilités dans un mouvement de jeunes. C’est ma sensibilité politique qui m’a amenée à m’intéresser à Sciences Po. Ce sont des études supérieures avec une pluridisciplinarité et cela m’intéressait puisque j’avais du mal à choisir une matière pour poursuivre mes études. Je n’avais pas d’objectif professionnel clair, c’est pourquoi je voulais garder cette diversité de perspectives. J’ai choisi Grenoble, car à l’époque, j’avais passé trois concours : Bordeaux, Grenoble et Paris, et j’ai été prise à Grenoble. Ce que j’aimais bien à Grenoble, c’était le concours d’entrée basé sur la lecture de trois ouvrages et le fait qu’à l’époque l’année à l’étranger n’était pas obligatoire et je voulais profiter de cette année d’ouverture pour aller sur le terrain et faire des stages professionnalisants en France.
Quel Master ?
À l’époque, le parcours se faisait en 4 ans avec une année d’ouverture. Il y avait la possibilité de faire une 5ème année avec un Master intégré à l’IEP, j’ai personnellement fait le choix de rester sur 4 ans. J’ai fait un master indépendant de l’IEP : un master professionnel en management des politiques sociales à Grenoble.
Les langues étrangères ?
Je faisais de l’anglais et de l’allemand.
Avez-vous effectué un ou plusieurs stages lors de vos études ?
Oui, j’ai fait mon année d’ouverture à Sciences Po en stage : un stage de 6 mois dans une maison d’enfants à caractère social dans l’agglomération de Grenoble et un stage de 6 mois au centre d’information des droits des femmes avec une mission d’évaluation d’un dispositif d’aide au retour à l’emploi. Ce sont deux sujets qui m’intéressent personnellement puisque j’ai fait un mémoire sur la thématique des femmes. Puis, dans le cadre de mon Master, j’ai aussi fait un stage à la mairie de Grenoble au service des sports puisque mon sujet de mémoire était “sport et handicap”. L’objectif était de trouver pourquoi et comment favoriser l’accès au sport des personnes en situation de handicap.
Comment-avez-vous choisi votre orientation professionnelle ?
Le secteur médico-social m’intéressait beaucoup.
Premier emploi ?
Alors, avant même d’être diplômée, j’avais postulé dans la France entière. Le hasard a fait que je suis retournée dans ma région d’origine et plus précisément à Rouen. J’ai été pendant six ans chargée de mission à la direction régionale des affaires sanitaires et sociales qu’on appelle aujourd’hui Agence Régionale de Santé. J’étais chargée de mission sur le secteur médico-social en particulier sur les services et établissements pour les enfants et adultes handicapés et pour les personnes âgées dépendantes. Je devais évaluer les besoins en création de places supplémentaires sur le territoire et des Programmes Interdépartementaux d’Accompagnement des Handicaps et de la perte d'Autonomie (PRIAC). J’ai aussi eu pendant plusieurs années une casquette de référent régional sur l’autisme à la fois sur le secteur médico-social et aussi sanitaire et social. C’était très en lien avec le secteur associatif. Je participais à la mise en place du plan national sur l’Autisme.
Poste actuellement occupé
Quelles sont vos activités principales ? Quel est votre métier aujourd’hui ?
Alors, avant d’être sur mon poste actuel, j’ai été huit
ans attachée de direction à la CARSAT Normandie. Depuis trois ans, je
suis Coordinatrice projets et transformation. Ma mission est de coordonner
l’ensemble des projets stratégiques et transversaux de la caisse et d’être
dans l’accompagnement des changements. Le Covid est arrivé en mars 2020,
donc un des premiers chantiers sur lequel on s’est mobilisé était la gestion
de crise Covid avec l’accompagnement des salariés, des managers, le déploiement
du télétravail exceptionnel puis l’accompagnement au retour sur site et
l’élaboration de protocoles et procédures locaux et la sensibilisation
des salariés au respect des gestes barrière, à la gestion des cas et contacts….
Après la crise, on a pu aller sur d’autres chantiers comme l’hybridation
du travail (faire le bilan de l’expérience du télétravail et ensuite accompagner
la mise en œuvre d’un nouvel accord local sur le télétravail) qui suppose
des questionnements sur la manière de travailler sur l'organisation du
travail et des espaces de travail. Je pilote donc cette réflexion en lien
avec les agents concernés pour trouver des solutions à l’évolution de
l’espace pour répondre à une diversité d’usages (individuels, collaboratifs
ou de convivialité). Je suis en veille depuis la crise Covid, mais je
travaille aussi sur la documentation, je participe à la rédaction de newsletters
internes, à la communication en direction de l’ensemble des salariés,
j’accompagne les managers dans une perspective d’information et de développement
des compétences, mais également par la
création et la mise à disposition d’outils. Globalement, mon rôle est
d’accompagner l’ensemble des agents avec les différentes cibles que ce
soit l’équipe de direction, le management stratégique, les managers de
proximité, les collaborateurs, et d’essayer de créer des méthodes de travail
et une communication pour accompagner le changement et créer des outils
adaptés.
Donc votre rôle c’est aussi de permettre le bien-être au travail ?
Effectivement, je fais aussi partie d’une instance sur “Santé et Qualité de vie au travail”. Pendant la crise, on avait mis en place des baromètres internes sur la qualité de vie et les conditions de travail auprès des agents pour adapter nos dispositifs et nos actions, les faire connaître auprès des agents ou en créer de nouveaux pour répondre aux problématiques. Le résultat est qu’aujourd’hui on construit un plan d’action pluriannuel pour accompagner les agents.
Quelles sont les qualités requises pour ce travail ?
De la rigueur et de la méthodologie pour créer des outils. De l’écoute pour entendre, comprendre le besoin et amener à l’expression de ces besoins. De l’adaptabilité puisqu’on ne traite pas le sujet de la même manière en fonction de si on s’adresse au comité de direction ou au manager de proximité. De la réactivité puisqu’on est souvent en gestion de crise ou d’urgences.
Et pour la suite ?
Je m’étais posé beaucoup de questions avec mon poste d’attachée de direction à cause du caractère rébarbatif du métier. Mais aujourd’hui cela fait trois ans que je m’y plais. Mon métier varie beaucoup, les sujets sont très variés (de la gestion de crise Covid, au télétravail, à la sobriété énergétique, à la gestion des espaces de travail). J’aide les gens à exprimer leurs difficultés et à trouver eux-mêmes leurs solutions et je me plais énormément dans cette posture-là. J’interagis avec des interlocuteurs différents, travaille sur des sujets variés et du fait de cette position, mon travail se renouvelle constamment en fonction des réformes, des enjeux et des problématiques émergentes. C’est un métier d’une grande richesse dans lequel je m’épanouis et je n’envisage pas, du moins pour le moment, de le quitter.
Avez-vous des conseils à donner aux étudiants de l'IEP de Grenoble ?
Avoir toujours en veille son esprit critique et ne pas
se priver, sur le marché du travail, de tenter différentes choses sans
perdre de vue ses intérêts personnels. On a toujours plus de cœur à l’ouvrage
sur des sujets qui nous sont chers et c’est important de conserver ses
rêves. Un premier job qui ne nous plaît pas n’est pas un échec, c’est
une expérience supplémentaire.
Interview réalisée par Julie Famery (étudiante
IEPG)
Afficher
leur courriel
25/01/2023