Elodie FRADET – EcoFI 1991 – Conseillère en organisation du travail et en innovation RH – Secrétariat Général du Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance.
J’ai intégré l’IEPG en 1989, et ne l’ai quitté qu’en 92 après une année de préparation aux concours administratifs (CEPAG). En 1993, je m’inscris en DULCO de Swahili et de civilisation d’Afrique de l’Est, un objectif en tête, intégrer le quai d’Orsay comme cadre d’Orient. Je conserve un excellent souvenir de ce passage à l’INALCO, la découverte de l’ethnologie, du cinéma africain, des étudiants de tous âges et de tous horizons.
Après un échec aux Affaires Etrangère, j’intègre presque par hasard la Direction Générale des Douanes et Droits indirects en tant qu’inspectrice. Formée pendant un an, affectée en sortie de stage en zone difficile, ma première expérience d’encadrement est rude, au menu, gérer l’alcoolisme, les soupçons de corruption, des troubles du comportement. La vocation ne me vient pas.
Je demande une disponibilité rapidement. Au bénéfice de ma toute petite expérience professionnelle et de mon passage à l’INALCO, j’intègre en 1996 l’ONG Action Contre la Faim. Volontaire terrain durant trois ans, j’exercerai alternativement les missions de coordinatrice logistique, logisticienne-administratrice, cheffe de projet et administratrice. Le travail est humainement et professionnellement passionnant, dangereux également, les problématiques sans cesse renouvelées, pas grand-chose de commun entre la Birmanie, le Soudan du Sud et du Nord, la Sierra Leone et la Guinée. De cette expérience marquante, j’ai tiré un roman, Makeni, publié aux Editions Maia.
Retour en France fin 1999, à la faveur d’un heureux évènement, l’arrivée de ma fille, je réintègre la DGDDI. J’exercerai durant trois ans des missions diverses de rédactrice avant d’être désignée trésorière de l’association Eurodouane, grâce à la connaissance des financements européens acquise en ONG. Eurodouane est destinée à préparer l’adhésion de nouveaux Etats à l’Union européenne et à renforcer les capacités techniques de ses partenaires commerciaux. Les salariés de l’association sont mis à disposition par les administrations fiscales européennes. Pour suivre la bonne marche des programmes, je me déplace en ex-Yougoslavie, Ouzbekistan, et Russie. En 2006, la commission européenne change de stratégie, la fermeture de l’association est annoncée. Je profite de cette occasion pour reprendre des études, parallèlement à mes activités professionnelles, un M2 de Développement Durable et Organisation à Dauphine. Ma formation initiale à l’IEP se révèle un atout pour obtenir mon diplôme. Je sollicite un congé formation pour effectuer mon stage de fin d’étude, au Cabinet de Denis Baupin chargé du développement durable, de l'environnement et du plan climat à l’Hôtel de Ville de Paris. C’est une expérience passionnante de construction de politique publique autour de l’accessibilité à une alimentation saine et locale pour les Parisiens.
Le développement durable fait son entrée dans la fonction publique d’Etat mais trop lentement pour qu’elle propose suffisamment de postes à temps plein sur cette thématique. La matière évolue rapidement, à trop attendre le risque est réel de perdre toute employabilité dans le secteur du développement durable. Je choisis alors de m’associer au bureau d’études AEFEL, créée par une camarade de promotion et de devenir consultante. A partir de 2009, je me spécialise sur les questions de consommation responsable et de prévention des déchets ménagers. Mes missions d’appui et de conseil aux collectivités territoriales et aux institutions publiques consistent à mener des diagnostics, proposer des actions correctives et évaluer leurs impacts mais aussi à renforcer les capacités des acteurs locaux. La création de programmes locaux de prévention des déchets et la lutte contre le gaspillage alimentaire sont mes principaux terrains d’intervention. Par ailleurs, je forme, j’enseigne (Paris XIII, Centrale Lyon, …), j’anime des conférences, je partage réflexions et bonnes pratiques notamment dans l’ouvrage collectif, Le Grand Débordement, paru aux éditions Rue de l’Echiquier. Ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce métier exercé au sein d’une petite structure, c’est la variété des tâches au quotidien. On apprend à tout faire, rêver le monde idéal, communiquer, répondre aux appels d’offre, impulser le changement, animer des ateliers en intelligence collective, gérer des projets, …
En 2015, j’ai épuisé le capital de disponibilité offert par le statut de fonctionnaire d’Etat, deux possibilités s’offrent à moi, démissionner, en remboursant le montant perçu au titre de mon congé formation (puisqu’après ma formation je n’ai pas travaillé pour l’Etat), ou réintégrer, l’option que je retiens. Une autorisation de cumul d’activités me permet de clôturer mes dernières missions de consultante en plus de mes nouvelles activités. Je découvre un univers stimulant, celui de la transformation et de l’innovation publiques animé par des profils atypiques lesquels, dans ce secteur, sont davantage la règle que l’exception. J’intègre les services du Premier ministre, au sein de la plateforme d’appui aux ressources humaines (PFRH) d’Ile-de-France. Installée à la préfecture de région, ma mission est d’accompagner les transformations RH des services déconcentrés de l’Etat. C’est mon premier poste en tant que consultante interne et conseillère en organisation du travail, fonction que j’exerce toujours actuellement. Depuis juin 2020, je conduis des missions similaires au Secrétariat Général de Bercy, au sein du service des transformations RH ministérielles : contribuer à la définition de la stratégie ministérielle de télétravail et du futur accord ministériel en lien avec les directions et les organisations syndicales et animer un réseau d’innovateurs RH (parangonnage, retours d’expérience, sessions de co- développement, …).
Elodie FRADET
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31/10/2021