Thibault
JARADE (2002 SP)
Elève Administrateur Territorial - INET
Il y a 15 années j’étais sur les bancs de l’IEP (tout en haut, à gauche). 15 ans déjà ! Et cela me semble hier qu’avec des amis (j’ai gardé le contact avec certains, à ce jour !) nous écoutions les conférences de méthode de Philippe Barrière (j’ai en mémoire ce fantastique professeur raconter, de façon imagée, la fuite et la mort de Doriot en 1945), ou celles de Mathilde Dubesset (avec un ami, nous étions les deux seuls hommes à un cours sur l’histoire du féminisme, si mon souvenir est exact. Je ne doute pas que de tels cours aujourd’hui sont suivis de façon beaucoup plus paritaires.). Les cours d’amphi de Roland Lewin (son érudition, son parcours hors norme et la force de ses opinions le rendaient fascinant), d’Henri Oberdorff (qui a su me transmettre ses convictions européennes), et de beaucoup d’autres restent aussi encore très présents à mon esprit.
Je ne saurai dire combien ces années grenobloises furent fondatrices du (jeune ?) professionnel que je suis aujourd’hui. Je garde un excellent souvenir aussi de l’année de « césure » que j’ai effectué à Montréal. Ce fut une année merveilleuse, pleine de rencontres, de soirées…et qui me permit de découvrir une manière d’enseigner assez différente du cours magistral à la française.
Après le bac, que j’ai obtenu en 1998, si j’ai choisi l’IEP Grenoble, c’est par goût du service public. Je voulais déjà travailler dans la fonction publique. Un peu indécis néanmoins, je souhaitais pouvoir changer d’avis si cette envie se faisait moins forte. La formation pluridisciplinaire de Sciences Po me donnait cette possibilité. J’ai persévéré dans ce projet néanmoins. J’ai donc suivi la section « service public » et après avoir préparé les concours administratifs (à Grenoble et à Paris, le succès n’étant pas immédiat !), j’ai intégré, en tant qu’élève-inspecteur de l’action sanitaire et sociale l’école des hautes études en santé publique (EHESP) de Rennes.
Mes années au service de l’administration sanitaire et sociale furent très enrichissantes et denses. Au cours de mon premier poste, à la direction des affaires sanitaires et sociales de Paris, j’ai notamment pu contribuer à un moment particulier et assez intense : l’organisation de la campagne de vaccination (centres de vaccinations dédiés, équipes mobiles…) contre la grippe AH1N1 (2009/2010). Avec les collègues, au cours de cet automne et de cet hiver, les heures ne furent pas comptées. La mobilisation des pouvoirs publics fut, de fait, d’une ampleur certaine pour un résultat, il faut le reconnaitre, qui ne fut pas à la hauteur des objectifs initialement fixés. J’en garde néanmoins un souvenir fort. J’ai pu observer, au plus près, l’investissement exceptionnel de nombre d’agents publics dans une situation de crise, et cela renforça ma conviction d’avoir fait le choix me correspondant en optant pour la carrière publique.
En 2010, lors de la création des agences régionales de santé (ARS), j’ai choisi d’intégrer le siège de l’ARS Ile-de-France pour me spécialiser en analyse financière et comptabilité publique (notamment hospitalière). Les ARS fusionnaient plusieurs institutions du champ sanitaire, médico-social…(une partie des DDASS/DRASS, des CRAM, …etc.). Ces années me permirent de travailler avec des collègues aux cultures professionnelles diverses (assurance maladie, fonction publique hospitalière, etc.) et j’ai beaucoup appris à leurs contacts.
Assez vite cependant, après avoir réussi l’examen professionnel d’inspecteur principal (2012), j’ai souhaité progresser professionnellement. Or, dans la fonction publique, les concours restent le moyen privilégié pour accéder à des emplois supérieurs.
C’est alors que le réseau amical et grenoblois fonctionna. Je suis infiniment reconnaissant à un ami, rencontré sur les bancs de l’IEP Grenoble, pour m’avoir conseillé, orienté, soutenu afin d’intégrer la préparation aux concours internes de l'institut de la gestion publique et du développement économique (IGPDE) de Vincennes. Durant l’année de préparation aux concours interne A+, il me réconforta dans les moments de doute (il était passé, quelques années auparavant, par ces épreuves), et ne fut pas avares de conseils.
C’est, en partie grâce à lui, si aujourd’hui j’ai pu intégrer la promotion Hannah Arendt (2015-2016) d’élèves-administrateurs territoriaux à l’institut national des études territoriales (INET).
En ce moment, je passe beaucoup de temps, donc, dans le train, entre Paris et Strasbourg ! Mais je suis particulièrement enthousiaste de pouvoir contribuer, à l’avenir, à la mutation nécessaire des collectivités territoriales, confrontées fortement à la contrainte des finances publiques et aux évolutions institutionnelles en cours.
C’est pour me préparer à cela, mais aussi pour raviver des souvenirs heureux que j’ai de l’IEP Grenoble, que j’ai acquis récemment le dernier ouvrage dirigé par Nicolas Kada (que j’ai eu le plaisir d’avoir comme jeune maitre de conférence, ou doctorant je ne me souviens plus, en conférence de méthode), « les tabous de la décentralisation » !
Thibault JARADE
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04/01/2016