Laure SOUCAILLE (2006 PES), Déléguée
départementale aux droits des femmes et à l'égalite
F/H - Préfecture de Normandie à Rouen.
Quel poste occupes-tu aujourd'hui ?
J'occupe la fonction de déléguée départementale aux droits des femmes et à l'égalité femmes/hommes pour la Seine-Maritime au sein du SGAR de la préfecture de Normandie. Je fais ainsi partie du réseau déconcentré des déléguées aux droits des femmes en charge de mettre en œuvre et promouvoir, sous l'autorité de la secrétaire d'Etat et de la Préfète, la politique interministérielle "égalité" en relation avec l'ensemble des services de l'Etat et en collaboration avec les collectivités territoriales : égalité professionnelle, économique et sociale, lutte contre les violences faites aux femmes, prévention et lutte contre la prostitution, accès aux droits, à l’espace public...
Les "années IEP"
J'ai intégré l'IEP de Grenoble, option Politiques et Economie Sociales, directement en 2ème année, après un cursus Hypokhâgne et Khâgne classique à Clermont-Ferrand, ma ville natale. Passer le concours d'entrée de sciences Po Grenoble me permettait d'allier mon désir de mobilité et la volonté de ne pas restreindre le choix des possibles. Sans idée précise de carrière professionnelle, j'ai été séduite par l'éventail des enseignements et la diversité des débouchés offerte par ce type de cursus. C'est à travers le séminaire encadré par Mathilde Dubesset que j'ai découvert mon envie de "chausser les lunettes" du genre et d'analyser les politiques publiques sous ce prisme. J'ai ainsi rédigé un mémoire de 3ème année sur l'intégration des hommes dans la profession de sage-femme.
J'ai ensuite opté pour une année d'ouverture à l'étranger, opportunité formidable offerte par l'IEP pour élargir son horizon et s'intéresser aux politiques publiques étrangères. J’ai intégré durant une année la Faculté de Sciences Politiques et de Sociologie de Grenade, dans le but notamment de compléter mon cursus par des cours de sociologie. De retour en France, je suis entrée en seconde année de Master "Expertises de l'Action Publique Territoriale" à l'IEP de Rennes à l'issue duquel j'ai passé et obtenu le concours d'attaché territorial.
Mes premières expériences professionnelles
Après un stage de 6 mois en Master au service droits des femmes du Conseil Général de l'Isère, j'ai très vite occupé le poste de chargée de prévention santé publique au sein de l'ex DRASS de Haute-Normandie. J'étais référente sur les addictions et la santé mentale en particulier au sein du Groupement Régional de Santé Publique dont j'assurais la gestion et l'animation.
Une fois le concours d'attaché territorial en poche, je suis entrée au CESR (Conseil Economique Social Régional), devenu CESER (Conseil Economique Social Environnemental Régional), de Haute-Normandie puis de Normandie, suite à la fusion des deux régions normandes prescrite dans la Loi NOTRe. Ce dernier élabore des rapports et des avis sur tout sujet relevant des compétences de la Région ou jugé d'intérêt régional dans lesquels il propose des pistes d’amélioration des politiques publiques régionales. Ces travaux relèvent d'une procédure de saisine de la part du Président de Région ou d'autosaisine.
Au CESER, j'ai d'abord été en charge des travaux de la commission "qualité de vie et lien social" qui recouvrait des thématiques diverses (santé, social, jeunesse, vie associative, sport, culture, logement, environnement) puis de la commission "affaires sociales, sanitaires, médico-sociales et sociétales". Les neuf années passées au sein du cabinet de cette assemblée m'ont permis d'une part, de développer une connaissance solide des différentes politiques régionales et du tissu socioéconomique normand et, d'autre part, de consolider un réseau professionnel étendu.
J'ai quitté le CESER pour intégrer la Direction régionale aux droits des femmes et à l'égalité car je souhaitais renouer avec l'approche intégrée du genre tout en gardant un champ d'intervention transversal et participer à l'évolution des pratiques et des mentalités pour réduire l'écart persistant entre égalité de droit et égalité réelle.
L'IEP de Grenoble, quel apport ?
Je citerai de manière non exhaustive la diversité
des enseignements, l'approche généraliste qui permet de
se doter d'une solide capacité d'adaptation, la méthode
et la rigueur, la curiosité, l'ouverture à l'étranger.
En outre, et c'est loin d'être négligeable, Sciences Po constitue
encore un passeport professionnel réputé pour les recruteurs.
Si, avec le recul, je peux prodiguer quelques conseils, je retiendrai
l'intérêt d'être mobile et d'avoir un fil conducteur,
une logique à laquelle se tenir dans son parcours (tant la diversité
des enseignements peut s'apparenter au chant des sirènes) et enfin
cultiver son réseau professionnel le plus tôt possible.
Laure SOUCAILLE
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