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Patrick MONTAGNER (1985 SP), Membre indépendant du board de la BCE pour la supervision bancaire - Banque Centrale Européenne (BCE).

Quel est votre parcours universitaire ?

Je suis rentré à Sciences Po Grenoble en 1982, et à l’époque, pas de Parcoursup ! J’ai candidaté par courrier, et j’hésitais entre plusieurs écoles. Durant les vacances scolaires, j’ai rencontré un avocat, qui a beaucoup aimé ses études à Sciences Po Grenoble. Paris était compliqué, car plus lointain, et Grenoble était indépendant, avait sa propre bibliothèque, de très bons enseignants de la Fondation Nationale de la Science Politique, ainsi qu’une excellente réputation. L’IEP m’intéressait aussi car j’avais une appétence pour l’économie, et les politiques publiques économiques. J’ai été admis, et j’ai donc dû me rendre sur place pour m’inscrire. Souvenir marquant, je patientais dans une salle d’attente, avant d’effectuer mon inscription, et sur l’un des murs d’une salle de cours était inscrit la formule suivante : « À force d’aller au fond des choses, on finit par y rester ». J’ai pris une spécialité services publiques, avec toujours cet intérêt pour les politiques publiques économiques, car la période était très stimulante : nous étions en plein dans la première vague de déréglementation et de libéralisation du marché français, de modification du financement de l’état et des entreprises, c’était vraiment très intéressant.

Qu’avez-vous retenu de vos études à Sciences Po Grenoble ?

Ce que j’ai le plus aimé, c’était les conférences de méthodes. Ce travail en groupe, en petites unités, en collectif, était passionnant. J’ai d’ailleurs toujours gardé de fortes relations avec mes camarades. Cette idée de travailler en groupe à la sortie du lycée était totalement nouvelle, et j’y trouvais un côté émulation. J’ai participé à un séminaire sur la protection sociale, et la méthode de travail était très motivante. Les compétences que j’y ai acquises m’ont été très utiles par la suite, dans mes expériences professionnelles. Le moment des études dans sa globalité est aussi un moment de vie, car ce sont les premiers pas vers l’autonomie. Le fait d’être heureux.se dans ses études me parait très important.

Pourriez-vous nous décrire votre carrière, ainsi que votre poste actuel ?

Passionné par l’histoire économique et les crises bancaires, j’ai choisi de rejoindre une institution publique majeure. Après avoir passé les concours de la Caisse des Dépôts et de la Banque de France en 1986, j’ai finalement opté pour la Banque de France, attiré par ses perspectives plus diversifiées, et son rôle clé dans le contrôle bancaire.

J’ai d’abord travaillé dans la direction d’entreprise sur les systèmes experts, ancêtres de l’intelligence artificielle, avant d’intégrer en 1992 l’inspection et le contrôle bancaire, une mission qui m’a passionné, notamment lors de la faillite du Crédit Lyonnais. En 2006, j’ai rejoint le Secrétariat général de la Commission bancaire, puis en 2008, j’ai été nommé directeur en pleine affaire Kerviel, nécessitant une réponse rapide face aux pertes de la Société Générale.

Avec la crise financière de 2008 et la crise de la dette grecque, la coopération internationale s’est renforcée, bien que l’harmonisation européenne restait complexe. En 2010, à la demande du ministère de l’Économie, j’ai participé à la fusion des régulateurs bancaires et assurantiels au sein de l’ACPR.

En 2014, la supervision bancaire européenne unique a vu le jour, un progrès majeur pour éviter la fragmentation réglementaire. J’ai alors été nommé secrétaire adjoint de l’ACPR, avant de devenir en 2018 premier secrétaire général adjoint, chargé du contrôle des assurances et des pratiques bancaires vis-à-vis des clients.

Enfin en 2024, j’ai rejoint la Banque Centrale Européenne au sein du board de supervision bancaire, composé de six représentants de la BCE et de 21 des autorités nationales, composé de six représentants de la BCE et des représentants des autorités prudentielles nationales des 21 États participants. Ce poste, où je travaille avec des collègues de diverses nationalités, marque une nouvelle étape dans mon engagement pour une supervision financière efficace à l’échelle européenne.

Quelle est la partie la plus stimulante de votre travail ?

Pour la première fois de ma carrière je suis non exécutif. Aujourd’hui, en tant que membre du conseil de surveillance, j’apporte mon expertise, j’ai un rôle de conseil et de contrôle stratégique. On est vraiment là pour aider, donner notre avis, et porter la bonne parole à l’extérieur pour expliquer les politiques de la Banque Centrale Européenne. Avant, je devais penser à tout : les échéances, les procédures, et aujourd’hui j’ai beaucoup plus de temps pour m’informer, notamment grâce à des papiers académiques, sur la supervision par exemple. J’apprécie d’avoir une vision différente, qui ne soit pas uniquement basée sur mon quotidien et l’action, et le fait que j’ai plus de temps pour réfléchir aux grands enjeux liés à mon activités. J’ai hésité à candidater pour ce poste, par peur de ne plus être aussi actif. Mais finalement, j’apprécie beaucoup. C’est une stimulation différente, je retrouve une capacité à réfléchir à des questions dans leur ensemble.

Est-ce que vous auriez un conseil à donner aux étudiants qui aimeraient elles.eux aussi travailler au sein de la BCE ?

Lorsque l’on est étudiant.e, il est possible de se saisir des nombreuses opportunités que peut offrir la BCE. En effet, nous recrutons des stagiaires (trainees), des jeunes en fin de cycle d’études supérieures, pour leur donner une culture de ce qu’est une banque centrale via ses différents mandats (politique monétaire, supervision, fonctions internes…). C’est intéressant d’avoir des jeunes qui comprennent ce qu’est une banque centrale, et il faut notamment bien maitriser l’anglais et avoir des connaissances de base sur les fonctions auxquelles on souhaite postuler. Pour candidater, il faut surveiller les campagnes de recrutements sur le site de la BCE, sur LinkedIn, ou contacter les anciens stagiaires. Même si vous souhaitez travailler dans le privé, c’est toujours très enrichissant de d’avoir été en contact avec cette richesse incroyable d’informations, et de capacité d’action que possède la Banque Centrale Européenne, ce qui sera d’ailleurs utile même dans le secteur privé. Les avantages de la BCE, c’est vraiment un esprit multiculturel, car les trainees viennent de nombreux pays différents. Ils.elles passent beaucoup de temps ensemble, sont correctement rémunérés et peuvent travailler dans de nombreux domaines différents : la communications, l’analyse des risques, ils.elles sont pleinement intégré.es. On sait que les étudiant.es ont des capacités intellectuelles, sanctionnées par leurs études. Ce que la Banque Centrale Européenne recherche, c’est vraiment une capacité à réfléchir et apprendre, ainsi que des savoirs êtres, et c’est ce que l’on teste, notamment lors de l’entretient. On apprend au sein de la BCE la supervision bancaire mieux que partout ailleurs, et son également inclues les problématiques d’inclusion, ainsi que les risques climatiques.

Interview réalisé par Léo-Fodé CISSÉ, étudiant en 3e année
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02/05/2025

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