Marie-Claire LAPLANE (1987 EPS)
Responsable Gestion des savoir-faire - CTC Groupe
L’IEP de Grenoble, vers lequel mes parents m’avaient aiguillée,
c’est le souvenir à la fois d’une grande liberté
et d’une grande exigence. Deux personnalités ont particulièrement
marqué mon cursus : Patrick LABAUNE pour son enseignement passionné
et Pascal PERRINEAU pour son édifiante clarté. J’aime
à dire que j’y ai appris à lire –entre les lignes–
et à écrire. L’apport méthodologique m’a
été d’un grand secours, hier comme aujourd’hui…
Dotée d’un bagage à toute épreuve (ou presque
!), j’ai pu, grâce à ce formidable passeport professionnel,
explorer des univers différents, qui tous m’attiraient. Un
parcours se construit aussipar les rencontres et je souhaite remercier
ici ceux qui m’ont tendu la main et m’ont permis d’écrire
mon histoire personnelle et professionnelle. Elle a débuté
dans le milieu culturel, à l’Hexagone de Meylan, scène
nationale dirigée alors par Maurice JONDEAU, militant du spectacle
vivant et fervent défenseur d’une offre culturelle de qualité,
accessible à tous.Ce contrat terminé, j’effectue un
passage en collectivité locale, sur une fonction d’information-communication
et décide alors de me professionnaliser dans un domaine à
visée plus opérationnelle. Sensibilisée par une mission
pour la ville de Grenoble auprès de professeurs des écoles
en charge d’enfants en difficultés sociale et psychologique,
je choisi de m’orienter vers le secteur de la formation. Je retourne
sur les bancs de l’Université Pierre Mendès-France
Grenoble 2 pour préparer et obtenir, à 30 ans, un DESS des
métiers de la formation. Celui-ci me permet d’accéder
à un poste de Collaborateur de Cabinet au sein du Conseil Economique
et Social de la Région Rhône-Alpes, en charge de la Commission
Economie-Emplois-Formation et insertion professionnelle. Sous la férule
d’Yves GONDRAN, Directeur de Cabinet,fin connaisseur de la vie politique
régionaleje découvre, de l’intérieur, le fonctionnement
de la Collectivité territoriale et surtout l’extraordinaire
richesse de la représentation du CESR.Partenaires sociaux, représentants
du monde associatif et de la société civile, hommes et femmes
engagés défendant chacun leurs convictionsœuvrent ensemble
àamender, soutenir et initier des politiques régionales.
J’ai ainsi accompagné la naissancedu Pôle Rhône-Alpes
de l’Orientation mis en place sous l’impulsion et avec le
soutien actif du CESR. J’eu alors grand plaisir à travailler
sur ce projet avec François LONGIN, Chercheur et Responsable de
l’Observatoire emploi-formation Rhône-Alpes.De ces années
de Fonction publique territorialem’est restée la notion de
Service qui permet de mettre en perspective son action et de donner du
sens à son travail.
Désireuse d’exercer une activité en lien direct avec « le terrain », je quitte en 2002 le CESR pour CTC, Comité Professionnel de Développement Économique de la filière Cuir-Chaussure-Maroquinerie-Ganterie. J’occupe tout d’abord le poste de Responsable du Centre de formation et m’investis particulièrement dansles problématiques de qualité,dans le cadre de notre accréditation Iso 9001. J’anime durant trois ans le Groupe formation du réseau des Centres Techniques Industriels français. Rapidement, à l’instar de mes collèguesau statut particulier de formateur-consultant-chercheur, je deviens moi-même formatrice-consultante. J’accompagne les entreprises du secteur dans leurs démarches de transmission de savoir-faire métiers. Je me spécialise en ingénierie de formation et vis le plaisir de travailler pour les grands noms du secteur du luxe français et leurréseau d’entreprises partenaires.Je me passionne pour ce que le Comité Colbert appelle « les métiers du geste ». Je m’emploie, au gré des projets des entreprises, à accompagner lesartisans, opérateurs et techniciens de la filière dans leur travail de sauvegarde et de transmission des gestes métiers.CTC partage également sa connaissance des métiers du cuir avec de nombreux étudiants d’Ecoles d’ingénieurs, Universités, Écoles de commerce, de Stylisme et de Marketing de Mode. Je développe et coordonne avec le plus grand intérêt le partenariat avec quatorze établissements de formation initiale.
Recherchant le fil d’Ariane qui relie activités passées et actuelles, j’en viens à penser à une personne ayant particulièrement compté dans ma vie, ma grand-mère maternelle, ayant quitté l’école à 14 ans, dotée de doigts de fée capables de réaliser à la main des pièces de crochet dignes d’ateliers de haute couture. J’ai à cœur de lui rendre hommage en œuvrant à la reconnaissance et à la mise en lumière des métiers dits « manuels ». Je formule le vœu que l’intelligence de la main soit valorisée à la hauteur du talent, du mérite et de la subtilité qu’elle exprime.
Cependant, ma plus belle aventure de ces dix dernières années reste incontestablement celle de maman au côté de mon fils Valentin que j’encourage à aller au-devant des autres car, comme l’a écrit Antoine de St Exupéry « Tu ne vaux que ce que valent tes rencontres, le seul luxe est celui des relations humaines ». Je l’incite aussi à nourrir ses centres d’intérêt et à cultiver ses curiosités.« 60 % des meilleurs métiers des dix années à venir n’ont pas encore été inventés » d’après Thomas Frey. Je souhaite à mon fils de créer le sien à son image. La vie professionnelle est longue, autant qu’elle soit motivante et stimulante.
Marie-Claire LAPLANE
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