Chrystel Egal, SP 1983. Artiste & Ecrivain
Comment passe–t-on de Sciences Politiques à un métier consacré à la création ?
Enfant, je savais que je voulais être artiste. C'était une évidence. J'ai suivi comme beaucoup, la filière scientifique. Après le Bac D, je ne voulais pas marcher sur les traces de mon père qui, architecte, avait fait les Beaux-Arts et Architecture. J'avais en tête un projet différent, faire des études qui me donnent une bonne culture générale et une méthode pour appréhender le monde des idées… Commencer à Grenoble et éventuellement rejoindre la filière Relations Internationales à Paris. Sauf que mon père est tombé malade puis est mort et du coup, j'ai renoncé à partir en 2ème année à Paris. Ensuite, diplômée de L'Institut d'Etudes politiques de Grenoble en 1983, j'ai poursuivi mes études à Paris avec en tête, de saisir les occasions qui se présenteraient comme une ouverture, un accès à d'autres dimensions et recherches. Je ne voulais pas d'une trajectoire linéaire… Après un D.E.S.S, Marketing Pub, un D.E.A. au Celsa Sorbonne puis un doctorat non achevé, je me suis retrouvée grâce à mon ami John Hughes, en stage prolongé à Los Angeles chez Robert Abel, une compagnie très créative d'effets spéciaux et de réalisation de films…
In fine, j'ai traversé les milieux de la publicité (Conception rédaction chez R.S.C.G), du cinéma (co-scénariste de « Faux et usage de Faux » réalisé par Laurent Heynemann & assistante de réalisation et de production) de la télévision (reporter pour Culture Pub sur M6), de la radio (chroniques aux Nuits Magnétiques sur France Culture), et de la photographie (Assistante de Bruce Weber sur « Let's get Lost » sur la vie de Chet Baker http://www.youtube.com/watch?v=9PfdYQzeJk0). Le fait de côtoyer Chet Baker révèle en moi, le goût des situations limites et le début de mon engagement d'artiste. J'aime les contraintes travailler en équipe mais j'apprécie le face à face avec soi-même au coeur de la création. J'envisage une certaine liberté d'échapper aux contraintes du matériel et de l'économique. Je me sens chez moi avec l'exigence que l'on se fixe à soi, un idéal que l'on tente d'atteindre même si c'est un pari impossible… Pour moi, la création est, en partant de soi, une façon de poser les questions fondamentales de l'Existence…
En 1993, je produis mon premier « Portrait-Fiction », « Tribal » http://www.youtube.com/watch?v=OEUEhce1N5o, tourné en super 8 Tri X… Noir et blanc comme à l'origine du cinéma. Le grain du Super 8 est très fort, la texture est dense, l'image palpite. C'est incarné. La camera laisse entièrement la place au plaisir de la sensation. Une cartouche de Super 8 c'est vraiment physique. Dans les images, chaque grain est une pulsation comme un coeur qui bât.
Et ensuite ?
En 1994, j'ai reçu la bourse Léonard de Vinci du Ministère des Affaires Etrangères. J'ai choisi New York, la bourse était pour six mois et je suis restée quatre ans et demi. J'ai travaillé avec Alain Kirili qui est sculpteur. Tout de suite, il m'a dit : “Tu aimes prendre des risques pour t'éviter d'être trop en maîtrise!”. Cette parole a fondé notre rencontre et nous avons fait de nombreuses collaborations. Je continuais parallèlement mon travail plus personnel, sur les travestis, la femme flic du Bronx, Cherry Vanilla égérie des années soixante, la boxe thaïe… Je publie mon premier roman « Kovalam Beach » sur la passion frère et soeur http://livre.fnac.com/a920820/Chrystel-Egal-Kovalam-beach. De retour de New York, j'écris mon second roman, « New York est mon excès » http://livre.fnac.com/a1135378/Chrystel-Egal-New-York-est-mon-exces. De ma rencontre avec New York ont jailli des illuminations que je transcris entre trois et 5 heures du matin. Etre attentive et à contre courant est ma manière d'appréhender le réel. J'expose dans des galeries et musées en France et à l'étranger mais à présent ma base, c'est Paris.
Et aujourd'hui ?
Aujourd'hui, l'écriture et la photographie sont
totalement liées dans mon travail plastique, je pense mes photos
à partir de mes écrits et versus et j'inclus les écrits
dans mes images. La friction texte-image est au coeur de mon processus
et prend de nombreuses formes : caissons lumineux, mandalas, photographies,
tables, carreaux… Tenter de transmettre un message qui bousculerait
l'ordre et donnerait de l'énergie, c'est mon souhait le plus profond…
En marge de cela, des entreprises entre autre me contactent pour définir
une direction artistique sur un événement, pour leur image
de marque ou pour gérer leur communication sur les réseaux
sociaux.
CHRYSTEL EGAL
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A lire également (en pdf) : sa courte biographie
13/02/2014