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« Président de Catopsys »

 

Daniel DUHAUTBOUT (1981 EF)

Pouvez-vous nous présenter votre parcours depuis votre sortie de l’IEP ?

Lors de mon stage effectué dans le cadre de l’IEP, j’avais découvert que la logistique était un sujet majeur, mais dont on parlait peu à l’époque. Après mon diplôme de l’IEP, j’ai réalisé mon service militaire à Lyon et je me suis alors intéressé de plus près à ce secteur de la logistique. J’ai rejoint pendant 3 ans les transports Joyau pour travailler sur les aspects marketing et ventes, tout en décrochant en alternance un DESS Logistique.

A la suite de cette expérience, j’ai été recruté par IBM en 1985, d’abord comme « chasseur » de clients sur l’Auvergne. Cela a été une très bonne école pour la suite de mon parcours. Rapidement, j’ai été envoyé à Strasbourg, puis à IBM Europe, toujours avec des fonctions marketing/commercial, et toujours sur le développement de nouveaux marchés. J’ai eu beaucoup de chance d’être chez IBM à cette époque, quand l’entreprise est passée du hardware aux services et au software.

En 2005, j’ai quitté IBM pour participer à la création d’une agence de communication spécialisée dans l’art contemporain à l’international. Par la suite, j’ai créé une plateforme de crowdfunding de projets artistiques, avant que l’on me présente le projet Catopsys en 2012.

Catopsys propose des technologies qui renforcent l’immersion dans les applications 3D et de réalité virtuelle. Nous avons par exemple développé la solution IMMERSIS, présenté au CES 2015 (le plus important salon dédié à l’innovation technologique), qui permet au grand public de vivre une expérience immersive par projection, quelque soit la forme de la pièce, avec ses amis ou sa famille.

Pourquoi avoir décidé de quitter IBM pour se lancer dans l’entreprenariat ?

Dans une entreprise ayant l’envergure d’IBM, vous avez toujours du mal à percevoir l’impact de vos décisions et votre véritable valeur ajoutée, et malgré le fait que ce soit une entreprise formidable, je ne voulais pas terminer ma carrière chez IBM.

De plus, j’avais toujours eu envie de me lancer dans l’entreprenariat, de créer et de développer une structure. Mais finalement, ce sont surtout des rencontres avec d’autres personnes qui ont ensuite conduit à ces projets, et qui m’ont mené jusqu’à Catopsys.

Où en est Catopsys aujourd'hui ?

Aujourd’hui, l’équipe de Catopsys, basée à Clermont-Ferrand, est composée de 8 personnes. Nous allons restructurer l’entreprise dans les prochains mois avec de nouveaux partenaires financiers et industriels, afin de disposer des ressources nécessaires à passer du statut de start-up à celui d’entreprise en croissance… Nous pourrons alors étoffer encore un peu l’équipe développement et commerciale, et prendre une structure internationale.

Une start-up technologique à Clermont-Ferrand, ça n’est pas banal !

C’est vrai que l’écosystème est moins important ici qu’à Sophia-Antipolis ou qu’à Paris, mais il existe tout de même des centres de recherche important en Auvergne. De plus pour nos partenaires à travers le monde, être à Clermont-Ferrand ou à Sophia-Antipolis, cela ne fait pas de grandes différences pour eux. C’est également plus facile de se démarquer auprès des pouvoirs publics dans ce type de situation. Notre évolution passera certainement par des rapprochements avec d’autres partenaires hors de l’Auvergne.

Que vous a apporté votre formation à l’IEP ?

Les matières dispensées à l’IEP, et notamment la sociologie, m’ont permis de développer une forme d’ouverture intellectuelle, qui m’a bien servi par la suite, en entreprise. Je n’ai jamais hésité à aller sur des marchés nouveaux, en portant des activités nouvelles. C’est à Sciences Po que j’ai acquis la capacité de me projeter dans l’avenir, et ne pas avoir peur d’aller chercher des éléments pour bâtir une vision.

Quels conseils pourriez-vous donner à des jeunes diplômés de l’IEP aujourd’hui ?

Je recommande vivement à tous de passer du temps en entreprise le plus tôt possible, afin de bien connaître ce milieu… Cela passe par de nombreux stages… A l’époque où j’étais étudiant à Sciences Po Grenoble, ils n’étaient pas réellement encouragés.

La vente est également une très bonne école, qui permet de se confronter aux clients, pour connaître leurs besoins. C’est un passage obligatoire pour ceux qui souhaitent poursuivre une carrière marketing et se diriger vers des fonctions plus stratégiques par la suite.

Cependant, je tiens à dire que, personnellement, je ne recrute pas des diplômes mais des profils. Pour moi, les diplômes comptent moins que la motivation, le « track record » et les compétences.

Entretien réalisé par Clément DEJEAN

Daniel DUHAUTBOUT
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26/08/2015


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