Édouard Lecerf, 1985 PS
Que
pensez-vous de la formation PROGIS ?
La formation PROGIS est une formation professionnalisante et réaliste
car elle déjoue le fantasme de certains étudiants : celui
de confondre études d'opinion et recherche scientifique en sociologie.
En effet l’étude d'opinion a une dimension commerciale non
négligeable. Trop d’élèves choisissent le master
PROGIS et sont ensuite frustrés du caractère non exhaustif
des études qu’ils produisent en institut. PROGIS offre une
formation pragmatique, sachant éviter ces écueils.
Que conseillez-vous aux étudiants de l’IEP souhaitant
intégrer le milieu des études ?
La qualité principale attendue chez les étudiants par leurs
futurs employeurs est la curiosité. Il est nécessaire de
savoir s’ouvrir au monde pour le comprendre et l’analyser
à travers l’opinion. Les étudiants doivent donc montrer
de l’envie et être courageux. Il est essentiel de savoir s’investir
dans l’entreprise à l’heure où la relation employeur-employé
est toujours plus décomplexée.
Le parcours d’Édouard LECERF
De 1982 à 1985, il étudie à l'IEP de Grenoble dans
la section devenue depuis « politique et économie sociales ». Voulant initialement être journaliste, il entre comme pigiste
à la Voix du Nord pendant 2 ans. Il essaie ensuite d'intégrer
la presse parisienne en 1987 mais on lui explique alors qu’il lui
manque une expertise particulière, un point de vue singulier. Se
souvenant de ses cours avec Pascal PERRINEAU, à l’époque
professeur à l’IEPG, il souhaite alors se spécialiser
dans les sondages. En attendant d’avoir un poste en institut, il
écrit pour un journal nautique pendant deux mois et demi. Puis,
il intègre enfin, en tant que chargé d’études
à l’IFOP, le département politique, qui cherchait
à renforcer ses effectifs en vue de l’élection présidentielle
de 1988. Pendant cette expérience qu’il a trouvée
passionnante, il s’est chargé de tous types d’élections
pendant 3 ans. Cependant, il avait toujours en tête ses premiers
amours journalistiques, définitivement abandonnés après
avoir été contacté par le SIG. Il démissionne
de l’Ifop et travaille pour ce service pendant 5 ans. En 1995, il
entre chez Louis Harris en tant que directeur adjoint en charge de l’opinion
et y reste 2 ans. Pierre Giacometti lui propose alors d'occuper le poste
de directeur adjoint d’Ipsos opinion (2 ans), puis Edouard Lecerf
devient directeur général d’Ipsos opinion pendant
6 ans. En 2006, un nouveau défi lui est proposé : il s'agit
d'un poste plus managérial chez TNS Sofres : celui de directeur
général adjoint. Ce n’est qu’en 2010, qu’il
prend ses fonctions en tant que directeur général de TNS
Sofres, le plus important institut de sondages en France aujourd’hui.
Pierre-Hadrien BARTOLI
Jean-Baptiste SINTES
Etudiants 3e année
Interview tirée du Magazine n°45 (Janvier 2012)