Yacov SCHNUR (1998 EF), Contrôleur de risques de marchés et de liquidité à la Banque Mizrahi-Tefaho.
Etant diplômé de l'IEP de Grenoble (Eco-Fi - 1998) et de l'Université Paris XII (DEA Economie Appliquée - 2000), mon engagement identitaire et sioniste m'a poussé à m'installer en Israël.
Apres avoir été affecté à la gestion des budgets de recherche en université, puis avoir passé les examens de l'Autorité israélienne des Marchés Financiers permettant d'exercer la profession de gérant de portefeuilles, j'ai intégré l'industrie bancaire où j'exerce depuis près de 13 ans une fonction de gestion de risques de marche et de liquidité, au siège d'une banque. Je précise que mon activité ne comporte aucune relation à la clientèle, mais porte sur la mesure des expositions en risque de marché et de liquidité (inclues dans les positions en bilan et or-bilan de la banque), au moyen de techniques et modèles quantitatifs probabilistes ou déterministes, suivant les exigences du régulateur local et du Comité de Bale.
Les atouts de ma formation IEP sont certains à mes yeux (capacité d'organisation des idées, de communication par écrit, méthodes de travail, rigueur et autonomie d'apprentissage etc...) mais ne sont appréciées en Israël "qu'à posteriori", c'est-à-dire après intégration, et non pas "à priori" (pas sur le cv). Aux yeux des employeurs israéliens, un IEP ne signifie guère plus qu'une "fac de sciences politiques", donc à priori inadaptée à ce genre de fonctions, alors que le cursus jouit d'une certaine notoriété de polyvalence en France. Il est également difficile de faire comprendre qu'on n'est pas à la fac, mais que c'est "mieux que la fac". Car aux yeux des Israéliens, le prestige revient la recherche universitaire, donc un cursus qui n'est pas universitaire est nécessairement "moins bon". Ce qui a pu m'aider, c'est donc ma formation universitaire (mon DEA), qui jouit d'une certaine "lisibilité", contrairement aux études en IEP, qui demeurent une spécificité franco-française, à peu près illisible en Israël.
Si certains étudiants de l'IEP souhaitent s'établir à l'étranger et y exercer une fonction de type économique ou financière (je suppose que le cas israélien n'est pas unique), je leur suggère d'effectuer leur master en université et d'opter pour un cursus "lisible". J'irais même jusqu'à leur suggérer d'envisager un double cursus, et ceci dès la licence (du type IEP + sciences éco). Surtout, ne pas s'épargner la base de mathématiques enseignée dans les deux premières années de fac, car elle peut rendre au moins plus facile, plus tard, le rattrapage d'autres disciplines dont la connaissance peut s'avérer nécessaire.
D'une façon générale, je suis d'avis que l'IEP devrait, de façon plus énergique, exhorter les étudiants à valider des cours de mathématiques et de statistiques enseignés en faculté, voire les intégrer à son propre cursus. Les bénéfices d'une telle politique se feraient sentir dans toutes les disciplines enseignées à l'IEP, et pas uniquement dans les domaines économiques et financiers.
Je vous souhaite beaucoup de réussite.
Yacov SCHNUR
Afficher
son courriel
24/03/2021