Kathleen
CUVELIER – IEP GRENOBLE – Section ECO FI 1996
ARCHITECTE et FONDATRICE DE K-ARCHITECTURE
Sciences Po, un excellent souvenir
J’ai effectué ma scolarité à l’IEP entre 1995 et 1998 en y accédant après le bac avec pour ambition de travailler dans l'adaptation des stratégies de communication de marque aux particularités internationales. Tout un programme !
En 1996, je me suis orientée naturellement vers la section éco-fi, dont je garde un excellent souvenir. Sans doute que le côté "intime" de la section et la passion insufflée par mon professeur Gabriel Colletis y sont pour beaucoup.
Sciences Po vous ouvre au monde. Pendant mes études, j’ai pu développer mon esprit critique, travailler mon sens de l’analyse. Ce sont pour moi des atouts indispensables dans mon travail au quotidien.
Jeune diplômée à la découverte du monde
Diplômée en juin 1998, je n’avais qu’une hâte : me frotter au monde du travail et voyager. J’ai quitté Paris, destination New York pour y vivre et y travailler : le saut radical ! L’expérience a duré plusieurs mois. Ce fut extrêmement enrichissant tant sur la découverte de la culture américaine, du monde du travail que de moi-même.
Première aventure, le commerce
De retour à Paris, j’ai eu l’opportunité de découvrir plusieurs aspects du marketing et de la communication au sein du BHV. Etudes marketing, référencement produits, achats, gestion des stocks, recrutement des vendeurs. Mon ascension fut rapide et mes résultats performants. Après une année d’évolution et une progression du chiffre d'affaires de plus de 20%, mon destin de Directrice de Rayon était tout tracé. Mais je savais que ma voie était ailleurs…
L’ascension Internet
Puis, plutôt par hasard, en 1999, je réponds
à une offre d’emploi de "média-planneur internet".
Aucune idée de ce qu’est le média planning. Internet
est encore balbutiant, Google n’existe pas, on surfe encore sur
AOL ou Nomade... Cela vous rappelle quelque chose ?
Le média planning n’a vite plus aucun secret pour moi. J’achète
de l’espace publicitaire sur le web et y diffuse des campagnes de
pub. Dans un milieu en pleine ébullition et en développement,
la progression est rapide et je me retrouve vite à la tête
d’une équipe de média-planneurs pour définir
les stratégies média des plus grandes marques. Je gère
notamment la communication digitale d’IBM, le plus gros annonceur
web de l’époque.
Mais là encore, insatiable, j’ai la bougeotte et décide
de croquer la vie ailleurs…
Une carrière sans nuage, ou presque !
Pendant les 3 années qui ont suivi, j’ai touché à de nombreux domaines très « bankables » : mode, cinema, Tv et même les effets spéciaux ! En 2004, on me propose une nouvelle aventure : le lancement d’iTunes et de l’iPod en France. Là encore, les étapes s’enchaînent, je deviens directrice media, ma notoriété dans le monde de la communication n’est plus à faire. Les propositions se bousculent, j’ai l’occasion de créer la filiale média d’une agence renommée, mais je dis stop !
Ce métier, cette vie m’essoufflent. J’ai
le sentiment d’avoir été prise dans le jeu de la carrière
et me suis éloignée de mes valeurs. Le monde de la publicité
me semble tellement vain, ces millions dépensés pour inciter
à la consommation me font tourner la tête, me donnent la
nausée.
Mes responsabilités, au bout de dix ans de medias, me font me confronter
aux jeux de pouvoirs, au système de cour, et également à
la misogynie de ces milieux très masculins. Je veux tout plaquer
mais pour quoi faire ?
L’architecture et le design, une révélation
Un soir, au détour d’une conversation, ma
voisine du dessus m’apprend qu’elle envisage de vendre son
appartement. Ce qui aurait dû rester une discussion de voisinage
s’est transformée en réflexion obsessionnelle pendant
la nuit qui a suivi : et si je faisais l’acquisition de cet appartement ?
Je pourrais tout transformer en duplex, avec des tas de possibilités
d’aménagement : pièce de vie en bas ? Salle de
bain en haut ? Création d’un escalier au milieu ? Je ne ferme
pas l’œil.
Au petit matin, je me rends compte que rien ne m’a autant excité
depuis des années, et c’est une révélation.
Je veux être architecte ! Comme je ne fais pas les choses à
moitié et que je vise toujours l’excellence, je prépare
le concours de l’école Boulle. Commence alors pour moi une
épreuve de taille, je travaille d’arrache-pied pendant des
mois, j’apprends à dessiner, à maîtriser le
dessin technique aussi... Ma détermination est sans faille.
Très vite, ma notoriété acquise
dans le monde des médias me rattrape et m’ouvre des portes.
Bien avant que ma formation ne soit terminée, je suis consultée
et je gère mes premiers chantiers de rénovation. K-ARCHITECTURE
est né (www.k-architecture.fr).
Piloter des budgets, gérer des plannings et des hommes, proposer
des idées, je sais faire. Mes clients sont confiants. La reconnaissance
de mon talent et de ma créativité n’est venue qu’après,
à force de travail, par la multiplication des réalisations,
et grâce à la presse et la TV.
Ma vie, ma passion
Aujourd'hui mon entreprise a huit ans et j’ai à
mon actif plus de quatre-vingt-dix chantiers réalisés. En
2014, je suis reconnue par mes pairs et obtient l'accréditation
par le CFAI (l'ordre des architectes d'intérieur). Appartements,
bureaux, en passant par des maisons, des lofts, des magasins ... Ma passion
pour l’architecture et le design reste intacte. Mes atouts :
la gestion de la lumière et l’optimisation des volumes. J’apporte
un côté pragmatique qui fait que chaque cm2 est optimisé,
ceci toujours dans un souci de légèreté.
Avec K-Architecture, je touche les gens dans leur intimité. J'interviens
à des moments-clef de leur vie : premier achat, achat en commun
pour un couple, arrivée d'un enfant, voire départ des enfants.
Les projets que je réalise sont à mon image : j’aime
créer de la nouveauté, repartir de zéro et tout recommencer.
Quand mes clients m’avouent qu’ils ressentent toujours la
même excitation qu’au premier jour, lorsqu’ils rentrent
chez eux le soir et que j’ai d’une certaine façon changé
leur vie, c'est la plus belle des récompenses !
Kathleen CUVELIER
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