Jean-Philippe
Landru (1984 EF), qui a été DRH de La Poste du Haut-Rhin,
puis de l’Isère, et du courrier 38/73 et enfin Directeur
Opérationnel sur Fontaine et Centr’alp, a choisi depuis cinq
ans d’être à présent Responsable CFDT de La
Poste sur 4 départements (38,73,74,01). Il vient de sortir un livre
sur « la Résistance en Chartreuse, Voiron, Voreppe, Rives,
St Laurent du Pont (1940-1944) » aux PUG dont la base de départ
est son mémoire de fin d’études à l’IEP.
Comment vos études à Sciences Po Grenoble ont-elles orienté votre carrière professionnelle ?
Après Sciences Po section économique et financière, une maitrise de droit des affaires et un DESS, puis l’ENSPTT, j’ai souhaité devenir Directeur des Ressources Humaines de département à La Poste où je suis rentré par concours.
Dans cette fonction sur laquelle je suis resté au total 8 ans, l’analyse et la synthèse, une bonne capacité à faire adhérer, à argumenter, à convaincre et une communication écrite et orale irréprochables sont indispensables. Et Sciences-po m’a donné ces éléments-là. Ensuite j’ai fait un choix davantage familial en concrétisant un projet d’adoption de 3 filles et j’ai souhaité me réorienter professionnellement vers une fonction de Directeur Opérationnel au Courrier. D’abord sur Fontaine et la Rive Gauche du Drac et ensuite sur Centr’Alp. Pour ce métier que j’ai exercé 6 ans, j’ai dû démontrer des qualités de management, de communication, de gestion de projet et de conduite du changement, de gestion et de recherche du résultat. La spécialisation Eco-fi que j’ai suivie à l’IEP, ainsi que la formation de l’ENSPTT m’ont beaucoup aidé. Depuis 5 ans, je suis à la Cfdt, ce qui me permet de cumuler des métiers que j’ai toujours beaucoup aimés : avocat, journaliste, formateur, médiateur, négociateur, notamment…
Vous venez de publier un livre sur la Résistance en Chartreuse, pourquoi faire ressurgir des témoignages récoltés il y a plus de 30 ans ?
Effectivement, j’ai enfin concrétisé un travail démarré il y a 32 ans (mon mémoire de Sciences Po). A l’époque j’avais interrogé une trentaine de résistants chartroussins encore vivants. Suite à quelques publications, Pierre Bolle, mon professeur m’avait relancé pour un livre. Mais il est hélas décédé en 2001. En 2002, je suis revenu dans la région (à St Jean de Moirans), j’ai repris contact avec le Musée de la Résistance de Grenoble et quatorze ans après je concrétise enfin ce livre qui sort aux P.U.G. dans la prestigieuse collection « Résistances ».
Je suis voironnais d’origine et j’ai surtout voulu donner vie à une mémoire totalement ignorée, le Vercors ayant pris toute la place. J’ai aussi souhaité écrire un livre documenté sur la Chartreuse au cœur de la 2ème guerre mondiale et ouvrir un dialogue avec les nouvelles générations. De ce point de vue, ce livre est aussi militant. Je finis mon livre par cette superbe citation de Lucie Aubrac : « Résister est un verbe qui se conjugue à tous les temps ».
Et maintenant ?
Je tente autant que je peux, à l’âge que j’ai, de concilier un travail passionnant avec des responsabilités et un sens à donner aux actes que je pose.
De ce point de vue, le livre qui vient de paraitre est
un peu pour moi la dernière pièce de mon puzzle : il rétablit
une cohérence dans ma vie et me permet de restituer tout ce qui
m’a été donné de meilleur depuis que je travaille
tant comme étudiant, comme cadre que comme syndicaliste : mobilisation,
connaissances, rencontres, action, combat pour des valeurs, démocratie,
justice sociale, etc…Je ne pensais pas que ce livre aurait un tel
effet, y compris pour mes choix professionnels à venir…
Jean-Philippe LANDRU
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