Clémence MONVILLE – 4A CAJ – Stagiaire au Cabinet
de Madame la Préfète de la Drôme
Quel est ton parcours ?
Après avoir obtenu un bac scientifique, j’ai été en PACES, la première année de médecine, dans le but de devenir sage-femme. Malgré un investissement personnel très important et un nombre d’heures de travail colossal, cela n’a pas abouti. Néanmoins, à peine cet échec encaissé, j’ai voulu préparer le concours de Sciences Po. Cela était une évidence. J’avais toujours été intéressée par les matières enseignées au sein des Instituts d’Études Politiques. Pour préparer le concours, j’ai suivi une première année de licence d’Histoire à l’UGA qui proposait une préparation au concours d’entrée qui m’a été très utile. Après l’obtention du concours, j’ai continué ma licence en double cursus, et j’ai choisi le parcours institutions et mutations de l’action publique (IMAP) en 3ème année. Depuis mon entrée à Sciences Po, j’ai toujours eu l’envie d’intégrer la fonction publique, et c’est dans cette logique que j’ai intégré le parcours Carrières Administratives et Judiciaires (CAJ) en 4ème année.
Tout au long de ma formation à Sciences Po Grenoble, j’ai réalisé quelques stages, même si la crise sanitaire m’en a empêché d’en faire d’autres. J’ai notamment fait un stage de 3 semaines auprès d’une députée de la Drôme et un autre qui aurait dû être d’une semaine, écourté par le premier confinement au sein de la Direction Départementale des Finances Publiques de la Drôme. Ces premières expériences, assez courtes, m’avaient permis d’avoir un aperçu autant de la relation entre les élus et leurs électeurs, mais aussi entre l’État et les collectivités territoriales, en matière de fiscalité.
Pourquoi Sciences Po Grenoble ?
Sciences Po Grenoble est le seul IEP de France qui permet de candidater au concours d’entrée de première année en étant en Bac +2. En effet, en raison de mon année en première année de médecine, je ne pouvais plus candidater aux concours d’entrée en première année dans les autres IEP, il aurait fallu que je candidate durant mon année en PACES. Sciences Po Grenoble a donc été une véritable opportunité qui m’a donné ma chance d’intégrer un IEP malgré ma réorientation.
Comment as-tu trouvé ton stage ?
Depuis ma 3ème année, je me suis investie dans l’association des diplômés en rencontrant des diplômés de Sciences Po et notamment des hauts-fonctionnaires. J’ai pu échanger avec eux à plusieurs reprises, et ils m’ont alors prodigué beaucoup de conseils très enrichissants. Ces conversations étaient alors l’occasion pour moi de rédiger leur portrait et notamment celui de Madame Marie ARGOUARC’H, Secrétaire Générale au sein de la Préfecture de la Drôme. Nous avions eu un entretien afin qu’elle m’explique son parcours (qui s’est révélé passionnant !!). Par ailleurs, j’ai appris, bien plus tard, que cette conversation avait été une sorte d’entretien informel qui m’avait permis d’être sélectionnée pour mon stage !!
Lors de ma recherche de stage, je lui avais alors adressé une lettre de motivation et mon Curriculum Vitae, et j’ai reçu quelques temps plus tard, un appel de sa part m’indiquant que la Directrice de Cabinet de la Préfecture de la Drôme recherchait une stagiaire, pendant 6 mois, et que si cela m’intéressait, je pouvais obtenir le stage.
La rédaction des portraits pour l’association des diplômés peut donc être une très belle porte d’entrée pour, tout d’abord, découvrir de très belles relations professionnelles et mais aussi pour trouver des stages !
Pourquoi avoir choisi ce stage ?
Je souhaitais réaliser un stage au sein d’une administration
centrale ou bien déconcentrée. J’ai soumis ma candidature auprès de ministère,
et notamment auprès du cabinet de Monsieur Olivier DUSSOPT, alors Ministre
délégué au budget, et obtenu un entretien, mais en cette période électorale,
le stage aurait été très court et j’avais peur de ne pas pouvoir traiter
de réels sujets de fonds, en pleine campagne présidentielle, et ne pas
voir le fonctionnement « normal » d’une telle institution.
Ainsi, j’ai préféré me tourner vers les administrations déconcentrées
comme les préfectures. J’ai soumis ma candidature auprès de la Préfecture
de la Drôme, étant moi-même drômoise, cette opportunité de stage s’est
révélée être très pratique, je n’étais pas très loin du domicile familial
et pouvait faire les allers-retours sans prendre nécessairement un nouveau
logement. Par ailleurs, ce stage s’inscrivait totalement dans mon projet
professionnel. Souhaitant intégrer la haute fonction publique, il m’était
important de découvrir au plus près une administration et son fonctionnement
pour développer une réelle culture administrative.
Quelles sont tes missions ?
Pendant mes six mois, mes missions se sont révélées très diverses au sein du cabinet de la Préfecture de la Drôme. J’ai participé à la mise sous plis pour les élections présidentielles et législative, et pu participer aux soirées électorales. J’ai assisté à une visite officielle de Madame la Ministre Amélie de Montchalin, alors Ministre de la Transformation et de la Fonction Publique, ou encore assisté Madame la Préfète, Madame la Secrétaire Générale ou Madame la Directrice de Cabinet lors de nombreuses réunions ou lors de déplacements.
Ma mission principale a été autour de la gestion de la crise ukrainienne. J’ai alors travaillé très étroitement avec Madame la Secrétaire Générale. Je réalisais quotidiennement au recensement des déplacés ukrainiens arrivant dans le département, gérait la boîte mail qui leur était destinés, coordonnais le bon recensement entre les différents services de l’État, ou élaborais les communiqués de presse à ce sujet et je rédigeais l’ensemble des éléments de langage de Madame la Préfète concernant la gestion de la crise en Drôme. Mes missions étaient donc très variées et ce sont révélées passionnantes car j’ai pu observer le fonctionnement de l’administration en situation de crise.
J’ai aussi découvert, que lors d’une crise de sécurité civile, le préfet assure un réel rôle de coordination entre les différents services de secours pour assurer le maintien de l’ordre public, lors d’évènements majeurs (manifestation, catastrophe climatique, accident, attentat…). Le préfet active alors le Centre Opérationnel Départemental (COD). J’ai ainsi pu participer très activement à deux exercices d’activation du COD et un réel déclenchement du COD. Cette expérience m’a permis de tester ma capacité à travailler sous pression, calmement et dans l’urgence.
Quel enrichissement tires-tu de ce stage ? Qu’est qu’il t’a apporté ?
Ce stage au sein de la préfecture de la Drôme a été extrêmement enrichissant. Il m’a permis de découvrir l’administration au plus près. Avant de débuter mon stage, je ne connaissais pas réellement le fonctionnement d’une préfecture et de l’ensemble des missions qu’elle exerçait. Ma tutrice de stage, mes supérieurs hiérarchiques et Madame ARGOUARC’H m’ont accordé leur confiance et cela m’a permis d’exercer de nombreuses missions sur des sujets variés et selon mes centres d’intérêts. J’ai ainsi pu juger de la diversité des missions qu’exerce une préfecture afin de me forger mon propre avis, un recul nécessaire pour la préparation des concours. Il a été aussi une source de confirmation et de motivation pour mon orientation professionnelle. Mon stage au sein du cabinet de la Préfecture de la Drôme me motive encore plus pour la préparation des concours pour intégrer la fonction publique.
Je remercie sincèrement Madame ARGOUARC’H pour sa confiance et cette opportunité qu’elle m’a offerte, je ne suis que plus motivée pour poursuivre mon projet professionnel !!
Est-ce que tu as des conseils pour les étudiants et étudiantes qui sont en recherche de stage ?
Osez !! Même si vous visez un stage qui vous semble trop difficile à obtenir, tentez !! Une demande stage représente seulement un mail avec une lettre de motivation donc je pense qu’il faut oser postuler, même avec une candidature spontanée pour obtenir le stage de nos rêves ! En ce qui me concerne, l’offre de stage n’avait pas encore été publiée, c’est parce que j’ai envoyé un mail de candidature à Madame ARGOUARC’H que je l’ai obtenu !
Je pense qu’il est réellement important de faire un stage dès que l’occasion se présente. Faire un stage est un véritable enrichissement qui permet de consolider un projet professionnel ou au contraire de se rendre compte qu’un métier n’est pas fait pour nous. Ainsi, si vous avez un projet professionnel certain, il peut être judicieux de faire un stage dans ce domaine. Une expérience de stage, même relativement courte, peut être un véritable atout lors d’un entretien d’embauche ou même auprès de vos relations professionnelles, elle donne d’autres perspectives.
Néanmoins, pour les étudiants et étudiantes qui ne pourraient
faire un stage, il me semble très important d’échanger avec des diplômés.
Une conversation téléphonique ou un échange par mail peut réellement vous
permettre de découvrir un métier, et peut-être que ce diplômé pourra vous
prodiguer des conseils ou encore mieux vous permettre de trouver un stage
dans un organisme !! Lors de ma première année à Sciences Po, je ne comprenais
pas réellement l’enjeu du réseau mais il est réellement essentiel, il
permet de belles opportunités !
Clémence MONVILLE
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19/08/2022