Arthur BAUBEAU-LUBAN (Master SGC 2014), Attaché au Groupe des Associations pour le Mouvement Associatif à Paris.
Après des études d’Histoire à l’Université du Mirail à Toulouse, je me suis envolé vers de nouvelles découvertes : l’Est, à Strasbourg et les sciences politiques à l’Institut des Hautes Etudes Européennes.
Même si j’avais le cœur lourd de quitter mon Occitanie natale, ce fut un coup de foudre. Les sciences politiques seraient désormais mon nouveau dada.
Quelques mois plus tard, c’est Grenoble qui m’accueillait dans son IEP. Une nouvelle étape dans mon périple dans l’Est de la France et un ravissement pour les yeux, lorsqu’un matin de septembre en ouvrant les volets, j’ai vu pour la première fois le soleil se lever derrière les Alpes.
A Grenoble j’ai intégré le M2 Sciences de Gouvernement Comparées car quitte à découvrir les sciences politiques, autant y aller à fond en faisant de la recherche ! Après un ravissement pour les yeux, Grenoble a donc été un ravissement pour l’esprit. Cette histoire fut intense mais brève puisqu’à la fin du second semestre je me suis installé à Paris pour un CDD à l’Assemblée nationale. Le Palais Bourbon comme terrain d’observation pour un mémoire, on peut dire que j’avais décroché la timbale.
Essayant de me glisser dans les souliers de Marc Abéles et pour la première fois dans un costard, j’ai travaillé plus de six mois au 126 rue de l’Université, pour un député socialiste qui deviendra un des leaders de « la Fronde » intervenue suite aux municipales de 2014. Moi qui n’étais pas militant socialiste, qui tentais tant bien que mal de faire mon terrain d’étude, je me suis retrouvé au milieu d’un feu politique interne à la majorité gouvernementale, qui a déchiré celle-ci comme rarement (voire jamais ?) dans l’histoire de la Ve République. Mes ambitions de recherche en ont pris un coup et mon quota de sommeil a été réduit à la portion congrue… Mais que ce fut passionnant !
Piégé par le temps qui défilait, je me suis retrouvé presque par hasard à m’inscrire à l’IEP d’Aix-en-Provence pour faire un M2 en Ingénierie politique et profiter, pour la première fois depuis deux ans, de la chaleur du sud de la France et de baignades en octobre-novembre. Autre découverte fabuleuse : Marseille, ce port ouvert sur le monde. Trois étapes dans l’Est de la France, trois découvertes et trois coups de cœur : Strasbourg, Grenoble et Marseille.
Après quelques mois passés à étudier à Aix et profiter à Marseille, j’ai trahi la cité phocéenne et suis remonté à Paris pour un stage de fin d’études à GDF Suez, dans la direction des affaires européennes. Par ce nom qui sonne sérieux, comprendre : « lobbying européen ». Après mon passage à l’Assemblée nationale, à côtoyer députés, administrateurs, collaborateurs, experts et représentants d’intérêts, j’ai voulu aller découvrir le monde de ces derniers, voir le quotidien des autres « faiseurs de lois ». Ces six mois furent passionnants mais heurtés par une actualité à laquelle je ne m’attendais pas : la transition entre GDF Suez et Engie. Derrière le changement de nom s’affirmait également un changement de stratégie du groupe, qui enclenchait une transformation, ou plutôt une « conversion » aux énergies renouvelables. J’ai donc eu la chance d’accompagner, au plus près, la transformation d’un Groupe de renommée mondiale et d’observer, comprendre, analyser, cet univers si particulier de La Défense.
J’ai continué mon aventure parisienne dans la première maison de France. Dès début 2016, j’ai en effet occupé le poste de Chargé d’analyse de l’opinion à la Présidence de la République. Je participais alors à la rédaction régulière de notes d’opinion adressées au Chef de l’État et son cabinet. Ces notes étaient les fruits d’une veille de l’actualité politique et des réactions des Français à la mise en œuvre des politiques publiques, via l’analyse d’un grand nombre de sources documentaires – dont les sondages, les correspondances d’opinion adressées au Président de la République, les tendances observées sur les réseaux sociaux, etc.
Ce lieu si particulier, littéralement « extraordinaire », où j’ai rencontré deux Présidents et nombre de conseillers, je l’ai quitté en août 2018, en même temps qu’Alexandre Benalla. Tragique destin.
Préférant les valeurs aux dorures, j’ai donc quitté l’Élysée pour intégrer Le Mouvement associatif – structure méconnue du grand public mais qui œuvre chaque jour à structurer et représenter auprès des pouvoirs publics, les intérêts que les associations dans toute leur diversité, partagent.
Fort de mes expériences institutionnelles, politique et de lobbying, j’exerce actuellement au sein du Mouvement associatif la fonction d’attaché auprès du groupe des associations au Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Le CESE, troisième assemblée constitutionnelle de la République dans laquelle est représentée la société civile organisée, conseille le Gouvernement et le Parlement et participe à l’évaluation de certaines politiques publiques.
Le poste que j’occupe est très proche de celui qui était le mien à l’Assemblée nationale, mais au lieu de travailler pour un élu, j’administre un groupe composé de 7 représentant.e.s de coordinations associatives de premier plan et d’une représentante des fondations. Dans ce cadre, j’ai eu l’occasion d’accompagner de près les travaux de mes conseillers, que ce soit en termes de recherche, d’écriture et/ou de portage des avis. J’ai donc eu l’occasion de travailler longuement sur des thématiques telles que l’éducation populaire, l’isolement social, la démocratisation culturelle, la désertification médicale, la métropolisation et la fiscalité locale, le sport pour tous, etc.
Ce travail me permet chaque jour d’être émerveillé par
la richesse du tissu associatif et du formidable engagement des bénévoles
et salarié.e.s en faveur de l’intérêt général ; et parfois même d’en être
le porte-voix. Les associations sont nos biens communs mais sont trop
souvent fragilisées, le plus souvent involontairement (je l’espère), par
des décisions publiques qui ne respectent pas leurs spécificités. C’est
pour ça que tous les matins je vais au travail en ayant la sensation d’œuvrer
à quelque chose d’utile. Car que serait notre société sans les associations
? Elles qui font vivre chaque jour le terme qui est à mes yeux – s’il
fallait en choisir un – le plus beau de notre devise : la fraternité.
Arthur BAUBEAU-LUBAN
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24/10/2019