Sébastien Ravet (Master Carrières Publiques promotion 2010).
Lorsque j'ai intégré l'Institut d'études politiques de Grenoble en 2005, après avoir validé une année de droit à la faculté Pierre Mendès-France je souhaitais orienter mon cursus universitaire vers une consolidation de mes connaissances en matière de culture générale tout en conservant une base juridique solide. Je dois dire que mes attentes ont été satisfaites sur ces deux points et que c'est à cette période que je me suis interrogé sur l'opportunité d'intégrer la fonction publique par la suite. Certes, l'IEP n'était qu'un des facteurs qui m'aiguillaient sur cette voie, mon père étant lui-même administrateur des finances publiques, mais néanmoins l'ensemble des enseignements prodigués ainsi que les conseils des maîtres de conférence ont été pour beaucoup dans mon choix.
Je me suis donc progressivement orienté vers une section Service Public puis vers un Master Carrières Publiques où j'ai pu préparer avec sérieux les divers concours administratifs. La palette de cours proposés était assez large allant sur les deux années de la préparation à la note de synthèse, au droit public et à l'économie, en passant par les Finances Publiques d'Etat ou des collectivités territoriales sans oublier bien sûr des préparations régulières aux oraux ; le tout dispensé en dernière année de master notamment par des énarques. Cet éventail permettait de s'inscrire dans diverses logiques ; soit il était possible de tout « miser » sur un concours de type ENA ou INET (administrateur territorial) extrêmement sélectif ou de choisir une approche plus « prudente », qui consistait à passer un nombre plus important de concours de catégorie A.
En suivant cette dernière voie, j'ai successivement obtenu les concours d'attaché territorial, d'inspecteur du Trésor, d'inspecteur des Impôts et d'inspecteur des douanes. En définitive, j'ai choisi celui d'inspecteur du Trésor qui correspondait le plus à mes attentes aussi bien en termes d'intérêt du travail que de parcours professionnel offert et pouvait de surcroît, éventuellement me porter vers des fonctions en lien avec le monde territorial ; en tant que conseil au secteur public local dans une Direction Départementale des Finances Publiques ou comptable par exemple.
En peu de mots voilà ainsi détaillé le cheminement qui m'a conduit à m'inscrire dans un parcours de préparation de concours administratifs de catégorie A et A+.
Actuellement, mon métier s'inscrit dans un ministère de l'économie et des finances en profonde mutation, mais en mutation réussie je dirais. En effet, entré comme inspecteur du Trésor je suis ressorti d'un an de formation à l'Ecole Nationale des Finances Publiques établie à Noisiel en région parisienne, comme jeune inspecteur des finances publiques. Au-delà du changement de terminologie il s'agit de la résultante de la fusion entre l'ex-Direction Générale des Impôts (DGI) et l'ex-Direction Générale de la Comptabilité Publique (DGCP), autrement dit de la refonte Impôts(assiette)-Trésor(Recouvrement) en un seul corps, une seule administration, celle des finances publiques. De nombreuses passerelles ont ainsi été jetées entre ces deux cultures à la fois semblables et différentes, et c'est ainsi que j'ai été affecté pour mon premier poste en tant qu'inspecteur adjoint du responsable du Service des Impôts des Particuliers (SIP dans notre jargon) de Moulins dans l'Allier et non dans un poste en lien fort avec les collectivités comme je le souhaitais aux origines. Le système d'affectation étant fortement influencé par l'ancienneté, obtenir son tout premier choix en sortie de l'année de formation à Noisiel est assez rare, je n'ai pu qu'effleurer la région Rhône-Alpes avec ce département. Sachant toutefois, que je connaissais ces règles du jeu avant d'intégrer la fonction publique d'Etat, et qu'il existe de réelles et rapides perspectives d'arriver à un but géographique bien précis ou au contraire de voyager beaucoup si l'on souhaite ne pas s'éterniser dans un poste.
Pour ce qui est du poste d'adjoint ce ne fut pas un choix subi, bien au contraire ; la perspective d'encadrer des équipes, d'être au plus proche des questionnements et appréhensions du contribuable mais aussi et surtout d'exercer une certaine polyvalence dans l'exercice de mes fonctions m'ont fortement plu. Au quotidien, je conduis une multitude de tâches qui vont du management classique (plannings, absences à gérer, réunions à mener, conflits à dénouer ou apaiser), aux missions plus comptables ou juridiques (conformité des opérations comptables, poursuites en matière de recouvrement de l'impôt, contrôle interne) en passant par des interactions avec la Direction Départementale de Finances Publiques (Dialogue de gestion, sorte de discussion entre la direction d'un poste comptable comme le SIP et l'antenne départementale du Minefi ou DDFIP sur les objectifs, indicateurs atteints ou non...).
L'image de la Direction Générale des Finances Publiques est enfin depuis quelques années revalorisée notamment au travers d'une charte marianne de qualité de service. L'administration prend donc totalement la mesure de son engagement auprès des usagers notamment en cette période de crise économique. Le concret et le monde de l'économie réelle n'est ainsi jamais bien loin. Il en va de même lorsque je dois traiter en collaboration avec la Banque de France des dossiers de surendettement, pour la partie des impositions dues. Cette thématique étant dans l'actualité récente un marqueur de la fragilisation d'une frange de la population et à l'ordre du jour de bon nombre d'agendas ministériels.
Dans un avenir proche les perspectives qui me sont offertes sont nombreuses, d'une part en raison de la grande diversité, mais je pense que cela a transparu dans mon propos, des métiers que l'on peut exercer en tant qu'inspecteur des finances publiques (Comptable, Adjoint de SIP, Adjoint d'une Trésorerie, chargé de mission en matière de Ressources Humaines, de Secteur Public local... dans une Direction, analyste informatique...la liste est longue et non exhaustive !) et d'autre part au regard des possibilités d'évolution offertes. Ainsi, dans quatre années je pourrais prétendre à passer un concours interne d'inspecteur principal (A+) et m'engager ainsi dans des fonctions plus centrées sur de l'audit. En attendant, je pourrais néanmoins sans doute naviguer à mon gré au sein des multiples options évoquées.
Ces quelques lignes, dressent un aperçu synthétique
mais fidèle des mes fonctions actuelles, de mon parcours au cœur
de l'IEP l'ayant précédé et des perspectives de carrière
s'ouvrant à moi.
Sébastien RAVET
sebravet@aol.com
26/02/2013