Caroline Lisito-Gilouin, 2005 EF - PPCS IJF OP 2006
« Les stages sont de bons moyens pour trouver sa voie et de
bons tremplins pour rentrer dans la vie professionnelle ». A vingt-sept
ans, le master IJF (Ingénierie Juridique et Financière)
en poche, ce n'est pas Caroline Lisito-Gilouin qui contredira cette
affirmation. Diplômée de l'IEPG en 2006, elle travaille
depuis chez STMicroelectronics, une entreprise de nanotechnologies basée
à Crolles et employant environ dix mille personnes en France.
Elle y avait effectué son stage lors de sa dernière année
de master.
lle n'y pensait plus. Lorsque STMicroelectronics l'a
rappelée en 2006, Caroline Lisito-Gilouin était alors en
stage dans le cabinet de ressources humaines Right Management, à
Grenoble et Lyon. Un jour, coup de téléphone : STMicroelectronics,
l'entreprise qui l'avait accueillie pour son stage de fin d'études,
lui propose un poste. Quelques mois auparavant, elle n'avait pu y être
embauchée pour cause de gel des emplois. Ni une ni deux, elle écourte
son stage et part rejoindre le service des ressources humaines sur le
site de Crolles. Pendant huit mois, elle sera alors chargée de
la mobilité internationale au sein de l'entreprise, gérant
les impatriés et les expatriations des employés. Très
vite, elle se voit proposer un autre emploi au sein du pôle «
formation » et devient responsable de programme. Aujourd'hui, son
métier a encore évolué et Caroline Lisito-Gilouin
s'épanouit dans sa nouvelle fonction de responsable du droit à
la formation des employés au niveau national et de responsable
formation à Crolles, site qui ne brasse pas moins de quatre mille
employés.
Bien dans sa peau et sûre d'avoir trouvé sa voie, la satisfaction
d'exercer un métier qui lui plaît et qu'elle a voulu, Caroline
Lisito-Gilouin explique qu'elle a mis du temps à se décider
: « Je suis rentrée à l'IEP en 2001, après
deux ans de médecine à Lyon. A l'époque, je sentais
que j'avais besoin d'un temps de réflexion pour savoir ce que je
voulais vraiment faire. Sciences po m'a paru être l'option la plus
appropriée pour garder toutes les portes ouvertes. En plus, c'était
l'occasion de rentrer dans une école de renom. L'avantage de sciences
po, c'est que c'est une formation de qualité dans des domaines
suffisamment variés pour ouvrir plusieurs portes. C'est une formation
large permettant d'envisager plusieurs parcours professionnels ».
Le parcours professionnel de Caroline Lisito-Gilouin s'est donc construit
au fur et à mesure, « selon mes goûts et mes envies
», comme elle aime à le dire. En deuxième année,
elle choisit la section écofi et devient présidente du BDE
: « Ce fut quelque chose de très enrichissant. Gérer
un budget, une équipe, organiser des évènements,
échanger avec les autres, c'est comme une première expérience
pendant les études. Ça apprend aussi à gérer
les réussites, les échecs,... » . De cette expérience,
elle en tire une confirmation, à savoir la volonté de travailler
dans les relations humaines, dans une structure permettant de nombreux
échanges avec les personnes.
Diplômée éco-fi en 2005, elle profite alors de l'instauration
des masters pour intégrer directement la deuxième année
du master IJF, option « organisations privées » . Les
raisons qui l'ont amenée à faire ce choix sont diverses.
Avant tout, il s'agissait pour elle de concilier une formation de qualité
et des expériences professionnelles au travers de stages. Pour
celle qui souhaitait s'orienter vers le privé, l'intérêt
du master était alors de proposer quatre mois de cours puis six
mois de stage de fin d'études : « J'ai souhaité travailler
plutôt dans le privé : sciences po est un institut de renommée
et permet d'acquérir de bonnes capacités de synthèse.
On peut faire valoir ça lors des entretiens d'embauche. De plus,
cette formation nous permet non seulement d'avoir une vision très
large du fonctionnement de l'entreprise privée, mais aussi d'avoir
une large vision de l'environnement extérieur à l'entreprise.
Les stages jouent un rôle très important ».
La suite, on la connaît : l'obtention du diplôme, un stage
de six mois chez STMicroelectronics, un autre stage de quatre mois chez
Right Management puis une embauche rapide chez STMicroelectronics. Pour
sûr, Caroline Lisito-Gilouin a de quoi être fière de
son parcours. Considérant sa chance de travailler dans une branche
qu'elle apprécie, au sein d'une direction des ressources humaines,
elle pointe avec humilité ce qui constitue désormais ses
objectifs : maîtriser son poste actuel et l'expertise en relations
humaines. Elle n'en garde pas moins quelques perspectives dans un coin
de sa tête : pourquoi ne pas évoluer vers d'autres métiers
de direction des ressources humaines, mettant en jeu l'aspect social du
travail et du recrutement ?
Et si on lui demande ce qu'elle retient de sciences po et si elle a quelque
chose à conseiller aux élèves de l'IEP, elle n'hésite
pas une seule seconde : « Le mieux est de se confronter à
la réalité du terrain. On ne peut pas se faire l'idée
d'un métier comme ça. C'est grâce à un stage
que j'ai bien cerné le métier que je voulais faire. Il faut
explorer toutes les pistes pour construire et valider son projet professionnel.
C'est une chance d'être étudiant, à sciences po, et
d'avoir l'opportunité de faire des stages. Il ne faut pas hésiter.
Mais si sciences po permet de franchir les premières étapes
à l'entrée dans la vie professionnelle, c'est la motivation
et la volonté qui feront la différence... ».
Des conseils à prendre au pied de la lettre ?
Jean-François Laurent
Etudiant
Interview tirée du Magazine n°43 (Novembre 2009)