Audrey HENOCQUE (2003 SP)
 Coquette 
        mais pas futile. Grave et rigolote ; timide mais assurée. Difficile de 
        définir Audrey Henocque, jolie blonde de 23 ans. Elle y peine également. 
        Après être sortie diplômée de l'IEP (section SP) en 2003, la voilà qui 
        se questionne : que pourrait-elle bien faire de son avenir ? Une seconde 
        prep'ena, après tout, ses résultats au prestigieux concours n'étaient 
        pas si mauvais ? Un stage, mais où ? Dans une entreprise ou dans une association 
        ? Audrey a le cœur qui balance... C'est qu'elle en a des envies, et des 
        désirs à ne plus savoir qu'en faire. Longtemps, cette fille d'institutrice 
        et d'ingénieur s'est vue diplomate. Mais elle penche aussi pour l'humanitaire, 
        Reporters sans Frontière la fait rêver, et ne rechigne pas non plus au 
        « privé-privé ». « Étudier les possibilités d'implantation d'une banque 
        dans tel ou tel pays me passionnerait », dit-elle. Un point commun à tous 
        ses projets : l'ailleurs, où elle aime aller voir si elle est. À son palmarès 
        : l'Angleterre, un an à l'université de Warwick durant sa scolarité à 
        l'IEP ; Pékin, où elle fut stagiaire à l'ambassade de France. Récemment, 
        elle s'est envolée pour la Roumanie, où son amoureux, également diplômé 
        de Science-Po Grenoble, mais en section PES, a monté une association, 
        Stea, qui accueille et forme les enfants des rues. Des destinations souvent 
        exotiques, mais point trop aventureuses.
Coquette 
        mais pas futile. Grave et rigolote ; timide mais assurée. Difficile de 
        définir Audrey Henocque, jolie blonde de 23 ans. Elle y peine également. 
        Après être sortie diplômée de l'IEP (section SP) en 2003, la voilà qui 
        se questionne : que pourrait-elle bien faire de son avenir ? Une seconde 
        prep'ena, après tout, ses résultats au prestigieux concours n'étaient 
        pas si mauvais ? Un stage, mais où ? Dans une entreprise ou dans une association 
        ? Audrey a le cœur qui balance... C'est qu'elle en a des envies, et des 
        désirs à ne plus savoir qu'en faire. Longtemps, cette fille d'institutrice 
        et d'ingénieur s'est vue diplomate. Mais elle penche aussi pour l'humanitaire, 
        Reporters sans Frontière la fait rêver, et ne rechigne pas non plus au 
        « privé-privé ». « Étudier les possibilités d'implantation d'une banque 
        dans tel ou tel pays me passionnerait », dit-elle. Un point commun à tous 
        ses projets : l'ailleurs, où elle aime aller voir si elle est. À son palmarès 
        : l'Angleterre, un an à l'université de Warwick durant sa scolarité à 
        l'IEP ; Pékin, où elle fut stagiaire à l'ambassade de France. Récemment, 
        elle s'est envolée pour la Roumanie, où son amoureux, également diplômé 
        de Science-Po Grenoble, mais en section PES, a monté une association, 
        Stea, qui accueille et forme les enfants des rues. Des destinations souvent 
        exotiques, mais point trop aventureuses.
      
Ce n'est pas qu'Audrey soit effrayée par les « périples à la roots », mais son physique ne suit pas toujours. C'est que ce joli brin de fille est handicapée, tétraplégique, pour être précise. En 1996, un accident de voiture la cloue sur un fauteuil roulant. Elle a alors 15 ans. « J'ai été blessée à la moelle épinière, raconte-t-elle sans ciller. Puisque un tiers était responsable de l'accident, je touche une rente qui me permet de bénéficier de soins à domicile. Une de mes amies, qui doit sa paralysie à une chute dans une piscine, n'a droit à aucune aide. J'ai encore de la chance dans mon malheur ». Audrey, native d'Avignon, s'installe à Grenoble, ville « adaptée » aux fauteuils, alors qu'elle est adolescente. Direction le centre médico-universitaire de Saint Hilaire du Touvet, puis Grenoble même (elle dit « Gre »), quand elle entre à Science-Po. Le handicap a rarement limité ses ambitions. « Un accident comme le mien exacerbe souvent le caractère de ceux qui en sont victimes, explique-t-elle. Certains deviennent hyperactifs, d'autres se replient sur eux-mêmes. Moi, je fais plutôt partie de la première catégorie ».
En effet. Audrey cumule désormais deux activités... à plein temps. Etudiante, elle préside également « Alarme », l'Association Libre d'Aide à la Recherche sur la Moelle Epinière, créée par son grand frère en l'an 2000. L'idée de cette petite structure ? Sensibiliser le public et l'informer sur les lésions de la moelle épinière. Il y a du travail : « les handicapés font peur, et le grand public méconnaît cette problématique spécifique de la tétraplégie, souligne Audrey. La majorité des gens pense que le rêve des paralysés est de remarcher, un point c'est tout. Mais il y a bien d'autres inconvénients à notre handicap, dont nous aimerions nous débarrasser car ils nous gâchent la vie au quotidien : la perte de sensibilité, l'incontinence, les douleurs névralgiques, les problèmes d'érection pour les hommes, les soucis thermiques...
L'Association des paralysés de France ne compte que 10 % d'adhérents paraplégiques, et se positionne surtout sur des problèmes de société, d'insertion des handicapés dans la ville et sur le marché du travail. Alarme, elle, veut surtout donner un coup de pouce à la recherche ». Depuis quelques années, en Australie, au Portugal et en Chine, des expérimentations sont menées sur l'homme afin de réparer la moelle épinière. « Après mon accident, on m'a dit que je serais paralysée à vie. Il est maintenant établi que les neurones, ces longues cellules transmettant l'information nerveuse, pouvaient repousser après lésion et reprendre leur fonction. Mais pour avancer plus vite, les chercheurs spécialisés dans la moelle épinière ont besoin de fonds », martèle Audrey. Pour en récolter, la demoiselle s'active, sans ménager sa peine. En mars 2001, elle a organisé une grande conférence à l'IEP sur le sujet. Et ce n'est pas tout. A force de tombolas et de collectes diverses et variées, son association, qui compte quelques 400 membres, a déjà versé près de 40.000 euros à des laboratoires publics, dépendant de l'Inserm et du CNRS.
 Présidente de son association : cette activité bénévole 
        pourrait fort bien se transformer en métier. Mais Audrey n'y tient pas 
        franchement. « En France, les handicapés s'occupent du handicap, les femmes 
        de la parité et les noirs de la discrimination raciale ! Cette distribution 
        des rôles est un peu sclérosante. Devenir salariée de mon association 
        représenterait pour moi une solution de facilité. De plus, j'aimerais 
        que mon métier me sorte un peu de cet univers du handicap que je connais 
        si bien ». Alors, Audrey cherche un stage, dans une structure liée aux 
        relations internationales, de préférence : « ce que j'apprécie plus que 
        tout, c'est l'excitation que procure le fait de monter un projet de A 
        à Z, de l'imaginer, de l'organiser, de le soutenir et de le mener à bien 
        ». Sans exclusive, cette femme de terrain à la « fibre sociale » recherche 
        activement l'entreprise ou l'association, au service de laquelle investir 
        son énergie. A bon entendeur... 
          
      
 Audrey HENOCQUE
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        son courriel 
 
        
        
      
07/12/2004
































































































































































































































































































































































































































































































































