Jean-Christophe DESAINTFUSCIEN (1997 EF) - Managing Director and Head of Structured trade and commodity finance à la First Abu Dhabi Bank à Dubai.

1- L'IEP et son apport

J'ai rejoint L'IEP après une année dans une excellente université Parisienne à orientation économique qui m'avait frustré, je sentais qu'il me manquait un bagage généraliste et varié, que j'avais besoin d'une transition entre mon bac et mes études supérieures.

Grenoble m'a paru un choix assez logique entre la bonne réputation de l'IEP et la présence d'une partie de ma famille dans la région.

Et c'est finalement la première année qui m'a la plus marquée, car elle a été à mes yeux la plus enrichissante, la plus motivante en raison de multiples nouvelles disciplines pour moi, et elle a été le trait d'union qu'il me manquait vers une section Eco-fi.

2- La banque

Honnêtement, un mélange de connaissance du secteur via ma famille, une opportunité au bon moment, et une certitude que ce secteur (au moins à l'époque en France) offrait de vraies opportunités d'évolution, que ce soit en terme de carrière, de type de métiers et de mobilité géographique. Cela a malheureusement bien changé ces dernières années.

3- L'expatriation et le Golfe

Mon premier contact avec le Moyen-Orient remonte à l'été 1998 (oui, j'ai vécu la finale de la coupe du Monde de football à Doha...) après la fin des mes études à l'ESA Grenoble (Master commerce International) où j'étais stagiaire à l'Ambassade de France. En 1998, le Qatar était encore un pays en devenir, bien avant le boom du gaz, de Qatar Airways, de Al Jazeera, du PSG et des investissements multiples en France. Mais j'ai immédiatement apprécié l'échange avec les locaux qui étaient à l'époque très accessibles et friands de conseils, notamment avec les Français qui ont plutôt une bonne image dans la région.

A mon Retour en France, j'ai rejoint BNP à Paris, qui m'a rapidement proposé fin 2001 une expatriation au Qatar, et pour entre honnête, je n'ai pas eu beaucoup de compétition interne pour ce poste, mes collègues parisiens préférant Londres ou New-York. Mon rôle était de financer et de conseiller les grands groupes Qataris (privés et étatiques), et ma précédente expérience du pays m'a grandement aidé à m'intégrer et à avoir du succès.

J'ai ensuite bougé en interne à Dubaï qui a un modèle économique très différent de celui du Qatar avec une ville bien plus internationale.

J'ai finalement quitté le cocon du statut d'expatrié au sein d'un groupe français (un mouvement de plus en plus fréquent) en 2014 pour rejoindre la Banque détenue par le gouvernement d'Abu Dhabi, afin d'aider cette institution à se développer à l'international auprès des grands clients de l'énergie. Mon expérience longue dans la région m'a convaincu du potentiel et de la qualité de ses grandes banques dans un contexte de repli forcé des grandes banques internationales.

4- Les jeunes

Utilisez les réseaux, y compris ceux de l'Association. Je suis surpris du faible nombre d'étudiants ou de diplômés de l'IEP m'ayant approché. Ceux qui l'ont fait ont toujours obtenu une réponse et des conseils de ma part et l'un d'entre eux a même rejoint mon ancien employeur à Dubaï grâce à mon support.

Si vous souhaitez quitter la France, faites le aussitôt que possible, n'attendez et n'espérez pas que votre employeur en France vous propose cela, car le statut d'expat traditionnel tend à s'éteindre, soyez prêts à travailler dans des groupes locaux, voyagez, demandez des conseils, maîtrisez parfaitement 2 langues dont l'anglais.

Jean-Christophe DESAINTFUSCIEN
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