Florent VIGUIE (1990 EPS - DEA Et. Pol. 1991),
Consultant Senior - Terre d'Avance, Paris.
Son parcours universitaire
En 1991, Florent a clôturé son parcours de quatre années au sein de Sciences Po Grenoble en obtenant son D.E.A. d’études politiques, spécialité d’analyse des politiques publiques.
Son mémoire de diplôme portait sur la fonction « existentielle » de la politique culturelle du Conseil Régional Rhône Alpes naissant. Il creuse la même idée l’année suivante avec son mémoire de D.E.A., portant, cette fois, sur les enjeux d’une politique internationale pour une collectivité territoriale régionale.
Pour lui, qui avait intégré l’IEP en raison de son intérêt pour les questions politiques et sociales, ces années d’études ont été très pétillantes et enrichissantes, tant sur le plan de leur stimulation intellectuelle (l’ouverture au monde, la confrontation des idées, l’analyse des systèmes et des organisations…) que sur le plan personnel - l’expérience de l’autonomie à Grenoble pour un « migrant » d’Annecy - et relationnel, à travers la diversité des personnes rencontrées et la profondeur des amitiés nouées. Des années « mémorables et tatouées ». Des années fondatrices, notamment des capacités d’analyse et de compréhension que ces études lui ont permis d’acquérir, et qui, en plus des capacités d'écriture, ont été primordiales dans tout son parcours professionnel.
Son parcours professionnel
Lorsqu’il a fini ses études, Florent est parti effectuer son service militaire (« dernière fournée de contingent d’appelés ») sur Paris (« la seule base aérienne verticale de France ») avant d’enchainer sur son premier « vrai » emploi à la mission locale de Cergy-Pontoise. C’est ici qu’il entame un parcours professionnel consacré largement à l’accompagnement d’associations, de projets collectifs qui posent la question de la place des jeunes dans la société et œuvrent pour leur apporter de meilleures conditions d’entrée dans la vie adulte.
Ensuite, il s’installe sur Paris et intègre, après près d’une année de « césure professionnelle involontaire » (ou chômage) consacré plutôt à faire de la musique, un cabinet de conseil, en tant que consultant junior (au sein duquel il rencontre son épouse) en particulier pour aider à la décision des Conseils régionaux en matière de politique régionale d’insertion sociale et professionnelle des jeunes, ce qui lui a donné l’occasion de sillonner les territoires de la diagonale nord-est de la France et de se confronter à leur réalité sociale difficile.
Au bout de deux années, il décide de rejoindre le réseau de la Confédération des Maisons des Jeunes et de la Culture de France, fondé sur le principe de l’Education populaire. Sa mission, au sein de l’organisme de formation du réseau, est alors de créer et piloter des projets « de fous », à dimension locale mais aussi européenne, participant de l’épanouissement et l’insertion de jeunes issus de zones rurales ou de quartiers urbains dits de relégation en particulier, autour des métiers de la musique (son, lumière) ou des arts plastiques. L’aventure est enthousiasmante et pleine de sens. Le métier est très diversifié et lui permet d’enrichir sa palette de compétences sur le management et la conduite de projets. Durant ces 8 années d’activité, il développe une complicité très créative avec son directeur et décide de s’en aller peu après que celui-ci ait lui-même quitté son poste.
Il retourne alors en cabinet de conseil – un cabinet lyonnais souhaitant développer ses activités sur la région parisienne - en appui des associations et du secteur de l’économie sociale et solidaire. Les missions sont courtes, s’enchainent, ce qui lui permet de découvrir, en peu de mois, un grand nombre de réalités différentes.
Au bout d’un an, il saisit l’opportunité de rejoindre le mouvement « Habitat Jeunes » en tant que directeur de pôle au sein de l’Union Nationale pour l’habitat des Jeunes. Durant quinze années, il a accompagné, aux côtés de la directrice générale, le déploiement du réseau (près de 300 associations locales) dans la mise en œuvre de projets locaux d’habitat pour les jeunes, accompagnant leurs mobilités sociales et professionnelles, favorisant leur autonomie, leur socialisation et leur émancipation. L’intérêt éprouvé pour ces projets ne faiblit pas à fil des années, car ce sont des projets attachés des valeurs et des principes qui lui tiennent particulièrement à cœur : la mixité sociale, l’éducation populaire, la transformation sociale dans l’engagement pour une société plus accueillante et bienveillante à l’endroit des jeunes… Malgré tout son intérêt pour ces combats, Florent se résout à quitter l’UNHAJ à la suite d’un changement de gouvernance et de direction, car « c’est finalement logique de partir quand, pour ce type de poste, très engagés autour de valeurs communes, il n’y a plus le même accord sur le sens et la direction du projet ».
Florent construit pas à pas son futur, à la croisée de ses trente années d’expériences, avec la possibilité de revenir à nouveau au conseil, ou, alors, en faisant un pas de côté, d’aller vers des terres plus inédites pour lui… à suivre !
Son message aux étudiants de l’IEP
Il faut profiter pleinement de ses études, et pas seulement des heures de cours et de travail, tel est le conseil de Florent. Etre curieux et entretenir une appétence pour la découverte des différents univers composant notre société qui sont des qualités très précieuses que l’on peut développer au sein de Sciences Po Grenoble.
Une leçon sur son parcours
Ce que Florent a retenu de son parcours est que l’accord
entre ses valeurs (qui se construisent et s’affirment au fil des ans et
des expériences) et son environnement de travail (le projet, l’organisation,
le fonctionnement) a été déterminant pour s’épanouir personnellement et
professionnellement. En conséquence, il ne faut pas persister au-delà
du raisonnable quand l’écart se creuse de trop entre les deux, au risque
de s’abîmer soi-même. Pour autant, ça ne veut pas dire qu’il faut partir
à la première alerte, loin de là, car il faut aussi se battre pour défendre
les convictions et les principes auxquels on adhère au sein des organisations
au sein desquelles on œuvre et être loyal vis-à-vis des projets que l’on
porte avec engagement.
Interview réalisée par Eva GRAND (étudiante 3A)
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09/01/2023