Karim
LEBHOUR, 1997 (PO)
« S'en aller ! S'en aller ! Paroles de vivant ! ». La phrase
de Saint-John Perse résume le mieux mon parcours depuis ma sortie
de l’IEP, marqué par l'international.
Une année Erasmus à Dublin m’a donné de solides
bases en anglais avant d'intégrer l’Ecole de journalisme
de Lille (ESJ). Diplôme en poche, alors que la plupart de mes camarades
se précipitaient dans les rédactions parisiennes (à
l'orée de l'an 2000 elles embauchaient à tour de bras),
je suis parti en Egypte. Deux ans dans un journal francophone. Le temps
d'apprendre un peu d'Arabe et de tenter de comprendre l'Orient compliqué.
Un passage par Radio France Internationale (RFI), à Paris cinq
ans. Puis de nouveau cette envie de larguer les amarres. Une ONG m'a proposé
de faire des formations radio auprès de journalistes palestiniens
pendant six mois à Ramallah. J'y suis resté cinq ans, comme
correspondant pigiste.
Quitter le confort d’un CDI dans une radio de service public pour s’installer comme pigiste en Israël et dans les territoires palestiniens pouvait paraître risqué. Je ne l’ai jamais regretté. Etre pigiste m’a permis de faire de la radio, de la télé, de la presse écrite et de prendre le temps d’écrire un livre. J’ai appris à être flexible, entreprenant, créatif et j'ai bénéficié d'un liberté que je n’aurais jamais eu dans un poste salarié. J’ai écrit pour Le Monde, Libération, travaillé pour BFM TV, France 24, des médias suisses, belges.
En 2011, j’ai pris le poste de correspondant ONU
à New York pour RFI et iTélé. New York a été
une expérience fantastique aussi bien sur le plan personnel que
professionnel. Pour la première fois, j’ai eu l’impression
de trouver une ville dans laquelle je pourrais m’installer pour
de bon. J’en suis parti à regret, en 2015, pour suivre ma
compagne nommée à Addis Ababa (Ethiopie) et y prendre le
poste (salarié cette fois) de correspondant pour l'AFP.
Régulièrement, je reçois des demandes de stage ou
de recommandation d’étudiants de l’IEP qui veulent
se lancer dans le journalisme. Mon conseil est toujours le même
: ne pas penser trop tôt en terme de carrière ou des postes
et profiter de ces quelques années de liberté qu'offre la
fin des études pour suivre ses envies et élargir ses horizons.
Karim Lebhour
Agence France-Presse (AFP)
Correspondent Addis Ababa, Ethiopia | African Union
Phone: (+251) 929 17 80 78
Twitter: @kalebhour
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