Lucas Avenas, étudiant en 1ère année, interview Hugo Biolley, étudiant en 1ère année à l’IEP, candidat dans une commune de 500 habitants dans l’Ardèche où il n’y aura qu’une seule liste d’intérêt général.
Lucas AVENAS : Peux-tu nous dresser ton portrait ?
Hugo BIOLLEY : Je suis Hugo Biolley, j’ai 18 ans et suis étudiant à Sciences Po Grenoble, mais si je devais me décrire en deux termes, ce serait l’engagement : je vis à travers mes projets (artistiques et citoyens) ; ainsi qu’une envie d’apporter quelque chose à la collectivité. En l’occurrence, cette collectivité est une petite commune de moins de 500 habitants située au nord de l’Ardèche, Vinzieux.
Lucas AVENAS : Comment es-tu passé de l’intérêt pour la politique à la décision de te présenter aux élections municipales de ta commune ? D’où vient ton intérêt pour la chose publique ?
Hugo BIOLLEY : Cette question est sûrement une des plus difficiles que l’on puisse me poser, car si je sais expliquer mon optimisme et mon engagement, le lien avec mon envie de les mettre au service de la‘’chose publique’’ n’est pas explicite. Je crois que ce sont d’abord les expériences de terrain qui m’ont donné cette envie, à travers des stages, en me confrontant aux responsabilités de la gestion d’une commune et du bien-être de ses habitants. Ainsi, l’idée de me confronter à mon tour à la tâche d’élu m’a séduit. C’est naturellement à Vinzieux, le village dans lequel j’ai grandi, que j’ai eu envie d’être candidat.
Passer de l’envie de devenir candidat et monter une liste complète et paritaire autour d’un projet sont bien sûr deux choses aux antipodes l’une de l’autre.C’est un mélange de détermination, de folie et de rencontres qui m’ont poussé jusqu’à cette candidature au fil des mois.
Lucas AVENAS : Appréhendes-tu le fait d’avoir à faire face à des personnes qui pourraient remettre en question tes capacités au motif de ton âge ?
Hugo BIOLLEY : La question de l’âge a pris une ampleur que je n’avais pas imaginée. C’est une question que je ne me suis pas posée avant de me rendre compte que c’est celle qui ressort dans chaque discussion. Je n’ai plus d’appréhension face à cette critique, j’y suis habitué et je ne crois pas que l’âge soit un critère déterminant. Je préfère penser en termes d’engagement et de motivation. Enfin, je retiendrais un conseil d’une élue locale : les jeunes et les femmes se sentent toujours moins compétents alors que l’on a la même légitimité que les autres.
Lucas AVENAS : As-tu eu le sentiment d’avoir été soutenu dans ton choix ou as-tu eu à faire face à des réticences ?
Hugo BIOLLEY : Je suis beaucoup soutenu, c’est essentiel quand on se lance dans un tel projet. Que ce soit la liste que j’ai réunie, les élus locaux, mes proches…, tous les soutiens sont pour moi une source de motivation supplémentaire.
J’ai également fait face à quelques réticences. Ce que j’appelle réticence est une opposition à ma candidature au travers de mon âge, balayant de fait toute considération de fond. Ces dernières restent heureusement à la marge.
Lucas AVENAS : Comment envisages-tu l’avenirsi tu venais à être élu (le mandat de maire étant de six années) ? As-tu une idée de ce que tu voudrais faire après, ou est-ce qu’il s’agit d’une question que tu ne te pose pas aujourd’hui ?
Hugo BIOLLEY : Si je suis élu, mon avenir dépendra de celui de Vinzieux. Il se partagera pendant 6 ans entrela gestion de ma commune, les projets pour dynamiser mon village, et mes études à Sciences Po Grenoble. La politique étant un monde de l’imprévu, impossible d’envisager de manière plus précise ces années qui arrivent.
Hugo BIOLLEY : Je n’ai aucune idée cependant de ce que je pourrais faire dans 6 ans. Je verrais en temps voulu, la priorité est pour le moment de me donner les moyens de réussir à Vinzieux et pour Vinzieux.
Lucas AVENAS : Qu’aurais-tu envie de dire, quels conseils donnerais-tu à des jeunes qui auraient, également, un intérêt pour la politique, à la chose publique ?
Hugo BIOLLEY : J’ai très peu de légitimité pour donner des conseils, mais de ce que je vis au quotidien, je répondrais à quelqu’un qui me le demande : en politique, on se confronte à autrui, on s’en sent responsable et se prend des coups ; ce qui en fait à la fois quelque chose de beau et de difficile. S’engager demande aussi des sacrifices importants. Cependant, si l’on a cette envie de s’engager, il faut rester optimiste, ouvert aux conseils et ne pas renoncer à la première critique.
Hugo BIOLLEY (interview de Lucas AVENAS)
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10/02/2020