Marie
COLOU
Conseillère chargée des affaires sociales au cabinet du
président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone.
Section Politique (2003)
Entretien avec Angelo LUSARDI, étudiant en
M2 Carrières Publiques à Sciences Po Grenoble
Questions sur votre parcours à Sciences Po Grenoble
A.L: Quel regard portez-vous sur votre cursus à Sciences Po
Grenoble ?
M.C: J'ai vraiment adoré mes trois années passées à Sciences Po Grenoble. J'ai fait deux ans à Grenoble et un an à l'étranger, aux États-Unis à Washington pour y réaliser un stage au Ministère des Affaires Étrangères. J'étais plus précisément au sein de la représentation permanente de la France auprès de l'organisation des États américains.
A.L: Avez-vous un souvenir tout particulier de votre formation universitaire à Sciences Po Grenoble ?
M.C: Avant Sciences Po Grenoble, j'ai passé deux ans en prépa littéraire. Et j’ai pu apprécier le fonctionnement des conférences de méthode, car la parole y est plus libre.
A.L: Avez-vous un conseil à donner aux étudiants qui préparent leurs avenirs professionnels ?
M.C: Avec le diplôme de Sciences Po Grenoble,on peut faire beaucoup de choses très différentes. Ainsi, c'est un super passeport pour l'avenir qu’il faut savoir utiliser. Les stages sont particulièrement importants pour appréhender le monde professionnel et faire les bons choix d’orientation.
A.L: Pourquoi avoir choisi la section politique ?
M.C: Après deux ans de prépa littéraire, j’ai une licence d'Histoire. La section politiqueest celle qui me correspondait le mieux à l’époque. Toutefois, j'étais intéressée par la sphère publique, et j'ai donc décidé à la fin de ma scolarité de passer des concours administratifs.
A.L: Avez-vous passé d’autres concours que l’INET tel que l’ENA à titre d’exemple ?
M.C: J’ai passé le concours d’attaché territorial et le concours d’administrateur que j’ai eus, et celui de l'ENA où j'ai étéadmissible.
Questions sur votre parcours
administratif et politique
A.L: Etes-vous d’accord avec les propos tenus par une ancienne ministre de gauche, Michèle DELAUNEY, dans son texte « Le Tunnel – La politique et la vraie vie » ?
M.C: Elle décrit une partie de la réalité mais le propos est peut-être exagéré. Il est cependant vrai que le monde politique manque de personnes de la société civile.
A.L: Pouvez-vous décrire brièvement votre parcours professionnel à la sortie de l’INET ?
M.C: J’ai commencé comme chargée
de mission au Conseil Régional d'Île-de-France où
je me suis occupée de la négociation du CPER 2007-2014.
Ensuite, j'ai postulé à la Direction de l’enfance
et de la famille au Conseil Général de Seine-Saint-Denis.
J'ai pu ainsi avoir une expérience dans le domaine de l'encadrement
des travailleurs sociaux dans une direction de 3300 agents. Ce fut une
expérience très riche humainement.
Le ministère de l'Intérieur m’a ensuite proposé
de devenir Sous-Préfète chargée de la politique de
la ville et de l'action sociale à Toulouse, en Haute-Garonne. J'ai
pu découvrir le monde de l'État et le corps préfectoral.
Cette expérience de Sous-Préfète fut très
formatrice et très intéressante pour comprendre le fonctionnement
interne de l'État.
J'ai ensuite intégré le cabinet du Président de l'Assemblée
nationale.
A.L: Que retenez-vous de vos expériences exercées en collectivités territoriales et au sein de l’administration déconcentrée de l’Etat ?
M.C: Il est très intéressant de voir et de comparer le monde de la territoriale et le monde des services de l’Etat. Il y a certes deux cultures différentes, mais les missions sont très complémentaires.
A.L: Pourriez-vous nous décrire votre quotidien de conseillère chargée des affaires sociales au cabinet du président de l’Assemblée nationale, Claude BARTOLONE ?
M.C: Je m'occupe de l'ensemble des projets de loi portés par le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des Femmes et par le ministère du Travail. J’en tiens régulièrement informé le Président. Je prépare également les rendez-vous, les déplacements etles entretiens du Président.
A.L: Aujourd’hui, la fonction de conseillère auprès du Président de l’Assemblée nationale ne doit pas être de tout repos avec la présence de députés frondeurs au sein de la majorité ?
M.C: L'activité parlementaire est intense, le Parlement vit et les députés s’investissent énormément dans leur mandat. Le Président est avant tout le Président de tous les députés et doit ainsi veiller au bon fonctionnement de l’Assemblée nationale.
A.L: Pour quelles raisons avez-vous choisi d’entrer dans la vie politique en rejoignant la liste de Tony DI MARTINO ?
M.C : Je suis intéressée par la vie politique depuis longtemps et je voulais être utile différemment. J’ai été heureuse de contribuer à la victoire de la liste PS à Bagnolet.
A.L: Vos ambitions politiques pour Bagnolet que vous êtes adjointe au maire en charge de l’aménagement, de la politique de la ville et de l’urbanisme ?
M.C: Nous avons un double objectif pour Bagnolet. Il faut rattraper le retard qui a été pris sur le plan de la rénovation urbaine et revoir les règles d'urbanisme pour un urbanisme maîtriséafin de répondre aux besoins des Bagnoletais et des Bagnoletaises en matière de logements.
A.L: Alors que de nombreux candidats PS ont connu une défaite, votre liste l’a emporté.Comment expliquez-vous ce résultat ?
M.C: La liste menée par Tony Di Martino l’a emporté parce que l'on a pu s'unir avec une liste citoyenne, d’habitants n’appartenant à aucune formation politique. De plus, il y avait une certaine usure de l'ancienne majorité et une situation financière préoccupante avec un endettement très important.
A.L: Quelles sont vos perspectives pour la suite de votre carrière professionnelle et politique ?
M.C: Je me sens très bien où je suis et
je n'ai pas de plan précis. Et, un mandat c'est long et ça
demande beaucoup de temps.
Angelo LUSARDI
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Bio express
- Licence d’histoire de l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne.
- Diplômée de l’IEP de Grenoble Section Politique en 2003.
- Institut national des études territoriales de Strasbourg.
- Chargée de mission auprès du directeur général adjoint du conseil régional d’Île-de-France de 2006 à 2008.
- Directrice adjointe de l’enfance et de la famille au conseil général de la Seine-Saint-Denis de 2008 à 2011.
- Sous-préfète chargée de mission auprès du préfet de la région Midi-Pyrénées, préfet de la Haute-Garonne de septembre 2011 à mars 2013.
- Conseillère chargée des affaires sociales au cabinet du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone depuis avril 2013.
- Adjointe au maire de Bagnolet, Tony Di Martino, en charge de l'aménagement,
de la politique de la ville et de l'urbanisme depuis avril 2014.