Marion SALOMON (2003 PO) – Directrice conseil chez W (Groupe Havas)
Quand
Stéphane m’a demandé de faire mon portrait, j’ai
été d’abord flattée, puis apprenant que le
format était libre, je me suis demandée ce qui pouvait intéresser
les étudiants de l’IEP sur mon parcours, tout en me demandant
quelle forme j’allais adopter pour cet autoportrait.
De manière naturelle, j’ai fait un brainstorming avec les
créatifs de l’agence pour trouver une idée innovante,
qui permet d’apporter du contenu pertinent tout en ayant une forme
plus disruptive que les “3 questions à“.
Voici donc le résultat, une “vraie/fausse“ interview
permettant de retracer mon parcours professionnel.
Q : Depuis ta sortie de Sciences-Po Grenoble, en 2002, tu as travaillé
dans la banque et l’assurance, dans l’hôtellerie, dans
les travaux publics, pour de grandes causes telles que la lutte contre
le cancer et les maladies génétiques, dans le transport,
dans l’agroalimentaire, la grande distribution, à la Poste,
à la Mairie de Paris et même aux ministères de la
Santé. On peut dire donc que Sciences-Po mène à tout
?
R :On dirait. Dans mon cas, ça a surtout menéàla
communication.
Q : C’est donc en agences que tu as participé
à l’élaboration de campagnes de communication dans
les grands media, le hors-média, le digital et en 360. C’est
là que tu as posé les fondements de nouveaux territoires
de marques, supervisé l’ensemble des prises de paroles de
multinationales dans plus de 90 pays à travers le monde, piloté
la stratégie de sociétés mondialement connues et
assuré un suivi clientèle de chaque instant pour plus de
20 grands comptes. En faire autant en seulement 14 ans, tu as un secret
?
R : Deux, pour être précis.
Le premier, c’est l’esprit de synthèse. Et ça,
Sciences-Po l’enseigne très bien. Quand on a une semaine
pour tout connaître sur un sujet et en proposer une analyse approfondie,
on est obligé de bosser vite et bien. C’est un exercice qui
peut paraître très rébarbatif sur le moment, mais
on se rend vite compte que c’est un atout essentiel dans le monde
du travail.
Q : Et le second secret ?
R : Rester généraliste. Dans ses études comme dans
son métier. Ça permet d’acquérir hauteur de
vue et expertise globale. Selon moi, c’est nécessaire pour
chapeauter des projets et en plus, c’est très demandé
par les entreprises. Dans la communication, en tout cas, c’est un
véritable plus, car on est amené à traiter des sujets
extrêmement différents les uns des autres, tant dans le secteur
d’activité que dans la nature du travail demandé.
Q : La communication, ça a toujours été
une vocation chez toi ?
R : En fait, je ne savais pas vraiment quoi faire en sortant de l’école.
Alors pour garder le plus d’options possibles, j’ai pris le
parti de rester sur cette ligne généraliste, en passant
le concours du Celsa. Ça m’a permis de mettre en avant une
véritable polyvalence. Et ça, c’est particulièrement
apprécié dans la communication. C’est comme ça
que j’ai intégré le secteur.
Q : Donc rester généraliste et
cultiver l’esprit de synthèse, c’est le conseil que
tu donnerais à des étudiants pour mettre toutes les chances
de leur côté dans la communication ?
R : Oui pour l’aspect généraliste et l’esprit
de synthèse. Non pour la communication. Je me rends compte que
la communication n’a jamais été plus à la mode,
c’est certes un besoin pour les entreprises et en agence évidemment
mais je n’ai pas l’impression que ce soit le secteur qui embauche
plus.
Q : Pour finir, un peu de name-dropping : tu
as tourné dans un film avec Jean Dujardin, Zoé félix,
Gérard Darmon, Julie Ferrier et Kad Merad. Tu as croisé
Roselyne Bachelot et Xavier Bertrand et tu as même fait une présentation
aux côtés de Laurence Parisot (ancienne présidente
du Medef).
R : C’est en effet la magie de travailler en agence. On ne sait
jamais à l’avance ce que sera la création et la réaction
des clients, les projets sont toujours variés et aucun ne se ressemble,
le métier anti-routine par excellence ! Je ne suis pas encore dans
Gala mais c’est vrai que j’ai rencontré pas mal de
monde depuis, même si ça n’est vraiment pas le but
premier de mon métier.
Marion SALOMON
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