Julien KERDONCUF (2009 SP), Chef de la mission
de la politique de mobilité et de débouchés - Ministère de l'Interieur
Un parcours au service de la France au cœur et par delà les frontières de l’hexagone.
« J’ai toujours été animé par la volonté de servir et donc de rejoindre le service public, de me mettre au service de l’intérêt général ». Diplômé de l’IEP en 2009, après un Bac ES. Julien KERDONCUF s’est très vite engagé dans l’administration publique. Alors qu’il poursuivait un Master 2 « Économie et Politique internationale » à l’Université Pierre Mendès France (ancien nom de l’Université Grenoble Alpes), il a débuté un premier emploi de volontaire international en administration à l’ambassade de France, à Islamabad, au Pakistan au sein du service économique. Puis, il a intégré le service économique de l’ambassade de France en Irak, à Bagdad en tant qu’adjoint au chef du service économique. Avant de rentrer en France, il a travaillé au sein du service économique de l’ambassade de France de Dakar, au Sénégal. Recruté à titre contractuel, il a décidé de passer le concours interne de l’ENA afin de dérouler une carrière dans la fonction publique, en tant que fonctionnaire titulaire. Pour cela, il a entrepris une année de préparation à l’Institut d’Études Politiques de Strasbourg (cycle préparatoire qui est piloté par l’ENA, qui a plusieurs centres de préparation). Ayant réussi le concours de l’ENA, il a choisi le corps préfectoral à sa sortie, le conduisant à devenir directeur du cabinet du préfet de l’Ain à Bourg-en-Bresse. Puis, Julien KERDONCUF a eu l’opportunité d’intégrer la préfecture de Mayotte en tant que sous-préfet chargé de la lutte contre l’immigration clandestine. « Une affectation Outre-mer c’est découvrir un nouveau territoire, une nouvelle façon d’aborder la relation entre la population et l’État, en fonction de chaque territoire d’Outre-mer cela varie beaucoup. Et dans le cas plus spécifique de Mayotte, c’est un territoire qui est peu connu et dans lequel les besoins et les attentes envers l’État sont très forts, il y a donc énormément de choses à faire et notre action a des résultats très concrets et quasi immédiats ». Désormais, il est chef de la mission mobilité & débouchés au sein de la sous-direction du corps préfectoral et des hauts-fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur.
Son activité se concentre autour du recrutement de hauts-fonctionnaires
pour le ministère de l’intérieur principalement dans le corps préfectoral.
Il travaille aussi autour de l’accompagnement de ces hauts-fonctionnaires
lorsqu’ils prennent leur poste, notamment avec la définition des besoins
de formation. Il élabore la préparation et l’accompagnement à la mobilité
extérieure des hauts-fonctionnaires du ministère de l’intérieur par exemple
des sous-préfets ou des administrateurs civils qui souhaitent diversifier
leur parcours en cherchant une mobilité extérieure dans un autre ministère
au sein de la Cour des Comptes, le Conseil d’État…
Une volonté de féminiser le corps préfectoral
Depuis 2012, la loi SAUVADET exige que 40% des primo-nominations soient
des primo-nominations féminines, visant à limiter un déséquilibre trop
important.
Mais au-delà de cet objectif légal, c’est « la volonté que le corps préfectoral
reflète la société ou la population qu’il sert : la moitié des Hommes
sont des femmes donc il faut que le corps préfectoral reflète cette réalité
et que les femmes talentueuses puissent accéder à ce type de fonction
». Pour avoir plus de femmes au sein du corps préfectoral, il faut avoir
d’une part une culture ministérielle qui soit ouverte à cette diversification
et un volontarisme politique. De plus, les thématiques et problématiques
de conciliation entre la vie professionnelle et la vie privée, facteurs
qui inhibent certaines femmes pour rejoindre le corps préfectoral par
exemple, sont de plus en plus prises en compte. Ces métiers sont très
exigeants. Ils peuvent empiéter sur une vie de famille mais exigent également
de trouver le bon équilibre. Plus fondamentalement, il est important de
lutter contre l’inhibition de certaines femmes à postuler sur des postes
à responsabilités. Il constate qu’en moyenne, sur 100 candidatures reçues,
seulement 25 concernent des femmes.
Sciences Po Grenoble : un soutien pour un parcours atypique
Pour Julien KERDONCUF, l’Institut d’Études Politiques de Grenoble a été
un véritable enrichissement pour son parcours. En effet, cette école lui
a permis d’apprendre une méthode ou méthodologie dans sa réflexion et
le rendu de cette dernière, mais aussi une véritable ouverture d’esprit.
Il souligne aussi qu’il a été longtemps accompagné dans son projet professionnel
: « J’ai eu un parcours un peu atypique dans ma fin de parcours à l’IEP,
et j’ai été vraiment très accompagné et entièrement soutenu par l’IEP.
C’est grâce à ce soutien que j’ai pu faire mon parcours. J’en suis très
reconnaissant.».
Réussir l’ENA : avec beaucoup de travail, une
ambition accessible
« J’ai toujours été un bon élève mais pas un excellent élève, ni le plus
brillant. J’ai cependant une grosse capacité de travail et je me suis
beaucoup investi pour préparer ce concours ». Pour Julien KERDONCUF, réussir
à intégrer l’ENA est possible avec du travail et de la confiance en soi.
« Le plus important pour y arriver, c’est de ne pas croire que c’est seulement
pour les autres ». Il faut également avoir les idées claires sur son projet
: « il faut être bien dans sa tête, bien dans ses baskets et surtout savoir
pourquoi on fait ce que l’on fait. Mon principal moteur est de me sentir
utile et de faire avancer les choses ».
Ses conseils : travailler, croire en soi et varier les expériences
« Préparer un concours exige parfois des sacrifices mais le jeu en vaut
la chandelle. ». Julien KERDONCUF suggère également de « varier les expériences
professionnelles et stages si on le peut » car « cela donne de l’épaisseur
à un profil ». Si ce n’est pas possible, « Allez vous renseigner auprès
de ceux qui exercent le métier que vous souhaitez faire. Exemple : vous
voulez être sous-préfet, allez toquer à la porte de la sous-préfecture
et demandez un rendez-vous au sous-préfet, pendant une heure pour échanger
ou essayez de suivre pendant 2-3 jours s’il en est d’accord. Ce n’est
pas un stage en tant que tel mais cela vous permet de voir ce que c’est.
Cela peut faire la différence devant un jury ou un recruteur. ». Enfin,
pour ceux et celles qui sont intéressés pour faire des stages dans des
ambassades, « c’est souvent plus intéressant d’être dans une petite structure
que dans une grosse. Dans une petite structure, il y a moins de monde
mais toujours autant de travail donc on donne plus de travail au stagiaire
et on le responsabilise plus. »
Interview réalisée par Clémence MONVILLE (étudiante
3ème année)
Julien KERDONCUF
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27/04/2021