Anaïs HELY-JOLY (2013 PO), Roving Head of Program - Norwegian Refugee Council
- Pourquoi Sciences PO Grenoble ?
Plutôt réfractaire à étudier
la vie publique et administrative dans une formation spécialisée
(ce que je pensais de Sciences Po), les conseils de ma professeure principale
m’ont convaincue d’entrer dans un cursus généraliste
avant de m’orienter vers l’humanitaire.
J’ai choisi Grenoble après un an de prépa littéraire
parce que j’ai réussi le concours, pour la proximité
géographique avec mon domicile et surtout pour son master OIG ONG,
aujourd’hui PPOI.
- Pourquoi avoir choisi ce master ?
J’ai choisi ce master spécifiquement pour
m’orienter vers les ONG humanitaires, étant très intéressée
par la gestion de projet, et une carrière à l’international.
Le master OIG ONG était donc parfaitement en accord avec mes ambitions
professionnelles, surtout grâce au cours “gestion de projet”
que j’ai pu choisir.
Ce master est aussi idéal pour réaliser des stages, facultatifs
comme obligatoires. J’ai ainsi réalisé ma mobilité
du premier semestre de M1 à Santiago du Chili pour apprendre l’espagnol
puis je suis partie en stage professionnel de fin de master à l’ONG
Triangle Génération Humanitaire de Lyon. En plus de cela,
j’ai réalisé un stage de trois mois au Palais des
Nations de Genève, au bureau de coordination des affaires humanitaires
(OCHA). Même si cela m’a convaincue de ne pas travailler pour
les Nations Unies, ce stage reste très utile dans mon parcours.
Enfin, je suis partie en volontariat en Inde et en stage en Ethiopie.
Je dirais que ce master met en valeur les stages, qui sont très
importants pour affiner le projet professionnel et connaître le
terrain d’action des ONG.
- Et maintenant, quel parcours professionnel ?
Après avoir décroché mon master en 2013, j’ai eu la chance de travailler pour différentes ONG, telles que le Conseil Danois pour les Réfugiés, ALIMA (ONG française basée à Dakar) ou encore Triangle. Aujourd’hui, je viens de terminer mon contrat avec Action Contre la Faim. J’ai effectué 2 missions avec ACF ; d’abord en tant que directrice adjointe aux programmes en Afghanistan puis au Mozambique, où nous avons participé à l’ouverture du bureau dans le nord du pays. J'ai démarré en décembre 2022 un poste de directrice des programmes pour le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC).
- En quoi consistent tes missions au sein d’Action Contre la Faim ?
En tant que directrice des programmes, ma mission principale consiste à évaluer les besoins des populations sur le terrain pour développer des programmes d’assistance humanitaire et procéder à la recherche de financements (santé, nutrition, sécurité alimentaire etc.). Toutefois, certaines zones ou populations sont difficiles d’accès à cause des conditions de sécurité liées à la crise en question.
- Quels sont les avantages et contraintes de cette activité professionnelle ?
Même si les premières années ne
sont pas faciles, les perspectives d’évolution sont très
rapides et le travail permanent. Il y a une grande diversité de
postes et de formations, une quantité de congés importante
pour compenser le rythme intense et nous sommes très bien rémunérés
car le logement, le transport etc. sont pris en charge. De plus, nous
voyageons beaucoup, dans des milieux très multiculturels et de
plus en plus féminisés. Nous sommes aussi amenés
à collaborer avec des techniciens spécialisés dans
différents domaines ou même avec des ambassades. C’est
cette transversalité et la créativité que nous devons
déployer qui me plaît particulièrement dans mon métier
: chaque jour est différent et on ne sait pas de quoi sera fait
le suivant.
Cependant, comme dans tous les métiers, il y a des contraintes
: il faut beaucoup bouger, dans des zones où la sécurité
n’est pas forcément garantie. Nous devons donc nous plier
à des restrictions de déplacements, à des couvre-feux
et à la vie en communauté, sans grande vie privée.
Nous sommes aussi soumis au stress et ce n’est pas forcément
facile d’être jeune avec de telles responsabilités.
Enfin, il faut toujours rester vigilants à notre perception des
populations locales car le fait de ne rencontrer que des bénéficiaires
de l’aide que nous apportons peut biaiser notre vision de la société
dans laquelle nous sommes.
- Une petite conclusion ?
Je dirais que Sciences Po Grenoble et mon master m’ont permis de trouver une voie qui correspondait et qui correspond toujours à mes projets et mes envies !
Portrait réalisé par Chloé
CALAVIA, étudiante M2 MMO
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12/01/2023