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Le « market-maker » de l’Europe de l’Est

 

Jean-François Ott, 1986 EF
Véritable globe trotteur, Jean-François Ott a fondé son propre groupe d’investissement et de promotion immobilière en 1991. Aujourd’hui Orco Property Group c’est près de 3000 salariés, une présence dans une dizaine de pays européens et un patrimoine estimé à 3 milliards d’euros. Des chiffres qui font tourner la tête… mais Jean-François Ott a, quant à lui, bien la tête sur les épaules. Retour sur une ascension fulgurante de Grenoble à Moscou, en passant par Séoul, Paris et Prague.


Bureau spacieux, décoration très tendance, grande baie vitrée, maquette des dernières acquisitions d’Orco… Bienvenue dans l’antre du « big boss ». Et, accrochée au mur, une photo. Une bande de jeunes étudiants, visiblement préparée à faire la fête. Mais qui sont-ils ? « Mes meilleurs amis, mes frères. On est tous de la promo 86 de l’IEP et on ne s’est jamais quitté. ». En plus de ses amis, Jean-François Ott conserve d’excellents souvenirs de son passage à Sciences Po.

Ce Picard quitte ses parents, tous deux dans l’éducation nationale, avec un bac ES en poche pour s’installer à Grenoble. « Je n’étais pas un élève brillant, j’ai traversé des périodes de doutes avec la peur de rater ». Il ne ratera pas. Au contraire, à 20 ans, il se lance dans les affaires et décide de sacrifier son prêt étudiant pour monter une petite entreprise de caleçons. Déjà prêt à prendre des risques et à assumer : « dans la vie, on n’a pas besoin de cinquante parachutes ».

Il profite du partenariat de l’IEP avec l’armée pour échapper au service militaire et partir en contrepartie en Corée du Sud. 18 mois difficiles passés sur un chantier de centrale nucléaire. Mais Jean-François Ott encaisse, soutenu par sa femme, une Américaine avec qui il est désormais depuis 22 ans, qui vient vivre avec lui à Séoul.

« La chute du mur m’a estomaqué »

De retour en France, il se tourne vers l’exigeante profession de trader à la Bourse de Paris. Pendant quatre ans, il mène une vie bien remplie : « il m’arrivait d’être au bureau dès 5h30 du matin. C’était une période d’excès : je sortais beaucoup, je gagnais beaucoup d’argent et je payais beaucoup d’impôts ! ». La chute du mur de Berlin est un véritable tournant : « j’ai été estomaqué. Je venais de découvrir l’Europe de l’Est alors que je pensais Asie et Etats-Unis ».

En 1991, il prend certainement le plus gros pari de sa carrière : il arrête le métier de trader, prend sa voiture et part à Prague. Passionné d’histoire géographie, l’ancien étudiant de l’IEP découvre une ville meurtrie par le passé communiste, symbolisé par le coup de Prague en 1948. Le coup, justement, Jean-François Ott le sent. Et décide d’acheter son premier immeuble, après avoir longuement étudié le marché immobilier des différentes villes européennes. « Je suis à l’aise pour créer des prix, faire des échelles de comparaisons…un vrai market-maker [« créateur de marché »] !). L’aventure Orco débute. Afin de s’y consacrer pleinement, il emménage avec sa famille à Prague.

Jusqu’à la fin des années 1990, il fait prospérer l’entreprise et devient le plus gros promoteur de la ville. Mais sa soif de conquête n’est pas assouvie. Jean-François Ott se tourne vers d’autres capitales européennes, à commencer par Budapest.

« Imagine les possibilités »

Deuxième tournant décisif : l’entrée en bourse d’Orco en 2000. Non sans regret, la famille Ott quitte les charmes tchèques pour s’installer de nouveau à Paris. Orco prend une véritable envergure internationale, passe de 70 à 3000 salariés en seulement huit ans et s’implante dans plusieurs métropoles de l’Europe de l’Est. Les activités se diversifient aussi : plus grand propriétaire privé de Berlin avec un million de m2 en portefeuille, parc d’éoliennes en Pologne, développement d’une filière sur les énergies, hôtels de luxe en Croatie… A ce jour, le groupe Orco a réalisé 126 acquisitions, les dernières à Moscou. « On essaye d’anticiper sur le marché. Comme je dis souvent « when it is bad, it is good for us ». Car quand le marché se porte mal dans une ville, c’est le moment de faire des affaires ».Ce polyglotte -il parle couramment l’anglais, l’allemand, le tchèque et possède des notions de coréen et d’italien- se définit aujourd’hui comme « un aménageur urbain et un professionnel de l’immobilier ».

En traversant les locaux, on peut lire la devise d’Orco inscrit sur tous les ordinateurs : « Imagine les possibilités ». On en connaît un qui n’a pas fini d’imaginer…

Pierre Nigay
2009 PO - Journalisme : 2009


Interview tirée du Magazine n°40 (Juillet 2008)



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