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Quentin LOISELEUR (2010 PO), Directeur du Pôle Formation - Chambre Nationale des Commissaires de Justice (CNCJ)

Pourquoi Sciences Po ?

Ce n’est pas pour travailler au Centre Pompidou, avec les commissaires-priseurs ou désormais les commissaires de justice que j’ai passé en 2006 le concours d’accès en 2ème année à Sciences Po Grenoble. Mon objectif professionnel était le journalisme et l’inscription en filière « politique » semblait donc assez logique. Pourtant, à la fin du programme du 1er cycle du Diplôme de l’IEP c’est finalement vers les concours de la fonction publique que je me suis tourné. Les cours de droit constitutionnel de Florence Chaltiel-Terral y ont sans doute contribués, tout comme mon expérience à l’Assemblée nationale auprès du Député de l’Oise Edouard Courtial comme assistant parlementaire durant 2 années. Qui me valait de faire très régulièrement la « navette » entre Grenoble et Paris ; la rencontre avec les administrateurs de l’Assemblée et plusieurs cadres de la fonction publique m’ont fait découvrir des métiers passionnants.

Décidé, donc, à rejoindre la haute fonction publique j’ai réalisé mon stage – qui se déroulait à l’époque en M1, 4ème année - au Consulat de France de San Francisco et plus précisément au sein du pôle politique et presse. Après ce semestre international, j’ai poursuivi mes études à Sciences Po Grenoble durant 2 semestres en Master « Carrières publiques » (l’actuel « Parcours Carrières administratives et judiciaires »), sans pour autant passer les concours de la haute fonction publique car je m’étais destiné entre-temps à un autre objectif, celui des affaires publiques. Mon dernier semestre a été consacré à la découverte d’une grande entreprise du CAC 40 aux origines étatiques, la société Orange au sein de laquelle j’ai passé 6 mois en tant que stagiaire puis un an comme alternant dans le cadre d’un master 2 « Affaires publiques » à l’Université Paris-Dauphine. Intégré au Secrétariat général du groupe, mon rôle chez Orange consistait à construire et entretenir les liens avec les élus locaux et plus spécifiquement les associations nationales d’élus (AMF, Villes de France, Régions de France…) et d’animer les réseaux sociaux du projet « Paroles d’élus ».

Comment passez-vous d’Orange au Centre Pompidou ?

Grâce à un job d’été ! J’avais en effet pu travailler durant un été au bureau du Président du Centre Pompidou et auprès du chef de cabinet de l’époque, Pierre-Olivier Costa. Ce dernier est parti en 2011 pour rejoindre le Maire de Paris. Alain Seban, Président du Centre Pompidou m’a alors contacté pour le rejoindre en tant que chef de cabinet, poste que j’ai occupé sous son mandat jusqu’en 2015. Puis Serge Lasvignes, qui quittait le poste de Secrétaire général du Gouvernement, m’a renouvelé à ce poste lorsqu’il a été nommé Président il y a 10 ans. Dans cette fonction de cabinet, j’ai été confronté à l’ensemble des problématiques d’un grand établissement culturel à fort rayonnement. Pour m’aider, ma première décision a été de m’inscrire à l’Ecole du Louvre où je poursuis aujourd’hui encore mes apprentissages ! Dans cet établissement de quelques 1000 agents, j’avais tout particulièrement la charge du suivi des projets stratégiques – dont le rayonnement territorial (avec le Centre Pompidou-Metz notamment) et international (Centres Pompidou à Malaga, Bruxelles et Shanghai) - de préparer au plus près les dossiers des rendez-vous internes et externes et les déplacements en France et à l’étranger dans un souci constant de rigueur et d’anticipation. Cette fonction m’a permis d’apprendre à analyser et répondre très rapidement à une très grande diversité de problématiques. Le travail de rédaction (discours, préface de catalogue, intervention écrite, message aux agents, note, présentation pour une conférence, …) fut également une part importante de mon travail, tout comme le suivi des évènements protocolaires ou de relations publiques ainsi que le secrétariat du Codir hebdomadaire et du Conseil d’administration trimestrielle. 10 ans de très beaux projets, de rencontres et une vraie visibilité de mon profil.

2ème partie de carrière, vous quittez le monde de la culture pour celui de la formation et plus particulièrement auprès de professions dites « réglementées ».

J’ai tout de même eu un « sas » de 3 ans et demi au Conseil des maisons des vente (CMV), établissement d’utilité publique sous la double tutelle du Ministère de la culture et du Ministère de la justice, autorité de régulation de la profession. Au contact des commissaires-priseurs, mon expérience de 10 ans au Centre Pompidou était évidemment un atout.

C’est Henri Paul, ancien président de chambre à la Cour des comptes, Ambassadeur, ancien directeur de cabinet du Ministre de la Culture, qui en tant que Président du CMV m’a appelé à ses côtés. Il avait besoin d’un directeur de la formation mais également un chef de projets pour les nombreux chantiers à mettre en œuvre. J’ai été nommé en avril 2021 en qualité de Directeur délégué en charge du développement, du numérique, de l’observatoire économique et de la formation. Cette fonction opérationnelle, de management d’une équipe d’une dizaine de personnes et de gestion d’un budget propre m’a permis d’être confronté également à de nouvelles problématiques liées au marché de l’art et à ses acteurs. Le Conseil des maisons de vente étant une autorité de régulation nationale, j’étais amené à accompagner des « petites » maisons de vente mais aussi de grandes maisons internationales. Au-delà d’un nouveau secteur professionnel, cette expérience m’a permis d’acquérir de nouvelles compétences sur la formation initiale et continue. J’ai notamment travaillé en collaboration avec l’Ecole du Louvre et l’ESCP-Europe. Certains projets comme la création du nouvel Extranet des maisons de vente, la coordination du bilan des enchères avec Beaux-arts magazine ou le dépôt de la qualification « commissaire-priseur » au registre national des certifications professionnelles m’ont permis de renforcer mes compétences de gestion de projet et d’animation d’équipe. C’est aussi dans ce cadre que j’ai été amené à rencontrer mon futur employeur, la Chambre nationale des commissaires de justice qui réunissait deux anciennes chambres professionnelles : la Chambre nationale des commissaires-priseurs judiciaires et la chambre nationale des huissiers de justice.

Directeur du pôle formation de la Chambre nationale des commissaires de justice depuis un an, vous voilà complétement dans le monde judiciaire ?

Pas complétement, non puisque nous formons cette nouvelle profession également aux compétences des anciens commissaires-priseurs judiciaires y compris à l’hôtel des ventes Drouot ou à l’école du Louvre. Mais il est parfaitement exact que cette Chambre nationale est davantage tournée vers le ministère de la Justice.

Fort de ma mission au sein du Conseil des maisons de vente, c’est assez naturellement que j’ai rejoint la Chambre nationale des commissaires de justice (CNCJ) en septembre 2024. En effet, la CNCJ comme le Conseil des maisons de vente disposent des mêmes règles d’organisation de la formation initiale, à savoir 24 mois de stage, un examen d’entrée, un examen de sortie et des apprentissages théoriques dans des centres de formation ou en distanciel mais avec un volume de formation beaucoup plus important chez les commissaires de justice. Les professionnels commissaires-priseurs ou commissaires de justice ont également une obligation de formation continue de 20h annuelles.

En tant que Directeur du pôle, je peux m’appuyer sur une équipe d’une dizaine de permanents dédiée à la formation, et quelques 200 formateurs pour l’immense majorité « commissaires de justice ». Le pôle à la charge de :
- La formation initiale des commissaires de justice : 350 stagiaires commissaires de justice préparent sur deux années dans les 10 centres régionaux leur examen d’aptitude afin de rejoindre cette profession réglementée par arrêté du ministre de la Justice, garde des Sceaux ;
- La formation continue des commissaires de justice : nous contrôlons le respect de l’obligation de 20h annuelles, mais nous proposons également un catalogue de formations (voir infra) ;
- Les examens d’accès et d’aptitude ;
- Les certificats de spécialisation des commissaires de justice ;
- Les partenariats de formation, et notamment avec les Universités (voir infra) ou l’ENM.

En matière de formation continue des commissaires de justice, quelle est votre activité ?

Notre catalogue de formation continue, fort d’une quarantaine d’actions de formation, est régulièrement mis à jour et augmenté. Ainsi en 2024/2025 l’entremise immobilière, la réforme de la saisie des rémunérations, la RSE, le leadership au féminin, le statut professionnel et la déontologie, signifier un acte à l’étranger sont entrées dans le catalogue. En 2024, notre pôle a organisé une centaine d’actions de formation dans toute la France et formé plus de 1000 professionnels.

Quel est l’objectif des partenariats universitaires ?

Les conventions avec des universités, une vingtaine à ce jour, nous permettent de remplir un certain nombre d'objectifs. En effet, nous sommes ainsi en lien avec les étudiants notamment lors des journées d’informations sur les métiers du droit et nous pouvons promouvoir auprès d’eux l’examen d’accès à la formation initiale. Ces conventions permettent aux universités de nous faire part de leur souhait d’interventions de commissaires de justice dans leurs masters et d’avoir accès aux offres de stages que les études de commissaires de justice peuvent proposer à leurs étudiants. Certains partenariats vont parfois plus loin comme celui avec l’université Paris-Panthéon-Assas qui a permis la création d’une licence professionnelle « Collaborateur de commissaire de justice ». Par ailleurs, ces conventions permettent une collaboration scientifique tant lors de notre colloque annuel que lors de colloques organisés par les universités où nous pouvons être associés. Enfin, les universités nous permettent d'accueillir, dans leurs locaux, nos centres régionaux de formation.

Un mot de conclusion, un conseil ?

On dit souvent que Sciences Po nous prépare à tout ce qui est un avantage mais aussi un inconvénient lorsqu’on doit tracer sa voie professionnelle. J’ai plutôt décidé d’en faire un avantage et de découvrir plusieurs métiers ! Mon conseil est de multiplier les expériences et faire croiser les expertises, les secteurs d’activité et les contacts pour pouvoir se renouveler et ne jamais s’ennuyer.

Quentin LOISELEUR
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29/07/2025

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