Matthieu ZAMPONI (1997 EPS), Responsable de la
conservation et de l'entretien des bâtiments de l'Etat en Corse-du-Sud
Quel est votre poste actuel ?
je suis actuellement chargé de la conservation et de l'entretien des bâtiments de l'Etat en Corse-du-Sud. Mon poste est basé à la préfecture d'Ajaccio et je travaille au palais Lantivy siège de la préfecture de la région Corse.
Quelles sont vos missions essentielles ?
Je représente le maître d’ouvrage, en l'occurence la préfète de Corse en sa qualité de commanditaire des travaux. A ce titre, avec mon équipe, nous définissons les besoins de travaux sur les bâtiments dont l'Etat est propriétaire, le budget et le calendrier prévisionnel de ces travaux. Nous choisissons ensuite les assistants à maîtrise d'ouvrage, les maîtres d’œuvre (architectes) et les entreprises. Une fois les contrats conclus (études, devis…), nous sommes chargés d'assurer le suivi financier des travaux et d’en contrôler l’avancement.
Quel est votre parcours ?
A la sortie de Sciences PO Grenoble en 1997, je fais
un master en Histoire des relations internationales à l'Université
Pierre Mendès-France de Grenoble (UPMF). Je réalise un mémoire
sous la direction du professeur Gérard Sabatier sur le thème
de l'éducation politique des petits fils de Louis XIV.
Je prépare ensuite l'agrégation d'Histoire à la Sorbonne
et je pars faire mon service militaire en 2000. Je m'engage cinq ans dans
l'armée en tant qu'officier où j'enseigne les relations
internationales aux futurs sous-officiers, à l'école militaire
de Saint-Maixent, avec le grade de Capitaine.
Je passe ensuite le concours des Instituts régionaux d'administration
(IRA). A l'issue de la formation d'un an à l'IRA de Bastia, je
choisis le poste de responsable immobilier du palais de l'Institut de
France, à Paris.
Quelle expérience retirez-vous de votre poste de responsable du patrimoine de l'Institut de France ?
Cette expérience de dix ans m'a profondément marqué. En effet, lorsque j'arrive sur ce poste je découvre la complexité de la gestion du palais de l'Institut de France et le fonctionnement des cinq académies dont la plus prestigieuse est l'Académie française.
Très vite, Je suis chargé auprès
du chancelier de l'Institut de France, Gabriel de Broglie, de piloter
le projet de construction d'un auditorium de 350 places au coeur du palais
Mazarin, sur les quais de Seine, entièrement financé par
des mécènes. Le projet porte sur la construction d’un
auditorium moderne équipé d'une acoustique variable permettant
de faire des conférences, des concerts et des séances de
cinéma pour que l’Institut de France et les cinq Académies
disposent d’un outil indispensable à leurs travaux et à
leur rayonnement, accueillant le public et répondant aux exigences
de rencontres de dimension internationale. Avec l'aide d'un assistant
à maîtrise d'Ouvrage du Ministère de la Culture (L'OPPIC),
l’auditorium est conçu pour s’intégrer parfaitement
à l’architecture du palais, classé "Monument
historique" et à son environnement urbain. Le bâtiment
doit répondre à toutes les normes d'accessibilité
depuis les cours du palais et la rue Mazarine qui borde l’Institut
pour une circulation et une sécurité optimales. Par ailleurs,
le projet d’aménagement tient compte de la valeur architecturale
et historique des édifices existants. Le palais qui est classé
depuis 1862 et une halle métallique de type Eiffel inaugurée
le 7 octobre 1896 par le tsar Nicolas II et le président Félix
Faure dans le cadre de l’amitié franco-russe qui est conservée.
Les structures métalliques et la verrière de cette dernière
seront restaurées et abriteront le foyer d’accueil. Hormis
le percement d’une porte, le mur séparant la deuxième
cour de l’Institut de la parcelle de l’an IV sera également
préservé.
Au terme d'un concours d'architecture où 173 candidats ont répondu,
ce qui est considérable, Le projet de Marc Barani a notamment été
retenu pour ses qualités architecturales et techniques qui, en
réponse au programme, intègrent parfaitement les espaces
existants. Après des fouilles archéologiques de six mois
qui mettent en valeur une tour de l'enceinte de Philippe Auguste et le
fossé, les travaux commencent en 2015 et s'achèvent fin
2018. Après la Coupole au XVIIe siècle, la grande salle
des séances, au XIXe siècle, le XXIe siècle voit
la construction du troisième projet d'envergure dans l'histoire
de l'Institut. Je suis particulièrement fier d'avoir pu lancer
ce projet et d'en vivre toutes les étapes jusqu'à son inauguration
le 11 février 2019. Ce fut pour moi une expérience extrêmement
formatrice et enrichissante.
Comment avez-vous choisi Science PO Grenoble ?
En 1994/1995, je suis étudiant en Khâgne au Lycée Pothier d'orléans et je prépare le concours d'entrée à Normale Sup section Histoire. Lors des vacances de février 1995, je rends visite à deux amis rencontrés en Hypokhâgne à Orléans qui sont en première année à Science Po Grenoble. Je découvre l'IEP à cette occasion. De retour à Orléans, je décide de préparer le concours d'entrée en deuxième année de l'IEPG en remplacement de Normale Sup. Je suis très heureux rétrospectivement de ce choix car l'IEP a répondu à mes attentes : l'approche pluridisciplinaire, une méthode synthétique d'approche des questions (deux parties, deux sou-parties), le travail en atelier, dynamique et fondé sur de nombreux exposés.
Que retenez-vous de cette expérience ?
D'une manière générale, cette expérience a été très riche humainement par le réseau que je me suis constitué ; réseau amical et professionnel que je continue à cultiver.
Plusieurs enseignants m'ont beaucoup inspiré, notamment Jean-Pierre-Arthur Bernard, pour son eclectisme culturel et Olivier Ihl pour son cours d'histoire des idées politiques et son séminaire sur les mises en scène du politique.
Quelle est votre actualité ?
Je viens de publier mon premier ouvrage qui s'intitule
"A l'issue - Journal d'un appelé du Contingent 2000/08".
C'est le récit très personnel de mon expérience du
service militaire, vingt ans après. Ce livre est assez inédit
car je n'en connais pas d'équivalent sur ce thème. J'espère
que ce livre trouvera son public en tous les cas j'ai pris beaucoup de
plaisir à l'écrire.
Matthieu ZAMPONI
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