Laurent GERMANI (1990 SP) - Directeur des affaires générales - Centre Hospitalier d'Ajaccio.
Les études à l’IEP GRENOBLE restent pour moi un excellent souvenir. Je me souviens d’avoir découvert l’IEPG juste après le baccalauréat, lors de notre accueil dans le cadre du cycle d’accueil et d’orientation. Après une pré-sélection sur dossier, nous assistions à des conférences de méthode pendant quinze jours, avant de passer des épreuves sur deux ouvrages économiques et de sciences politiques, ainsi qu’une épreuve de langue étrangère.
Ce fut une grande joie d’être retenu pour ces études à l’IEP. Le diplôme était à l’époque obtenu en trois ans. La première année était constituée de cours très instructifs et enrichissants (histoire des idées politiques, histoire, économie, droit constitutionnel…). Cette première année d’études supérieures constituait évidemment un grand changement pour nous. Au-delà d’une chute des notes en début de première année, par rapport à ce que nous avions connu au lycée, il fallait prendre l’habitude de travailler de manière plus autonome. Cette période était marquée par un sentiment de liberté, mais aussi par un niveau de stress qui grandissait par rapport à la période des partiels et des examens de fin d’année.
La deuxième année nous demandait de choisir une filière et j’avais fait le choix de la filière Service Public, dans l’optique de préparer des concours administratifs. Les cours de droit administratif étaient un peu plus ardus et nous devions nous immerger profondément dans la lecture des Grands Arrêts de la Jurisprudence Administrative ou dans les manuels d’organisation administrative.
La troisième année comportait notamment de très intéressantes conférences de méthode de culture générale, au cours desquelles nous étions amenés à improviser de courts exposés sur des sujets d’actualités. Elle était également marquée par l’épreuve de grand oral en fin d’année, réalisée devant du public. J’avais réussi une prestation correcte lors de ce grand oral, qui me permit donc de décrocher le diplôme de l’IEP.
J’avais enchaîné par une année de préparation ENA à Grenoble, qui nous permettait d’approfondir tout ce que nous avions appris et je réussissais le concours de Directeur d’hôpital, avant d’intégrer l’Ecole Nationale de Santé Publique de Rennes (devenue aujourd’hui l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique).
La réussite à ce concours était une satisfaction, car la période de recherche d’emploi est souvent délicate pour les jeunes diplômés.
La formation à l’ENSP allait être très différente de l’IEP. Elle était beaucoup plus marquée par les stages réalisés en établissements hospitaliers, pour découvrir les différentes facettes du management et de la gestion hospitalière. Si les cours à l’IEP avaient été très enrichissants sur le plan intellectuel, il est vrai que nous manquions un peu de stages et d’expériences concrètes de la vie en entreprise ou au sein d’administrations à l’époque. Je pense que cet aspect de la formation a dû évoluer au cours des dernières années. Il paraît en tous cas judicieux de faciliter la découverte du monde de l’entreprise ou de l’administration, dans le cadre des formations universitaires.
A l’issue de ma formation à l’ENSP, j’ai assumé des postes de Directeurs adjoints au sein de différents établissements dans le nord de la France, puis en Loire Atlantique et aujourd’hui en Corse du sud.
Le métier de Directeur d’hôpital n’est pas facile car il faut gérer de nombreux paramètres et un ensemble de difficultés (financières, juridiques, organisationnelles, situations conflictuelles…).
Nous avons connu l’apogée de ces difficultés avec la crise sanitaire du coronavirus au cours du premier semestre 2020. Les hôpitaux ont été obligés de transformer soudainement leur organisation au cours du mois de mars 2020, pour pouvoir faire face à cet afflux de victimes du COVID 19. Tous les acteurs hospitaliers ont fait preuve de solidarité et ont réussi à passer le pic de cette épidémie, en assurant leurs missions dans les meilleures conditions possibles. Durant plusieurs mois, des réunions de cellule de crise se tenaient tous les jours à l’hôpital, pour adapter le dispositif de gestion de crise et pour trouver les meilleures organisations possibles, en lien avec les médecins et les cadres de santé, ainsi qu’avec nos autorités de tutelle (Agence Régionale de Santé).
Il faut espérer que le système de santé n’aura pas à connaître d’épreuve aussi difficile dans les années qui viennent et que les établissements de santé pourront retrouver un mode de fonctionnement plus apaisé. Il faut espérer également que nous saurons tirer toutes les leçons de cette crise, pour nous préparer au mieux face à une autre pandémie.
Quelles que soient les difficultés, je suis heureux d’avoir pu réaliser ce parcours professionnel et je le dois en partie à ma formation à l’IEP GRENOBLE, qui m’a donné l’opportunité d’accéder à cette profession.
Une des leçons que l’on peut tirer de la formation à
l’IEP est la très grande variété des profils des anciens diplômés de l’IEP.
Cette formation ouvre la voie à des carrières très différentes, en fonction
des aspirations personnelles et des goûts de chacun.
Laurent GERMANI
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02/06/2020