Ludovic
BOURSIN (PO 1998)
Sciences Po Grenoble, London Business School, Chaire ESCP… Ludovic BOURSIN accumule les diplômes. Fort de cette formation, cet ancien journaliste, a ensuite intégré plusieurs groupes du CAC 40, puis co-écrit un livre remarqué « Le Média Humain » aux éditions eyrolles en 2013, avant de fonder une start-up prometteuse Simply-Senior.com. Les détails d’un parcours d’un Sciences Po Grenoble tracté par la curiosité et le digital.
Sciences Po Grenoble est-elle une bonne école pour créer son entreprise ?
Oui, même si Sciences Po n’est pas une Business School en soi. Paradoxalement, c’est une excellente formation pour les entrepreneurs de demain, car lorsqu’on créé une entreprise, il faut savoir tout faire soi-même au début, faute de moyens : du droit pour le Pacte d’actionnaires, des RH, du Commercial, du Marketing, de la Finance … bien connaître les rouages de l’administration aide aussi. Sciences Po prépare bien à cette multi-activité avec sa formation généraliste. Sciences Po devrait en revanche faire encore des efforts pour intégrer une dimension économique dans son cursus, car avec le crowfunding, l’économie participative, … nous observons une véritable révolution actuellement dans le monde de l’économie en général et de l’entreprise en particulier. Ceci a un impact sur la société, sur la façon de consommer et donc sur la politique. Je conseille ensuite de finaliser sa formation par une formation plus finance avec une école de commerce pour comprendre un compte d’exploitation avant de se lancer. J’ai fait le choix d’intégrer la Chaire Entreprenariat de l’ESCP à Paris, il y a aussi un très bon programme d’entrepreneur à HEC par exemple.
Quel a été le déclic ?
Après avoir débuté en tant que journaliste, notamment chez M6, LCI, je me suis orienté vers la communication. J’ai fait mes premières armes de communicant chez Publicis, avant de rejoindre deux ans plus tard, le groupe AREVA. Une expérience de 7 ans qui me portera notamment Directeur de la communication interne. Un jour, j’ai voulu être plus dans le faire, que dans le dire. En créant ma start-up, j’ai été servi … au quotidien.
Pourquoi une Start-up à destination des seniors ?
Les deux grands enjeux du XXI siècle sont, selon moi, au Sud, l’accès à l’eau et au Nord, le vieillissement de la population. Je voulais créer une entreprise avec un impact sociétal qui aide les gens au quotidien. Nous avons créé Simply-Senior.com, le 1er site pour simplifier la vie de seniors. Lors de mes voyages à l’étranger, je me suis aussi rendu contre que le regard vis-à-vis des personnes âgées étaient totalement différents en Afrique ou en Asie … J’ai voulu créer une entreprise qui permette de « mieux vieillir » à domicile. Nous sommes une alternative à la pénurie des maisons de retraite comme ce fut le cas dans les années 90 avec le manque de places dans les crèches. Nous sommes en train de créer une enseigne nationale avec des franchisés sur l’ensemble de la France et pourquoi pas demain en Europe.
Depuis quand remonte votre intérêt pour le digital ?
En réalité, le digital a marqué toute mon parcours professionnel. Mon intérêt pour le digital remonte à 1998, mon mémoire de fin d’année de Sciences Po Grenoble portait déjà sur Internet ! Le titre : « Internet et la Politique : vers une nouvelle forme de démocratie ? ». A l’époque mon intérêt porter sur l’impact du web sur la politique et la sphère publique. Quelques années plus tard, j’ai écrit un livre « Le Média Humain » paru l’année dernière aux éditions Eyrolles. Je suis passé de l’impact du digital sur la sphère public à l’impact de celui-ci sur la sphère privé et le monde de l’entreprise. Puis, j’ai encore franchi une étape en faisant mes premier pas dans l’e-business, chez Voyages-sncf.com, en tant que Directeur adjoint de la communication. Je suis passé de l’information à la communication, puis à la commercialisation toujours avec la même passion, le digital. Voilà comment je pourrais résumer mon parcours professionnel. Une carrière qui reflète une logique et un fil rouge : le digital.
Quels conseils donneriez-vous à des jeunes diplômés qui souhaiteraient créer une start-up ?
1/ Lancez-vous … 2/ Pensez « local »
et « global » dès le début. Il faut avoir une
forte ambition pour son projet pour entrainer derrière soi une
équipe et des investisseurs mais penser aussi aux petits détails,
bref pensez « Small and Big » à la fois. Ce n’est
pas forcément évident. 3/ Entourez-vous … impossible
d’être bon en tout, il faut savoir bien s’entourer et
savoir dire je ne sais pas. Il y a beaucoup de clubs, d’incubateurs
pour ça en France de très bonne qualité. Nous avons
eu la chance d’être sélectionnés par Réseau
Entreprendre Paris, la référence dans le domaine, qui nous
permis d’être accompagné par un grand patron, tous
les mois bénévolement, et d’avoir accès à
un crédit à taux zéro pour commencer… allez
les voir ils sont formidables et de très belles entreprises comme
les biscuits Michel et Augustin … pour ne citer qu’eux sont
passées par là ! 4/ Testez votre idée avant de vous
lancer, mais pas seulement auprès de vos proches, qui trouveront
forcement que votre idée est géniale et que vous êtes
le futur Marc Zuckenberg. 5/ Pensez rentabilité … je vois
tellement de jeunes qui se lancent sans Busines Plan sans rentabilité,
si vous n’êtes pas rentable très vite, ne le faites
pas, ce n’est pas bon signe et les Business Angels ne suivront pas
… Une jeune entreprise doit avoir une très forte «
traction » en terme de chiffre d’affaires et être «
scalable », c'est-à-dire que le concept doit être reproductible
sur l’ensemble du territoire, si vous voulez lever des fonds. Je
suis à la dispo des étudiants de Sciences Po porteurs de
projets pour en parler avec eux … pour ne pas faire les mêmes
erreurs que nous avons fait à nos débuts !
Ludovic BOURSIN
Afficher
son courriel