Nina MASCHIO-ESPOSITO (2016 SP), Chargée de
mission Affaires européennes chez CNR.
Tu es arrivée à Sciences Po Grenoble en 2011, pourquoi avoir choisi cette formation ?
J’ai toujours eu un profil généraliste et j’ai vécu une partie de mon enfance à l’étranger, donc c’est assez naturellement que je me suis dirigée vers Sciences Po Grenoble qui offrait une formation pluridisciplinaire avec des cours sur les relations internationales et européennes.
Tu t’es ensuite orientée vers un master en Gouvernance Européenne en double diplôme avec l’Université de Kent, peux-tu nous parler de ton expérience ?
Oui, c’est exact. Dès mon entrée à Sciences Po Grenoble, je savais que je voulais faire le master Gouvernance européenne car l’Union européenne est un thème qui m’intéressait déjà au lycée et qui était prégnant dans ma vie personnelle. J'ai d'ailleurs réalisé mon mémoire de troisième année sur la coopération entre l'UE et l'ONU dans les missions européennes de gestion de crise. J’ai décidé de réaliser ce master en double diplôme avec l’Université de Kent, à Canterbury (Royaume-Uni), car à l’époque, nous n’avions pas l’opportunité de partir à l’étranger en deuxième année comme c’est le cas aujourd’hui. Il me semblait important d’acquérir une expérience à l’étranger, d’avoir la possibilité de découvrir un enseignement autre que celui de Sciences Po. Cette année a été pour moi très enrichissante, l’Université de Kent demandait un travail de rédaction important qui m’a été utile pour le reste de mes études. Je garde un bon souvenir de ce master en double diplôme dans lequel les cours étaient encore assez généraux, bien qu’axés sur l’Union européenne, mais dans lequel également la professionnalisation était présente.
Une fois ces deux masters en poche, tu ne t’es pas arrêtée là et tu t’es dirigée vers une poursuite d’études, c’est bien cela ?
Oui, effectivement, j’ai décidé de réaliser une dernière année de master au Collège d’Europe à Bruges, car je souhaitais davantage me spécialiser sur l’action extérieure de l’Union européenne, qui était seulement abordée dans un cours à Sciences Po Grenoble. J’ai donc suivi pendant une année les cours du master de Relations Internationales et Etudes Diplomatiques de l’Union Européenne. Ce programme est exigeant, en effet, il y a plus d’une quarantaine d’heures de cours par semaine et un mémoire supplémentaire à rédiger mais il est également très enrichissant en raison de la diversité des profils de ses étudiants et des professionnels d’excellence venus de toute l’Union européenne.
Peux-tu à présent nous parler de ton parcours professionnel ?
J’ai commencé par travailler pendant un peu plus d’un
an chez Interreg Europe à Lille, programme européen de coopération interrégionale,
en tant que Chargée de projets européens et ensuite en tant que Chargée
de finances de projet européens. J’évaluais les rapports de reporting
biannuels d’une trentaine de projets pour vérifier la conformité des actions
menées et des budgets dépensés pour justifier d’une subvention européenne.
Les projets permettaient d’échanger les expériences de chacun des partenaires
et de transférer les bonnes pratiques. Ce travail donnait une dimension
concrète à mes études car la gestion de projet permet de voir l’impact
direct de l’Union européenne au niveau local. Après avoir été du côté
« financeur », je suis passée du côté « financé » en travaillant deux
ans à Auvergne-Rhône-Alpes Energie Environnement, agence régionale, en
tant que chargée de projets Europe et International. Je gérais les aspects
administratifs, financiers, logistiques et la communication d’une dizaine
de projets d’énergies renouvelables et de préservation de l’environnement.
Ce domaine n’est pas initialement un domaine dont j’avais les connaissances
théoriques mais il l’est devenu au cours du temps. Aujourd’hui, je travaille
en tant que Chargée de mission affaires européennes chez CNR (Compagnie
Nationale du Rhône). Cette entreprise est concessionnaire du fleuve Rhône
pour la production d’hydroélectricité, le transport fluvial et les usages
agricoles. Je m’occupe des relations institutionnelles pour porter les
sujets CNR auprès des institutions européennes et je travaille également
à la recherche de subventions pour les projets de CNR et le montage et
gestion de projets européens sur les thématiques, d’EnR, de navigation,
de restauration écologique du Rhône. Je trouve ça assez stimulant et valorisant
de travailler pour le développement énergétique et la préservation de
son territoire, étant grenobloise depuis l’adolescence. La gestion de
projet européen est finalement le fil rouge de ma carrière jusqu’à aujourd’hui.
Je pense que mes différentes expériences professionnelles illustrent bien
l’idée que l’Union européenne ne se trouve pas que dans les institutions
et qu'il existe tout un ensemble d’opportunités professionnelles au niveau
local en lien justement avec cette instance internationale.
Des conseils à donner aux étudiants de Sciences Po ?
En ce qui concerne les études européennes, gardez l’esprit
ouvert ; l’Europe irrigue bien plus de métiers dans les territoires qu’on
ne pourrait le croire. Profitez bien de vos années d’études, prenez le
temps de discuter avec les professeurs, de leur demander conseil, faites
des stages découvrir des thématiques et surtout dirigez-vous vers ce qui
vous plaît !
Interview réalisée par Garance Long (étudiante 3A)
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26/01/2023