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Profession : nomade de la paix

 

Patrice Cœur-Bizot, 1976 PES
Patrice Cœur-Bizot vit aujourd’hui aux Maldives dans un décor paradisiaque : eau de mer bleue turquoise, 28 degrés les mauvais jours, plages de sable fin... Oui mais voilà, le quotidien de cet ancien de l’IEP (PES 76) est davantage tourné vers les plus démunis, les catastrophes et les dysfonctionnements du pays. Car depuis près de 30 ans, il sillonne le monde pour porter le message de paix des Nations Unies.


Depuis la fin de sa mission aux Maldives, Patrice Coeur-Bizot a été Coordinateur Résident des Nations Unies en Inde. Il a aussi effectué différentes missions, notamment en Armenie et en Malaisie. [15/12/2015]
 

La voix au téléphone est douce mais sûre, les mots bien choisis et les explications d’une clarté absolue. Nul doute, Patrice Cœur-Bizot a l’habitude de parlementer, échanger et convaincre. Des aptitudes qu’il affirme avoir acquises à Sciences Po, intégré en 1974 après une maîtrise d’économie du développement à l’université de Grenoble : « J’ai adoré l’ambiance de l’IEP. Mais surtout j’y ai beaucoup appris, notamment la capacité à s’exprimer et à faire le lien entre théorie et pratique ». Il échange son service militaire contre seize mois à la Réunion en tant que Volontaire de l’Assistance Technique. De retour à Grenoble en 1978, il devient socio-économiste à Sogreah et part en mission au nord du Yémen pour faire une étude sur l’aménagement d’un fleuve. Un an plus tard, c’est le tournant de sa carrière : sa candidature au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) est retenue. « J’ai débuté en passant trois ans en Egypte où j’étais un peu l’homme à tout faire du coordinateur résident de l’ONU. Je garde notamment un excellent souvenir de mes rencontres avec Sœur Emmanuelle au Caire ».

Entre Afrique et Asie

En 1982, Patrice Cœur-Bizot devient un cadre permanent du PNUD. Il débarque alors en République Centrafricaine, un pays qui sort tout juste du règne de Bokassa. Quatre ans pendant lesquels il est responsable de programmes de développement. Son tour du monde l’emmène ensuite au Vietnam où il vit jusqu’en 1988. « Le pays était dans un profond isolement avec un contrôle strict de l’administration américaine. Je menais de gros projets de restructuration entre Hanoi et Ho Chi Minh City. Mais je suis parti rapidement, le système scolaire ne correspondant pas à mes attentes pour mes enfants. ». Notre globe-trotter repart alors en Afrique - Niger puis Sénégal - en tant qu’adjoint du coordinateur résident des Nations Unies. Fort de ses expériences, il passe une semaine de sélection au siège de l’ONU à New-York pour devenir coordinateur résident, sorte de chef d’orchestre sur le terrain du secrétaire général : « C’est une semaine qui est un modèle réduit de toutes les catastrophes possibles et imaginables : déplacement de populations, tremblement de terre, famines... Et on doit montrer que l’on est capable de gérer tout cela ! ». Test réussi et première affectation entre 1994 et 1999 : la Mauritanie. Avec un accueil pour le moins difficile : « une tempête de sable ! ». Patrice Cœur-Bizot a pour mission de structurer une société qui essaye d’émerger et s’attaque à de gros chantiers : lutte contre la désertification, sauvegarde de l’environnement, etc.

Aung San Suu Kyi, le Kosovo et Bill Clinton

Les quatre années qui suivent sont certainement les plus passionnantes : représenter l’ONU en Birmanie. Le pays est toujours sous sanction de la communauté internationale et une junte militaire est au pouvoir. « On a essayé de mettre en place des micro-crédits, des petits hôpitaux, des aides directes en dehors des structures officielles. J’ai eu la chance de travailler en étroite collaboration avec l’opposante au régime San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix en 1991. Une très belle expérience mais une frustration en quittant ce pays. » Après des passages au siège de l’ONU et au Libéria, Patrice Cœur-Bizot a la lourde tâche de s’occuper de l’administration civile au Kosovo mais avoue avoir eu beaucoup de mal « à faire vivre les communautés interethniques ». Janvier 2005 : atterrissage à Malé, aux Maldives. Et déjà un problème de taille à régler, à savoir le tsunami. Les pertes humaines sont faibles mais les dégâts matériels énormes avec plus de 60% du PIB détruits. « J’ai eu l’honneur de collaborer avec Bill Clinton, secrétaire général des opérations de reconstruction. Et aujourd’hui, les traces de ce drame ont quasiment disparu. » Désormais, il se concentre sur le renouvellement démocratique des Maldives et pilote un projet de regroupement des services des Nations Unies.

A 56 ans, Patrice Cœur-Bizot ne pense pas encore à la retraite même s’il espère pouvoir « revenir plus souvent dans la région grenobloise ». Mais une chose est sûre : « je resterai un nomade entre la France, New-York et le reste du monde ». En attendant il profite encore un peu du soleil brûlant des îles...

Pierre Nigay
2009 PO - Journalisme : 2009


Interview tirée du Magazine n°41 (Décembre 2008)



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