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« chercheur postdoctorant »

 

Théo BLANC (Master MMO 2018), chercheur postdoctorant – Scuola Superiore Sant’Anna

L’ambition sciences po m’est venue au lycée (Cité scolaire Albert Londres, Cusset), au début de mon bac ES, lorsque des anciens élèves admis en IEP sont revenus parler de leur parcours. J’ai alors suivi des cours du soir proposés au lycée par une professeure d’anglais et un professeur d’histoire (M. Berardi), que je remercie pour leur généreuse disponibilité. Nous étions alors plusieurs dans ma classe à préparer les différents concours des IEP. J’ai eu la chance d’être admis à Sciences Po Grenoble, dans le beau campus alpin de St Martin d’Hères. Mon objectif : devenir journaliste.

Entrer à Sciences Po était pour moi comme entrer au temple du savoir. Faire partie d’une communauté de brillants élèves de toute la France, apprendre des meilleurs chercheurs et professeurs, et participer à une vie intellectuelle stimulante. L’IEPG a largement tenu ses promesses. J’ai notamment découvert le droit (constitutionnel, européen), approfondi mes connaissances en économie, développé une culture en sciences politiques, et me suis familiarisé avec les méthodes de recherche qualitatives et quantitatives.

En deuxième année, j’ai bénéficié d’un échange Erasmus à l’Université d’Exeter, qui m’a fait faire un bond considérable en anglais. Merci à Sciences Po de m’avoir donné cette opportunité qui a joué un rôle fondamental dans mon parcours.

Au terme de ma licence, j’ai intégré le Master MMO sous la direction de Prof. Jean Marcou. En troisième année, j’avais déjà participé au séminaire MMO, dans le cadre duquel j’ai écrit mon premier mémoire, et qui a confirmé mon intérêt pour la recherche. Du beau métier de journaliste, mon esprit s’est tourné vers celui de chercheur en tant que créateur de savoir – une image qui me fascinait.

Dans la continuité du séminaire, le master MMO m’a apporté à la fois une connaissance globale de la région Moyen-Orient - Afrique du Nord, en particulier de son histoire, de sa vie politique, et de ses relations internationales, et l’occasion de commencer à développer une petite expertise sur les thèmes de l’islamisme, du salafisme et du jihadisme. Au sein du master, j’ai pu effectuer deux stages qui ont consolidé ma vocation de chercheur : un premier, en M1, au sein de l’IRMC à Tunis, et un second stage au sein de l’équipe MEDirections à l’Institut Universitaire Européen (Florence). Lors du dernier semestre du M2, j’ai passé 7 mois supplémentaires à l’IRMC pour commencer une recherche sur le salafisme tunisien et écrire mon mémoire final sur le salafisme tunisien. A Tunis, j’ai eu la chance de rencontrer Alia Gana (CNRS), qui a eu la générosité de m’intégrer au sein de son projet ERC TARICA. C’est au sein de ce projet que j’ai fait mes premières armes en recherche de terrain, notamment en menant des entretiens avec des activistes salafistes et islamistes et en coordonnant une étude qualitative et quantitative dans une municipalité périphérique de la capitale lors des élections municipales de 2018.

En master, j’ai également suivi le Label Recherche proposé par Prof. Raoul Magni-Berton et Prof. Claire Dupuy, qui, par leur méthode rigoureuse et efficace, m’ont formé, aux côtés de mon amie et future collègue Morgan Le Corre-Juratic, aux méthodes de la recherche et m’ont accompagné dans la préparation d’un projet de thèse. Je tiens ici à les remercier à nouveau pour leur investissement qui a joué un rôle crucial dans mon acceptation à l’Institut Universitaire Européen (IUE) comme doctorant sur bourse française. Cette année, Morgan et moi-même étions parmi les 3 Français pris en thèse au sein du département de sciences sociales et politiques : belle représentation de Sciences Po Grenoble ! Nous suivions ainsi les pas d’autres diplômés de l’IEPG : Martin Lestra, Youssef Mnaili, Marion Mangin, Camille Brugier et d’autres.

A Florence, j’ai eu le privilège de préparer une thèse de doctorat sous la direction de Prof. Olivier Roy et de Prof. Stéphane Lacroix (Sciences Po Paris - CERI). La thèse portait, dans la continuité du mémoire de master, sur la généalogie du salafisme en Tunisie et sur les trajectoires comparées d’engagement politique de trois courants salafistes, notamment après les révolutions arabes de 2011. J’ai soutenu ma thèse et obtenu mon doctorat en juin 2023.

Peu avant la soutenance, j’ai été recruté comme chercheur postdoctorant au sein du projet MENA-PERC (« Political Elites and Regime Change ») financé par le Conseil européen de la recherche (ERC) dirigé par Prof. Kevin Koehler et basé à la Scuola Superiore Sant’Anna (Pise). Le projet vise à déterminer l’incidence de la composition des parlements sur la formation des coalitions gouvernementales et les changements de régime en Turquie, Egypte, et Tunisie. Pour une période de 5 ans et avec une équipe d’une dizaine de personnes, le projet se donne pour objectif de collecter et analyser des données quantitatives sur environ 15 000 élus (depuis la création des parlements dans ces trois pays) et qualitatives sur les élus récents ou actuels.

Au sortir du doctorat, ce poste lance ma carrière de chercheur politiste spécialisé sur le Moyen-Orient. Il me permet de capitaliser sur ma formation de sciences politiques généraliste à l’IEPG ainsi qu’aux méthodes de recherche à l’IEPG et à l’IUE. Il me permet aussi de formuler quelques conseils pour les aspirants chercheurs et chercheuses.

Tout d’abord, profiter à fond des opportunités offertes par l’IEPG : échanges linguistiques, formations obligatoires et optionnelles à la recherche, stages, etc. Ensuite, lire, lire beaucoup. Des articles et ouvrages scientifiques sur votre sujet d’intérêt mais aussi plus larges, dans la discipline de votre choix, et également des journaux d’actualité, essentiels pour faire émerger une idée, une intuition qui pourra plus tard se transformer en projet de recherche. Également, écrire, faire lire, et réécrire. J’ai dû m’y reprendre à 6 fois pour écrire mon projet de thèse. Faire confiance aux professeurs qui vous encadrent, par exemple au sein du Label Recherche, car ils ont l’exigence de l’expérience, mais ne pas perdre de vue le sujet qui vous intéresse. On ne peut pas faire une thèse sans aimer son sujet. Après trois premières versions de mon projet, j’ai réalisé que celui-ci prenait une tournure peut-être plus conforme aux attentes mais qui ne m’intéressait plus, et je l’ai orienté vers ce qui me passionnait vraiment. Assurez-vous donc que votre projet soit à la fois solide et stimulant, sinon c’est l’assurance soit de l’échec soit d’une expérience de thèse douloureuse et infructueuse. Or, pourquoi faire une thèse si ce n’est pas pour satisfaire la curiosité d’approfondir un sujet jusqu’à devenir le/la ou un de ses spécialistes ? 3, 4, 5 ans de thèse, c’est long sans la passion.

Théo BLANC
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15/07/2023

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