Aurélie DETOEUF (épouse INGELAERE), diplômée section politique 2005
Intéressée par des horizons plutôt variés et motivée par le changement, j’ai eu un parcours généraliste depuis la fin du lycée. Après une hypokhâgne à Grenoble, j’ai intégré Sciences po et poursuivi dans la section politique, tout en menant de front des études de philosophie à l’université Pierre Mendès France. Les enseignants de l’IEP accueillaient tout à fait favorablement l’organisation de ce double cursus, j’ai ainsi pu réaliser un mémoire d’IEP et de maîtrise de philosophie commun.
La dernière année d’IEP (2005) m’a permis de cerner quel serait mon projet professionnel, puisque j’ai pu réaliser un premier stage dans un laboratoire de philosophie politique à l’Ecole normale supérieure (ENS) à Lyon, et un stage en bibliothèque universitaire auprès d’un conservateur de bibliothèque. A l’issue de cette année, j’ai compris que l’engagement dans un service public serait le moteur de mon action professionnelle, plus que l’enseignement ou la recherche.
J’ai réalisé ensuite un master 2 de politiques publiques à l’IEP de Lyon et une préparation aux concours de la fonction publique. Après avoir réussi plusieurs concours, dont ceux permettant d’accéder à l’Enssib (école nationale des sciences de l’information et des bibliothèques), ma préférence s’est portée sur le concours d’inspecteur de l’action sanitaire et sociale (IASS) et l’Ecole des Hautes études en santé publique (EHESP) située à Rennes. J’ai passé 18 mois de formation à l’EHESP pour découvrir le métier de IASS, qui avait pour moi l’avantage d’être très varié : l’inspecteur intervient sur différentes politiques publiques, les politiques sociales, les politiques de santé, les politiques médico-sociales. Représentant l’Etat, il collabore avec les collectivités territoriales, les établissements sociaux et médico-sociaux, les hôpitaux, les associations...
Sur mon premier poste à l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, j’ai été chargée du suivi d’un portefeuille d’établissements de santé, de la contractualisation, du contrôle et de l’évaluation. J’ai participé au processus de planification régionale de l’offre de soins. L’inspecteur a un rôle essentiel dans la prévention de la maltraitance des personnes vulnérables, et dans la gestion des risques sanitaires. J’ai participé notamment à une fermeture de clinique suite à des dysfonctionnements majeurs.
J’ai souhaité ensuite changer de poste au bout de 3 ans et prendre un peu de hauteur dans le processus de construction de la politique publique. J’ai été recrutée à la direction générale de l’offre de soins, au ministère de la santé sur un poste de chargée de mission financement et permanence des soins. Cette expérience a été passionnante, et sur ce poste j’ai vraiment eu l’impression de faire avancer des sujets très impactant et utiles. J’ai contribué essentiellement à l’évolution des modalités de financement et de prise en charge de la périnatalité, de la greffe d’organe et de la dialyse. Mon expérience de terrain en agence régionale de santé était un atout pour exercer dans un ministère, et j’ai beaucoup apprécié de travailler avec les différentes régions notamment les DOM, et avec les professionnels de santé.
Pour des raisons familiales, j’ai souhaité
revenir en région Rhône-Alpes en 2015, après avoir
réussi l’examen professionnel d’inspecteur principal.
J’ai changé complètement de champ d’intervention
puisque j’ai été recrutée à la direction
régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale
Rhône-Alpes en tant que responsable du pilotage des juridictions
sociales (11 tribunaux des affaires de sécurité sociale
et 1 tribunal du contentieux de l’incapacité). Avec la fusion
Auvergne Rhône-Alpes, ce poste a été modifié
et je suis devenue en janvier 2016 secrétaire générale
adjointe en charge des ressources humaines et des juridictions sociales,
l’occasion de me former à un nouveau métier. Aujourd’hui,
je me forme à la gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences, au recrutement, à l’accompagnement du
changement dans une direction au périmètre très important.
Je conserve le pilotage des juridictions sociales, les relations avec
les magistrats et les TGI qui va être un temps fort de mon activité
puisque le projet de réforme de la justice prévoit le transfert
de ces tribunaux aux TGI d’ici 2019. Ce poste me permet d’avoir
une vraie expérience managériale, et d’être
moins dans l’expertise. Je suis convaincue que même s’il
est parfois inconfortable, le changement et la mobilité professionnelle
sont une opportunité, y compris dans la fonction publique. Cette
ouverture au changement est nécessaire pour rendre le service public
performant et incarné, clairement au service des usagers, c’est
ce qui me motive aujourd’hui.
Aurelie INGELAERE (DETOEUF)
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