Clément CHABERT (2010 SP - PROGIS), Vice-President
chez Edelman Intelligence
Je suis actuellement Vice-President d’Edelman Intelligence France, la division research & insights de l’agence américaine de RP Edelman. Concrètement, j’accompagne et conseille mes clients dans leurs prises de décision marketing-communication, en m’appuyant sur l’intelligence des données et la découverte d’insights. Plus concrètement encore, je réalise : des études conversationnelles sur les réseaux sociaux, des cartographies d’influenceurs, des bilans de campagne, des veilles de crises, etc.
Pour m’aider dans la réussite de ces missions, je peux compter sur une solide équipe de 7 personnes. Au fil des années, je me suis fortement spécialisé dans le secteur du luxe – et plus particulièrement les industries de la mode et de la beauté. J’ai la chance de travailler au service de fleurons de l’économie française, perpétuant des savoir-faire uniques, contribuant au rayonnement de ce fameux French art de vivre que l’on nous envie tant.
Ce métier, à vrai dire, je le connaissais très peu en prenant mon poste. Il m’aura fallu quelques mois pour comprendre qu’il réunissait tout ce qui m’avait plu dans les étapes précédentes de mon cheminement universitaire et professionnel – avec son lot d’opportunités, de décisions conscientes, mais aussi de chance.
Après une prépa littéraire, j’ai intégré Sciences Po Grenoble en première année. En deuxième année, je fais une petite « erreur d’aiguillage » en optant pour la filière Service Public : il ne me faudra pas très longtemps pour réaliser que je suis totalement hermétique à tout ce qui ressemble de près ou de loin à du droit public. Bernadette Derrouch et Christophe Haon acceptent alors que je puisse suivre en parallèle certaines conférences de méthode de la filière EcoFi, avec un statut d’ « auditeur libre » qui était plus ou moins inédit à l’époque. En master, ce sera Progis, avec au passage un séjour Erasmus à la Business School de l’Université d’Edimbourg. De toutes ces années, je retiens particulièrement les enseignements de sociologie générale, d’histoire des idées, de sociologie des médias, de comportement du consommateur, de marketing et de organization behaviour. Avec un regard rétrospectif, tout cela me semble en réalité très évident : j’affectionnais les disciplines permettant de mieux comprendre les faits sociaux, les opinions, les attitudes – sous un prisme essentiellement marketing.
Diplôme en poche, je décide de m’octroyer une année de formation supplémentaire avant de me lancer sur le marché du travail. Ce sera au CELSA Paris Sorbonne, en master 2 Stratégie de marque et Pensée Créative. (Courte) année très euphorisante, qui me révèle à moi-même (à défaut d’apprendre beaucoup sur le plan académique). Le CELSA m’apporte en ouverture ce que Sciences Po Grenoble m’a apporté en structure. Chemin faisant, je découvre le métier de planneur stratégique, qui sera le mien pendant mes 5 premières années de carrière en agence de design et branding. Durant ces années chez Landor Associates, je conçois des plateformes de marque, des briefs créatifs, des stratégies de co-branding. Promu consultant senior, je développe plus particulièrement des offres et méthodologies de verbal branding : création de noms de marque, charte verbale, charte éditoriale, etc. Ma casquette Progis encore vissée sur la tête, je suis également en charge de l’observatoire ethnographique Landor Families et d’une gigantesque base de données BrandAsset Valuator ® portant sur la performance et la perception des marques à travers le monde.
Toutes les bonnes choses ayant une fin, je prends la décision de quitter Landor Associates en 2016, pour une création de poste qui m’est proposée chez Edelman Intelligence. Ma décision est alors guidée au moins autant par le poste en lui-même (tout du moins ses premiers contours) que par un coup de cœur professionnel pour les équipes en place. Pouvoir créer son propre poste est un privilège extraordinaire, cela procure beaucoup de liberté : si l’occasion se présente, saisissez la balle au bond, sans hésiter une seconde.
Si je devais – modestement- prodiguer quelques
conseils aux étudiants, j’en retiendrais trois :
- Faites confiance à vos intuitions, elles sont souvent votre meilleure
boussole
- Tout en ayant une idée précise du cap que vous voulez
atteindre, soyez ouverts aux opportunités, le hasard fait parfois
bien les choses
- Les titres et les organigrammes, c’est bien, mais in fine ce sont
les gens qui font vivre les structures : allez vers les gens qui vous
inspirent, chérissez vos relations, soyez loyaux.
Clément CHABERT
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