Ségolène de Larquier, journaliste Le Point (IEP Master Journalisme 2008).
Ségolène de Larquier a intégré l'IEP après un bac ES et une maitrise d'histoire contemporaine à la Sorbonne à Paris, où elle avait réalisé un mémoire sur la commémoration de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat. C'est le master journalisme qu'elle a choisi de suivre car sa passion pour l'histoire contemporaine l'a poussée a vouloir décrypter et expliquer l'actualité grâce aux connaissances qu'elle a pu accumuler. Selon elle, "quand on est journaliste, on participe un peu à écrire l'histoire" car "certains faits deviennent historiques".
La première expérience journalistique qui l'a marquée, c'est une enquête réalisée dans le cadre du master journalisme à SciencesPo Grenoble. Un thème était à choisir pour un travail en groupe, et son choix avait été de suivre la campagne pour les élections municipales auprès de Fabien de Saint-Nicolas, candidat adversaire de Michel Destot en 2008. Une expérience "super sympa", qui lui a permis de suivre la campagne en interne "au jour le jour". Quand bien même elle n'aurait pas choisi ce sujet, elle précise que sa formation à l'IEPG prévoyait tout de même la couverture médiatique des deux soirées électorales.
A la fin de sa première année, Ségolène de Larquier a réalisé un stage pour lemonde.fr. Puis elle a intégré la rédaction du site internet du Point en janvier lors de sa deuxième année pour un stage de 3 mois. Suite à ce stage, elle a été gardée au sein de la rédaction en pige permanente, lui donnant accès par la suite à un CDD pour enfin être embauchée en CDI très rapidement dès la sortie de son master journalisme.
Ségolène de Larquier incarne cette nouvelle
génération de journalistes à l'affut de l'info en
continu, avec la volonté d'informer au plus vite et surtout au
mieux. Elle travaille aujourd'hui toujours pour la version internet de
l'hebdomadaire mais aussi ponctuellement pour la version papier (les liens
entre les deux rédactions sont étroits). Elle différencie
tout de même le travail qui lui est demandé pour l'hebdomadaire
ou pour le site. En effet, l'hebdomadaire, contrairement au site, ne traite
pas l'information en continu. C'est une manière plus approfondie
de décrypter l'actualité, plus poussée avec des articles
qui ont pour but d'avoir du "fond" et une analyse développée.
Le site internet quant à lui traite les "faits en brut"
avec un minimum d'analyse et va à l'essentiel.
L'objectif est "d'écrire un article le plus rapidement possible".
"Plus on balance de papiers dans la journée mieux c'est"
informe Ségolène. "Le côté réactif
d'internet me plaît vraiment" précise t-elle.
Lorsqu'elle a intégré de manière définitive la rédaction du Point, les journalistes n'étaient pas spécialisés ; ils effectuaient tous le même travail avec une répartition plus ou moins aléatoire des sujets. Puis, au bout d'un an ou deux, on a demandé à Ségolène de Larquier de se spécialiser. La place "d'attaché à la droite" étant vacante, elle lui a été proposée et c'est "volontiers" qu'elle a accepté le poste. Elle s'occupe donc aujourd'hui de couvrir l'actualité de l'UMP et du FN "au jour le jour" pour le site internet et de réaliser des articles ou des enquêtes ponctuellement pour l'hebdomadaire.
Elle s'estime privilégiée au sein de la rédaction du Point notamment par les opportunités qui lui sont offertes de suivre les politiques au coeur de leurs déplacements. Elle explique par exemple que les journalistes essaient "tous de suivre un homme politique lors de ses trajets en train car c'est le moment où [ils] vont pouvoir lui parler".
"Notre objectif en arrivant le matin c'est de signer
un papier dans la journée" explique Ségolène
de Larquier, et si la rubrique pour laquelle elle travaille "manque
d'actualité", cela lui permet d'avancer sur des sujets de
fond. Aujourd'hui au Point depuis 4 ans, elle se déclare "heureuse"
et "chanceuse" de pouvoir travailler dans cette rédaction.
Sa quantité de travail dense et l'arrivée d'un enfant dans
sa vie récemment lui occupent entièrement ses journées,
mais elle s'estime vraiment satisfaite comme le déclare une phrase
qu'elle prononcera de manière très naturelle lors de notre
entretien : "se lever le matin, c'est chouette!".
La presse écrite n'est pas vouée à disparaître
à son avis, elle prend l'exemple du Point pour illustrer ses propos
en expliquant que c'est la version papier qui sert à financer le
site internet. Ces deux modes d'informations se complètent et c'est
en ça que Ségolène de Larquier se sent "bien
au Point pour l'instant". Elle est "de plus en plus intégrée"
et elle estime "apprendre encore aujourd'hui au sein de la rédaction"
car son ancienneté lui permet d'évoluer sans cesse.
Comme beaucoup de journalistes, elle songe à publier un livre un jour. A la fin de l'été, elle avoue avoir hésité à se lancer à écrire un livre sur le Front National mais le manque de temps l'en a empêchée. L'idée fait son chemin...
Le mot aux étudiants :
Ségolène de Larquier conseille vivement aux étudiants
qui souhaiteraient se diriger vers une carrière de journaliste
de ne pas hésiter à commencer sur internet pour rejoindre
un jour "le monde de la presse écrite" qui est relativement
fermé et difficile à intégrer. C'est "une super
porte d'entrée même si c'est payé moins cher".
Elle explique que de nombreux débouchés sont présents
dans le domaine de la presse télévisée avec l'expansion
permanente des chaines d'info en continu.
Portrait réalisé par Hugo Schmitt
<hugo.schmitt@etu-iepg.fr>
07/05/2013