Nicolas
JAILLARD (1988 EF)
Rédacteur en chef - Chief editor
VOX POP MAGNETO arte
On ne choisit pas le siècle qui vous voit naître. J’aurais aimé découvrir le monde entre la Commune et la Grande Guerre, trinquer avec Henri de Monfreid, ou croiser le boutre de Rimbaud en Abyssinie. Bref, je suis devenu journaliste. « Flâneur salarié », au moment où les grandes légendes de la presse disparaissaient, et avec elles une certaine idée du métier. Une formation à Lille (ESJ) deux ans au Canada à porter une parka plutôt qu’un uniforme, avant de tenter ma chance à Paris. Mon petit réseau de l’époque m’a ouvert les premières portes. J’ai commencé par légender des photos pour l’agence de photos Sigma, en plein génocide rwandais, mais aussi pendant la saison estivale des starlettes à Saint-Tropez. Le travail a fait le reste. France-Soir, Libération, Le Parisien, journaliste politique, puis, assez naturellement, d’investigation avant de continuer le même métier pour le petit écran. Capital (M6), puis l’agence Capa comme grand reporter. Pas de boutre, mais un avion au bout de la rue pour aller « couvrir » un drame en urgence ou au contraire pour raconter plus longuement le monde et ses subtilités. Asie, Afrique, Moyen-Orient, Pétrole, guerre, contrebande, guérillas, attentats… etc.
J’ai dirigé pendant huit ans ma propre agence de presse, avec Valérie Montmartin, diplômée elle aussi de l’IEP Grenoble. Nos productions ont reçu quelques prix dans les festivals professionnels. Depuis début 2015, je me suis rapproché de nouveau du terrain, par l’écriture de documentaires et actuellement, la rédaction en chef d’une émission d’Arte, Vox Pop.
L’Iep m’a sans doute appris à vite comprendre les situations où je me suis trouvé projeté : Manager, commercial, voyageur, raconteur d’histoire. Et à m’adapter à tous les terrains, terres de sangs ou jet-privé.
« Eco-Fi » m’a doté d’un tropisme que j’assume et recommande à tout journaliste en herbe : L’économie, l’argent, et donc leur compréhension, sont des clés fondamentales pour décrypter le monde, que l’on s’intéresse à la géopolitique ou au sport.
Notre métier, que je pratique encore par conviction, est un sport de combat aux adversaires multiples : la communication, le suivisme, la bien-pensance, la paresse, la collusion. Sans oublier que le journaliste est son premier adversaire s’il ne pense pas d’abord contre lui-même.
Dans notre époque ou les messages, les éléments de langage et la multiplication des sources ont remplacé les idéologies, l’information des citoyens doit être une digue contre les vagues soulevées par l’émotions et les peurs.
En vingt ans, notre profession s’est précarisée et a pris cent visages. Je recommande souvent aux plus jeunes, en souriant, de ne pas faire d’emprunt immobilier s’ils veulent rester libre. Les stages restent la bonne porte d’entrée à condition d’en sortir. Les propositions ne manquent pas. Du print au net, tous les supports cherchent des contenus. Un seul conseil : faites vous remarquer…
Nicolas JAILLARD
Afficher
son courriel
1988 : IEP Eco-Finances
1991 : Ecole Supérieure de Journalisme (Lille)
1993-2000 : (Le Jour, Libération, Le Parisien, France-Soir)
2000 : M6
2000-2005 : Agence Capa
2006-2014 : Ligne de Mire Production
2014-2015 : LittleBig Story
2015-…. : Magnéto Presse
04/01/2016