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Lauriane THIBAUD, Consultante - AFD - Agence Française de Développement

Pourquoi Sciences Po Grenoble ?

Après un bac ES, j’ai choisi de passer le concours commun des IEP de province ainsi que le concours de Sciences Po Grenoble car je n’avais pas encore d’idée précise sur mon avenir professionnel, si ce n’est celle de travailler sur des sujets internationaux. Après avoir échoué au concours une première fois, j’ai étudié les Sciences Politiques dans le cadre du parcours « Minerve » à l’Université Lyon II qui a la particularité de proposer plusieurs matières en espagnol. Cette année à l’université m’a permis de préparer les concours des IEP pour entrer directement en accès direct. La réussite du concours de 2ème année de l’IEP de Grenoble a été une vraie satisfaction puisque je savais que l’IEP disposait d’un partenariat avec l’Université de Sciences Economiques de Buenos Aires dans le cadre de deux Masters : Amérique Latine et Etudes Internationales et Européennes. Ayant un intérêt fort pour l’Amérique Latine, j’ai choisi de développer cet axe dans le cadre de mes études à l’IEP.

Qu’est-ce que l’IEP vous a apporté ?

Sur le plan académique, l’IEP a été synonyme d’une grande diversité des enseignements proposés. J’ai trouvé cela très formateur de travailler tant le droit communautaire que l’Histoire de l’Iran en passant par l’économie politique ou la sociologie. De plus, j’ai apprécié le fait d’avoir la possibilité de suivre des cours optionnels en dehors des enseignements proposés dans le cadre du Bachelor ou du Master. Enfin, l’IEP m’a permis de réalisé un rêve d’adolescente, celui de vivre en Argentine durant un an dans le cadre du double diplôme avec l’Université de Buenos Aires et le Master « Gouvernance Européenne ». J’ai pu, par la suite, valoriser cette expérience très enrichissante dans mon parcours professionnel.

Pourquoi le secteur de l’aide au développement ?

J’ai mis plusieurs années avant de trouver le secteur qui m’intéressait et dans lequel je souhaite poursuivre ma carrière. Mon stage de fin d’études au Secrétariat Général des Affaires Européennes (SGAE) au sein du bureau « RELEX » (Relations extérieures de l’UE, Politique commerciale et Politique d’aide au développement) m’a passionné et donné envie de poursuivre mon parcours au sein d’une administration française en lien avec les sujets internationaux. A l’époque, j’ai suivi les conseils de mes collègues fonctionnaires et ait obtenu une bourse de l’ENA pour intégrer la Prep’ENA de l’IEP de Grenoble. J’ai passé plusieurs concours administratifs que je n’ai pas réussis, et avec le recul, je pense que c’est la meilleure chose qui me soit arrivée puisqu’elle m’a permise, par la suite, de trouver le métier dans lequel je m’épanouis actuellement. Après un contrat court sur les sujets « Amérique Latine et Asie du Sud-Est » à l’Etat-major des Armées, j’ai intégré Expertise France en janvier 2016 à la division « Gouvernance Economique et Financière ». Malgré la dimension internationale des projets dont j’étais en charge (Suivi de la coopération en matière de statistiques nationales entre l’UE et les pays ciblés par la Politique Européenne de Voisinage Sud), je n’étais pas entièrement satisfaite de mon poste. J’ai donc rejoint la Direction Générale du Trésor au Ministère de l’Economie et des Finances en janvier 2017 pour y exercer des missions en lien avec le pilotage du réseau de la DG Trésor à l’international. J’ai finalement quitté le ministère en octobre 2017 pour réaliser un autre projet : celui d’occuper les fonctions de « chargée de projets » en tant que Volontaire Internationale en Administration (V.I.A) dans le cadre de l’ouverture des bureaux de l’Agence Française au Développement (AFD) à Buenos Aires, en Argentine. Cette expérience a été, de loin, la plus épanouissante tant sur le plan professionnel que personnel. En tant que chargée de projets, j’étais responsable de l’identification, l’instruction et le suivi de projets dans les secteurs de l’eau et assainissement, du logement social, de la mobilité urbaine, des industries culturelles et créatives ainsi que de la gouvernance (finances publiques, modernisation des cadastres). J’étais également en charge des activités de communication de l’agence ainsi que du suivi du sujet « genre » de façon transversale. En plus de la diversité des sujets suivis, la dimension partenariale de ce poste m’a également beaucoup plu. Cette expérience à l’étranger, dans un pays que j’affectionnais tout particulièrement a confirmé mon intérêt pour l’aide au développement et pour l’AFD qui promeut l’adaptation au changement climatique et l’application de l’Accord de Paris dans ses pays d’intervention.

Et aujourd’hui ?

Revenue d’Argentine il y’a environ un mois et demi, je travaille actuellement comme consultante à l’AFD sur un chantier de refonte interne. Cette mission, qui devrait durer jusqu’en juillet 2020 me permet d’appréhender d’autres sujets liés à l’aide au développement et d’avoir une connaissance plus précise des métiers exercés par mes collègues du siège de l’AFD.

Quel projet pour la suite ?

J’aimerais continuer à travailler dans ce secteur et idéalement à l’AFD car c’est une structure passionnante qui propose des missions très diverses et où les opportunités d’expatriation sont importantes. Si je ne parviens pas à être recrutée de façon durable à l’AFD, je chercherai à rejoindre un autre acteur du développement (ONG, Expertise France..) en France ou à l’étranger. Intéressée par le Moyen Orient, et ayant débuté l’arabe en Argentine, je compte bien partir à la découverte de cette région du monde à court ou moyen terme.

Un conseil pour les diplômés ?

Je m’adresserai principalement aux diplôméEs, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai accepté de réaliser mon portrait car je n’affectionne pas particulièrement ce type d’exercice qui consiste à parler uniquement de soi. Malgré des progrès indéniables, le monde académique et professionnel est encore fondamentalement marqué par les inégalités femmes-hommes. Ainsi, les femmes, et plus particulièrement les jeunes femmes, ont souvent beaucoup moins confiance en elles que les hommes, que ce soit pour candidater à un poste, demander une augmentation salariale, ou de manière générale, s’affirmer dans leur environnement professionnel, ces dernières s’autocensurent.Il me semble donc indispensable de rappeler aux futures diplômées de croire en elles, en leurs compétences, et en leur talent car elles méritent autant que les hommes la carrière dont elles rêvent.


Lauriane THIBAUD
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23/01/2020



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