Jack CHABOUD (1966 SCPO) est Auteur - Editeur Litteraire à Marseille.
Voilà, voilà, c’est par ces temps sombres de confinement, qu’un antique diplômé de l’IEPG (1966) se souvient. Tout a commencé par une légère pression paternelle pour que le littéraire que j’étais ne s’adonne pas qu’à la littérature. S’en suivit l’entrée à l’IEP dans le délicieux petit hôtel de la place de Verdun. A un an près, je ne connaîtrai pas le campus, tout au moins pas avant 1980 (à peu près, pardon pour cette imprécision poétique) où je reviendrai à l’IEP pour y enseigner la communication d’entreprise, que je pratiquais alors dans l’industrie pétrolière. Mais revenons en arrière, le temps s’accéléra pour moi entre 1966 et 1968 : rencontre d’une fille, fiançailles, mariage (mais non, mai non, pas d’obligation, un enfant ne viendra auprès de nous qu’en 1971) ; diplôme de l’IEP ; abandon de la licence es lettres à deux encablures du rivage – je l’achèverai du côté de 1975 à Nanterre – ; mort de mon père en janvier 1968, pendant les Jeux Olympiques d’hiver, pour l’organisation desquels il avait été nommé à Grenoble ; admissible au concours d’attaché d’administration centrale ; problèmes économiques ; conseils d’amis : travailler dans une entreprise privée et choisir là où ça paye le mieux : le pétrole, sans savoir ce qu’on pouvait bien faire là dedans en dehors du forage et des stations-service.
Voilà, voilà, j’en prends pour quinze ans, passant en revue les activités que l’on peut exercer dans un groupe multinational : commercial, études économiques, logistique, lobbying, marketing, communication. Des années plutôt agréables. Pendant ce temps, mon épouse a dû s’adapter : deux enfants, licence en Histoire de l’art, agences de communication, éditions Glénat (mon épouse et moi sommes d’origine iséroise, on n’échappe pas à Grenoble).
Depuis les débuts de ma vie professionnelle, en fin 1968, un ver (vers) me rongeait : le terrible besoin d’écrire. Le littéraire n’avait jamais été éteint en moi. Alors, cheminement classique : écriture du soir, de vacances, nouvelles, revues, concours… Jusqu’au jour où ce fut plus fort que moi : j’avais publié deux ou trois livres (jeunesse, BD) et vivre de sa plume me semblait à la fois possible et irrésistible. Démission, vie de rédacteur free lance en communication « business to business », presse (pigiste), enseignement (IEPG, CELSA…), jusqu'au jour où je pus vivre de l’écriture comme auteur et de l’édition comme éditeur : activités que je poursuis malgré mon grand âge.
What else ? J’ai évoqué mes années IEPG dans ma nouvelle parue dans « L’Institut ». Dans les années quatre vingt, retrouvailles merveilleuses avec Pierre Pellet, mon co-auteur de mémoire de diplôme. On ne s’est plus jamais quitté, il est assureur à Genève et il vit aussi avec Jo, la petite anglaise connue à Grenoble du temps du diplôme.
Vers quatre vingt dix, je suis entré en franc-maçonnerie, au Grand Orient de France, et j’ai publié une dizaine d’ouvrages sur le sujet maçonnique et sur l’ésotérisme. C’est un pan important de ma vie, j’ai été conduit à la maçonnerie par mon épouse, athée, et le déiste que je suis s’y sent toujours bien. Notre clan s’élève à deux enfants et quatre petits enfants et de sympathiques pièces rapportées.
Pour achever ce portrait je souhaite également écrire
qu’une partie importante de notre vie a été bouleversée en 1977 par la
rencontre d’une famille d’Afghans. A l’époque, je ne savais pas où c’était,
aujourd’hui, nombre de mes amis, morts ou vivant, sont des Afghans, mais
comme disait le frère Kipling « ceci est une autre histoire ».
Jack CHABOUD
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27/03/2020