Sylvie
MARCHAL, 37 ans, diplômée en 2002
Journaliste, rédactrice, communitymanager, attachée de presse,
consultante en communication digitale
J’ai réalisé mon rêve. Lorsque je suis entrée à Sciences Po en 1998, après une année d’Histoire-Géo à la Fac d’Epinay-Villetaneuse (et une prépa d’été d’un mois qui m’a bien aidée à préparer les concours), mon projet était déjà clair : je voulais être journaliste sportif.
Après un mémoire de fin d’études consacré à la place des femmes dans les instances dirigeantes sportives, j’ai consacré ma 4e année à la préparation des concours des écoles de journalisme reconnues par la profession telles l’IPJ, l’ESJ Lille, l’IUT de Bordeaux et le CFJ. J’ai aussi effectué mon premier stage dans une rédaction. C’était à sport24.com… pionnier dans l’info sportive web.
Malgré une proposition de CDD, j’ai souhaité passer mes concours et bien m’en a pris puisque j’ai intégré le prestigieux Centre de Formation des Journalistes où étaient passés Bernard Pivot, David Pujadas ou encore Jean Yanne.
Au CFJ, les profs avaient bien affiché la couleur : « vous ne gagnerez jamais beaucoup d’argent », « les débouchés ne sont pas bons » mais la passion pour cette profession exceptionnelle tant elle est enrichissante l’emportait sur tout le reste.
En 2004, après un premier CDD (remplacement congé maternité) à la revue de L’Union Française des Centres de Vacances et de Loisirs (Ufcv) (Il faut bien commencer quelque part), j’ai obtenu un poste de journaliste sportif en presse écrite, au Dauphiné Libéré à Chambéry. Le rêve devenait réalité !
J’ai couvert tous les sports : ski, basket, rugby, tennis, athlé… J’ai appris à écrire très vite, en live, à faire de la photo, à mettre en page… La PQR est l’école la plus formatrice pour les jeunes journalistes. Mais après trois ans, je souhaitais couvrir l’actu nationale et j’ai démissionné en octobre 2008.
Ma chance, à ce moment-là, ce fut la création d’Aujourd'hui Sportpar la société Amaury. Une formidable aventure puisqu’il y avait tout à faire ! Enfin, je découvrais l’ambiance d’une rédaction parisienne. Seul problème : je passais mes journées au desk. Pas très épanouissant surtout après un passage en PQR où l’on sort tout le temps.
C’est alors que France-Soira recruté un grand nombre de journalistes pour sa nouvelle version, made by Pugatchev, un jeune Russe milliardaire. Dès 2009, j’ai couvert mon premier Roland-Garros et mon premier Tour de France. Quelle bonheur de se retrouver au cœur de l’événement, côtoyer des champions d’exception tels Rafael Nadal (tennis), Thomas Voeckler (cyclisme), Nikola Karabatic (handball) ou encore Christophe Lemaitre (athlétisme). Faire vivre les rencontres à travers l’écriture, enfin transmettre ma passion, c’est tout ce dont j’avais rêvé.
Mais après la fin du quotidien France-Soir en 2012, ma vie a été chamboulée. Ma petite fille est arrivée et il a fallu réorganiser les priorités et le quotidien. Terminées les journées sans fin et les soirées devant l’écran pour résumer un match de foot. Après quelques piges à rmcsport.fr et Eurosport.fr, au desk, je me suis rendu compte que j’avais envie d’autre chose.
Curieuse d’aller voir « de l’autre côté », prête à découvrir d’autres métiers, j’ai donc saisi l’opportunité de travailler comme attachée de presse pour la Fédération Française de Tennis puis comme community manager (pour la FFT et aussi pour une entreprise de construction) tout en restant journaliste (pour la Fédération Française de Tennis, le Parisien Mag ou encore Cadre et Dirigeant Magazine). Depuis trois ans, me voilà actrice du temps partagé ou « slasheuse » terme que l’on verra fleurir sur beaucoup de CVs ces prochaines années.
J’ai découvert que le statut d’indépendant était source d’épanouissement car on travaille avec des entreprises ou agences qui nous font confiance et que l’on apprécie. On organise son temps comme on veut (pratique quand on a une famille), pourvu que le travail soit réalisé en temps et en heure. Contrairement à ce que l’on peut entendre souvent, le CDI n’est pas une fin en soi. Travailler en freelance, de façon ponctuelle pour de nombreux employeurs est très enrichissant.
Cela oblige à être organisé mais aussi à être, en permanence, à l’affût d’opportunités. Il faut cultiver son réseau. Mais le fait de jongler entre différents « clients » est intellectuellement très intéressant.
Sciences Po est un véritable atout pour l’avenir professionnel car cette formation nous rend adaptable. Nous pouvons passer très facilement d’un sujet à l’autre pourvu que l’on reste curieux.
Je suis heureuse aujourd’hui de mettre mes diverses compétences au service d’entreprises ou de Fédérations qui en valent la peine (Gueudry Constructions, Cofidis, Pact' Conseils).
Je reste journaliste, ce qui ne m’empêche pas de faire des missions de communication, d’autant que je continue à me former et à apprendre !
A tous les étudiants qui liront ce portrait, sachez que la vie professionnelle est longue. Vos aspirations, vos attentes changeront sans doute au cours de cette vie. Vous vous découvrirez peut-être, au gré des rencontres, de nouvelles passions et vous changerez de métier. Sans oublier votre vie personnelle qui vous fera peut-être remettre en cause votre vie actuelle.
La vie professionnelle est passionnante. A vous de saisir les opportunités qui s’offrent à vous. Et qu’importe si ce n’est pas un CDI !
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Sylvie MARCHAL
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