Julien TORA (2009 PO - Amérique Latine), Fondateur
de l'agence MYSO
Un parcours original et la création d'une agence de communication
poussée par la passion.
Après sa licence d’Histoire à l’Université d’Avignon, Julien Tora intègre
le Master Amérique Latine de Sciences Po Grenoble en 2007. À l’époque,
il est persuadé qu’il finira par travailler au sein d’ONG, probablement
en Amérique Latine. Mais la vie est souvent faite d’opportunités, et Julien
finit par accepter le poste que lui propose le Maire d’Arles - sa ville
d’origine -, où il découvre les métiers de la communication. Le microcosme
politique ne lui correspondant pas, il finira par quitter la Mairie d’Arles
en 2012, avec beaucoup de questionnements autour de son devenir professionnel.
Julien aime la musique et il a déjà des qualités en design, notamment
grâce à la création de ses pochettes d’album et de son site internet.
C’est donc après s’être formé seul, en partie, qu’il décide avec sa compagne
de lancer sa propre agence de communication et de design graphique. C’est
la naissance de l’agence Myso. Depuis, et surtout à partir de 2019, Myso
a su grandir de clients en clients, et ce notamment grâce à son partenariat
avec BRLI, filiale de la société publique BRL, qui produit du conseil
et des études pour les collectivités territoriales et pour l’État. Julien
travaille principalement sur la communication publique, d’abord parce
qu’il préfère la communication utile, celle qui traduit des notions techniques
en une information accessible au grand public, mais aussi parce qu’il
estime que c’est ce qui correspond le plus à sa formation principale,
celle qu’il a suivie au sein de Sciences Po Grenoble.
Des outils essentiels et des compétences fondamentales
acquis au sein de Sciences Po Grenoble
« Sciences Po nous apprend à apprendre ». Selon le directeur de l’agence
Myso, les outils et compétences acquis grâce à la formation de Sciences
Po Grenoble sont essentiels pour réussir dans le secteur de la communication.
Communiquer, c’est créer, construire des images et des représentations,
mettre en avant des informations claires et utiles, qui capteront l’attention
du plus grand nombre. Mais avant de communiquer, il faut analyser. Sans
analyse du contexte, la communication ne peut être efficace, et cette
analyse passe par l’étude sociologique d’une société et par la compréhension
de ses enjeux et de ses usagers, autant de concepts qui sont enseignés
au sein de l’IEP. D’autres compétences utiles au métier y sont transmises
: un esprit vif et de synthèse, une facilité à s’exprimer, une ouverture
d’esprit, une capacité à s’adapter dans une société en constante évolution,
des qualités rédactionnelles… en bref, toutes les caractéristiques qui
font de Sciences Po Grenoble une grande école de sciences sociales.
La représentation de la communication comme «
un monde de requin », une fausse image du secteur ?
« Passé quarante ans de vie, je pense avoir compris que lorsqu’on se comporte
d’une certaine manière, le monde se comporte de la même façon avec nous
». Par cette phrase, Julien Tora exprime une idée très simple : le secteur
de la communication n’est pas vraiment différent d’un autre. Le fondateur
de Myso n’a pas l’impression d’être en constante concurrence avec les
autres agences de communication. Il n’hésite pas, lorsqu’il a conscience
de ne pas avoir les compétences adaptées à un projet, à appeler d’autres
agences qui s’occuperont à sa place du client. Il fait d’ailleurs très
peu de marketing pour sa propre agence, et préfère utiliser le relationnel
et le réseau pour trouver de nouveaux clients, pour que les choses se
fassent naturellement. « Si on est honnête et assez malin pour faire les
bons partenariats, on peut réussir à tirer son épingle du jeu sans être
agressif. En fait, je préfère me tenir du côté des gentils, sans faire
de mal autour de moi, et c’est ce qui fait que mes clients sont fidèles.
Je travaille avec eux sur un même pied d’égalité, on discute, on s’écoute.
»
Un
métier dynamique et d’avenir
Les journées de travail de Julien Tora ne sont jamais les mêmes et c’est
ce qui fait de son métier un métier dynamique. Un jour, il faut rencontrer
les clients. Le lendemain, il faut mettre en place des stratégies de communication.
La semaine d’après, il faut faire du graphisme, puis de la programmation,
avant d’écrire le scénario d’un film publicitaire. Et chaque client a
son propre univers, son propre environnement, touche à différents secteurs,
ce qui diversifie davantage les pratiques, même dans les grosses agences
où les tâches sont plus distribuées.
Les métiers de la communication sont aussi des métiers d’avenir. En effet,
malgré la velléité de certaines entreprises à proposer la création de
slogans simples et rapides, il reste toujours beaucoup de places dans
le secteur de la communication d’après Julien Tora. Pour lui, le marketing
est une chose, mais une bonne et véritable communication en est une autre
: « Communiquer, ce n’est pas juste faire de la publicité. Communiquer,
c’est envoyer des signaux à une personne pour qu’elle comprenne vraiment
ce qu’on essaye de lui expliquer, pour qu’elle reçoive correctement l’information
qu’on essaye de transmettre. On a besoin de ça, aujourd’hui, dans ce monde
qui fonctionne à mille à l’heure, et ça les entreprises l’ont bien compris
».
Interview réalisée par Fanny CUCCOLO (étudiante
3A)
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05/12/2022