Lucille GAUTHIER (2015 SP), Directrice Générale des Services - Mairie de Fegersheim.
Parcours universitaire et professionnel :
Pourquoi Sciences Po Grenoble ?
Je suis rentrée à Sciences Po Grenoble dès le départ parce que je souhaitais faire le Master DPC. Je voulais depuis longtemps travailler dans le milieu de la culture. Mes parents m’ont donc aidée pour trouver une formation autour de la culture qui me permettrait d’avoir un bel avenir professionnel.
Pourquoi le parcours Direction de Projets Culturels ?
J’ai choisi ce Master car il est orienté politiques publiques et service public de la culture, plus que pour travailler pour des compagnies qui font de la stratégie de production ou de la création artistique. Le parcours DPC s’intéresse donc plutôt à l’action publique de la culture. Nous avions aussi des intervenants pendant les cours et des rencontres avec les professionnels. Celles- ci étaient d’ailleurs de très bonne qualité. Nous avions encore quelques cours théoriques mais beaucoup moins que pendant nos 3 premières années de Licence. Ces cours rentraient plus dans le vif du sujet car nous étudions des cas pratiques. Par exemple en M1, nous avions un travail où nous devions monter un dossier de subventions auprès des Fonds européens.
Parcours universitaire :
J’ai effectué mon premier cycle à Sciences Po Grenoble puis je suis rentrée en DPC en second cycle. Quand j’étais étudiante il n’y avait pas d’Erasmus dans le cursus en 2ème année. Par contre nous avions l’opportunité de partir à l’étranger en M1. Puisque le Master DPC n’était pas le parcours qui s’orientait le plus à faire un Erasmus pendant le cursus mais plutôt un stage en France, j’ai trouvé ma propre solution en faisant une année de césure entre le M1 et le M2. Je suis donc partie en Australie, où j’ai travaillé pendant 6 mois à l’Alliance française d’Adélaïde.
Qualité de la formation à Sciences Po Grenoble :
Je retiens de mon Master comme de Sciences Po en général
que nous recevons une « palette » de compétences qui
nous servent quel que soit l’environnement professionnel dans lequel
nous nous retrouvons (en collectivité territoriale, dans une structure
culturelle ou autre). Nous utilisons cette approche vraiment globale pour
réfléchir à un projet culturel, une stratégie
pour un territoire ou pour un type de population, par rapport à
des besoins spécifiques ou par rapport à des partenaires
disponibles. Ce sont des choses que nous apprenons finalement à
Sciences Po et en DPC. La formation m’a permise d’avoir des
réflexes et des clés de pensée pour réfléchir
à des types de services publics appropriés pour développer
un projet culturel.
Stages et vie associative pendant le parcours universitaire :
Durant le 1er cycle, j’ai d’abord effectué un stage dans une compagnie de théâtre entre ma première et deuxième année. Ensuite en troisième année, grâce à un partenariat entre Sciences Po Grenoble et le Musée de Grenoble qui offrait un poste à un étudiant de l’école, j’ai été chargée de m’occuper de toute la saison culturelle étudiante. J’étais également beaucoup investie dans les associations culturelles de l’IEP, et notamment en tant que responsable de l’atelier théâtre. Puis j’ai fait deux stages pendant le Master, à chaque fois en collectivité territoriale. Mon premier stage en M1 était à Rennes Métropole, sur le projet culturel communautaire. Puis j’ai fait mon stage de M2 à Lyon Métropole, également sur la politique culturelle métropolitaine.
Parcours professionnel à la sortie de Sciences Po Grenoble :
Lorsque je suis sortie diplômée de Sciences Po Grenoble, j’ai décroché un travail à côté de Strasbourg, dans une petite ville qui s’appelle Fegersheim. J’étais responsable du service culturel à mon arrivée et je suis toujours à Fegersheim depuis. Entre temps j’ai passé le concours d’Attachée territoriale, j’ai donc pu être titularisée. Quand je suis arrivée il y avait tout à construire sur le service culturel. J’ai donc eu carte blanche pour proposer un projet culturel structuré et ambitieux dans la limite des moyens de Fegersheim, qui reste une petite commune. J’ai pu toucher à tous les secteurs et domaines de la culture, du spectacle vivant, à l’école municipale de musique et de danse, la lecture publique ou la création d’une nouvelle médiathèque communale par exemple.
Poste actuellement occupé :
Je suis toujours à Fegersheim mais j’ai maintenant changé de poste. Depuis 2 ans je ne m’occupe plus de la culture, je suis désormais Directrice Générale des Services (DGS).
Quand j’étais responsable du service culturel, il y avait ce projet de nouvelle médiathèque, qui nous a pris 2 ans, de la définition d’un service à la concrétisation du chantier. Je me suis donc occupée de la structuration de toute l’offre culturelle, de la programmation trimestrielle et des thématiques à développer, mais aussi de gérer les équipes, du management et de l’organisation. Par exemple, à mon arrivée, il y avait une vingtaine de collaborateurs. Mon rôle est aussi d’amener les élus à prendre conscience que la culture est quelque chose d’important et qu’il ne faut pas la délaisser.
En tant que cadre en responsabilité d’un
service ou équipement culturel, notre rôle principal est
d’être une aide à la décision pour les élus.
Sciences Po et DPC sont donc une excellente formation d’aide à
la décision, mais qui nous apporte aussi des outils pour argumenter,
pour synthétiser les choses et trouver les bonnes approches pour
différents projets.
Ce que vous préférez dans votre métier ?
C’est une bonne question ! C’est vrai que la lecture publique et les bibliothèques avec la création de cette nouvelle médiathèque m’ont beaucoup plu, car j’avais cette possibilité de créer un tout nouveau service et j’avais vraiment l’impression, à ma petite échelle, de faire une différence sur le territoire en terme de services à apporter aux habitants. Et ainsi réussir par l’action culturelle et par les projets qu’on développe, à changer les choses dans le quotidien des personnes, toujours dans l’objectif d’amener plus de monde à la culture bien sûr.
Votre poste actuel correspond à ce que vous vouliez faire pendant vos études ?
Au départ je voulais absolument faire DPC pour travailler dans la culture, mais finalement maintenant je ne m’occupe plus trop de la culture dans mon poste actuel. Je ne me projetais pas du tout en tant que DGS pendant mes études. Tout comme je ne pensais pas rester à Fegersheim pendant 7 ans.
Et pour la suite (ambitions, projets, changement de poste…) ?
Actuellement je sais que je vais rester jusqu’à la fin du mandat du maire, c’est-à-dire jusqu’en 2026. Les postes sont souvent beaucoup liés à la durée des mandats dans le secteur public. Pour après je ne sais pas trop, je verrais bien. Je sais que j’aime beaucoup les projets et ne veux pas faire tout le temps la même chose donc peut-être devenir DGS dans une autre collectivité territoriale, tout comme je n’exclus jamais de revenir à la culture et surtout dans le secteur de la lecture publique car j’adore ça ! Peut-être par exemple en bibliothèque départementale… ? Par contre je suis certaine de continuer à travailler dans le public, d’autant plus que j’ai passé le concours d’Attachée territoriale. Pour le secteur culturel je pense que je peux plus facilement faire une différence en travaillant sur des projets propres à l’action publique culturelle, plutôt que dans une association ou une compagnie privée.
Conseils pour les étudiants de Sciences Po Grenoble :
Pour les stages dans la culture, il faut s’assurer lorsque vous cherchez un stage que vous allez être bien accompagné et que vous ne soyez pas là pour remplacer le travail d’un salarié qui n’a pas était embauché. Bien que cela peut être très formateur dans l’absolu, vous risquez d’avoir trop d’autonomie tandis que les stages devraient plutôt être des moments d’apprentissage avec le tuteur ou tutrice. Les stages sont également très bénéfiques pour la suite des études et pour votre réseau professionnel.
De plus, tester un stage dans le secteur privé et un autre dans le secteur public pendant le Master DPC peut aussi être une bonne idée car ce sont deux approches vraiment différentes. Cependant même si le parcours DPC lui-même est plus orienté vers le secteur public, à la sortie les étudiants peuvent tout autant travailler dans le public que dans le privé. C’est d’ailleurs le cas de plusieurs de mes anciens camarades de promotion qui ne travaillent pas du tout dans le secteur public. Les compétences que l’on apprend à DPC sont tout aussi valorisantes dans un équipement culturel privé, dans le secteur public que dans des associations culturelles. Pour les étudiants qui veulent s’occuper d’un équipement culturel en particulier, et donc d’être plus proches du côté artistique ou de la production de spectacle ou autre, il vaut mieux viser un équipement culturel précis (théâtre, musée…). Dans un service culturel de collectivité territoriale le côté artistique est peut-être un peu plus distant.
Portrait réalisé par Emily NICOLL,
étudiante
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23/01/2023