Hugo BEGUERIE (2013 PO), Responsable des programmes France chez Play International à Paris
Pourquoi l’IEP ?
Après une scolarité élémentaire en Allemagne et un collège/lycée à la Cité Scolaire Internationale de Grenoble conclue par un Abi-bac scientifique, c’est tout d’abord vers une classe préparatoire aux grandes école dite “HEC” que mon orientation m’a portée. Ravi d’avoir pu connaître l’univers de la « prépa » au sein du lycée Champollion de Grenoble, je me suis néanmoins aperçu que le monde des écoles de commerce ne correspondait pas à mes aspirations, ni à ma conception des études supérieures qui devraient, à mon avis, être accessibles à tous.
Attaché à ma ville et ayant manqué la date d’inscription au concours commun des autres IEP, j’ai intégré celui de Grenoble à la rentrée 2008, perdant une année dans mes études mais gagnant un horizon bien plus large pour la suite de mon parcours.
L’IEP, pour quoi ?
Intéressé par tout et excellent nulle part, j’ai eu le loisir de profiter d’une première année de découverte et de renforcement de culture générale.
Bénéficiant du statut de sportif de haut niveau, je passais presque autant de temps sur les bancs de l’amphi A que sur le banc de l’équipe de basket de nationale 3 de Seyssinet avec laquelle j’étais engagé. Heureusement, l’équipe de l’UMPF et celle de l’IEP m’ont permis de fouler les parquets plus régulièrement. Fidèle au CRIT de 2009 à 2015, j’y ai également participé en tant qu’ancien étudiant. Le sport universitaire m’a fait voyager et m’a apporté un cercle d’amis qui, 10 ans plus tard, tient toujours bon.
Au-delà du sport, ce sont mes engagements au sein du tissu associatif grenoblois et des quartiers de l’agglomération qui ont déterminé mon orientation. Engagé bénévolement pour le Réseau Education Sans Frontières puis dans le cadre de Contre-Pied, une association créée par Klaus Kinzler (emblématique professeur d’allemand de l’IEP), j’ai eu notamment le privilège d’être embauché par l’institut pour accompagner des élèves de lycées de ZEP à préparer le concours de 1ère année. Lors des vacances et certains mercredis, je travaillais en tant qu’animateur dans une MJC d’un quartier populaire de Saint Martin d’Hères.
La chance que j’ai eue en étudiant à Science Po est d’avoir pu croiser ces engagements personnels avec une vision politique plus globale et une connaissance détaillée des politiques publiques locales. Si je peux saisir l’opportunité de cet auto-portrait pour faire passer un message, je militerais en faveur d’une reconnaissance systématique, voire d’un encouragement de l’engagement bénévole des étudiants pendant leur parcours.
Et après ?
Fort d’un stage au Sénégal, d’une mobilité d’un semestre à Arizona State University et d’un stage au consulat de France en Allemagne, mon choix de master s’est porté sur le cursus « Organisations Internationales », qui mêlait pour moi intérêt général et ouverture sur le monde. Dirigé par Pierre Micheletti et Franck Petiteville, le master avait l’avantage de mobiliser de nombreux intervenants, de nous faire découvrir l’ONU à travers un « voyage de classe » à Genève et de laisser la part belle aux stages.
Pour le stage de fin d’études, j’ai accepté un défi : devenir le premier salarié à temps plein des Big Bang Ballers. Cette association, créée en 2010 à Grenoble, prend ses racines deux années auparavant au Bangladesh. Julien Kerdoncuf, étudiant à l’IEP est alors en stage à Dhaka. Membre de l’équipe de basket de Sciences Po, il s’aperçoit que ce sport est un excellent moyen de rencontrer les locaux et également de lever des fonds pour la cause des enfants des rues, nombreux dans ce pays très pauvre. Une ONG est d’abord créée en 2008 en Australie puis c’est au tour de la France d’organiser les premiers tournois avec le soutien du SUAPS et de joueurs plus ou moins confirmés, de l’IEP et d’ailleurs. Des fonds sont levés pour financer un panier de basket à Kaboul, et par la suite la rénovation d’une bibliothèque au Népal. Les tournois prennent de l’ampleur et deviennent bientôt une référence à Grenoble et sa région. L’agglomération connaissant également ses propres problématiques sociales, l’idée de monter des projets en France fait son chemin : des enfants des quartiers, aux jeunes filles roms des bidonvilles de Grenoble, en passant par les sportifs ayant un handicap mental ou encore les personnes en surpoids. Depuis 2010, des centaines de personnes ont participé aux programmes de l’association et près de 600 000 euros ont été mobilisés pour cela.
Après deux années au service de l’association, le stage s’étant prolongé en CDI jusqu’en 2015, j’ai ensuite travaillé plus de deux années au siège de l’association Concordia pour développer l’accueil de 200 volontaires en Service Civique dans dix délégations en France et à l’international.
Aujourd’hui, je suis en charge des programmes en France de l’ONG PLAY International qui est également basée au Burundi et au Kosovo. Avec l’équipe de huit personnes que j’encadre, nous développons des projets d’éducation par le sport sur le territoire métropolitain et à Mayotte. En partenariat avec le Ministère de l’Education nationale, notre équipe monte des projets de formation et d’accompagnement des enseignants et des éducateurs afin qu’ils disposent des outils et de la pédagogie nécessaires pour utiliser le sport comme un moyen d’éducation efficace. Comme les associations de mes premiers engagements, PLAY International agit en priorité auprès d’enfants habitant dans des quartiers défavorisés.
Je suis heureux d’évoluer au quotidien dans une fonction
qui compose avec ma formation à l’IEP, mes expériences
de sportif mais avant tout de l’engagement associatif que je place,
aujourd’hui encore, en tête de mes priorités.
Liens de l’article :
Association Big Bang Ballers : www.bigbangballers.fr
Association Concordia : www.concordia.fr
Association PLAY International : www.pl4y.international
Hugo BEGUERIE
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11/06/2018