Carole LYMER, 2013 PO - Master
SGC 2013, Co-fondatrice de mescoursesenvrac.com
J’ai commencé Sciences Po pour faire de la communication politique. Ce monde me fascinait, nous étions après la campagne présidentielle de 2008 et comme beaucoup de jeunes de 1989, nos années lycées avaient été rythmées par les protestations sociales.
En arrivant à Sciences Po Grenoble, j’ai découvert un monde nouveau pour moi : la géopolitique, les politiques publiques, les affaires européennes… Ces 5 ans m’ont donné la sensation de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons et surtout, surtout, le sentiment de pouvoir y faire quelque chose, y être utile !
Mon choix de master, naturellement, s’est porté vers le Master communication publique et politique. Je suis partie 1 an en stage (à l’époque, l’année de césure était en 4ème année) à l’ambassade de France au Maroc. En parallèle de l’apprentissage des techniques de communication institutionnelle et diplomatique, j’ai surtout découvert le Maroc. Ses bons côtés, ses moins bons et toutes les questions qui vont avec. On sait, en théorie, qu’il y a des inégalités. Mais là, j’étais dedans et j’étais abasourdie. A 20 ans, j’avais plus de pouvoir d’achat en stage que pas mal de gens autour de moi.
J’ai poursuivi mon année de césure avec un stage au ministère de l’économie à Paris, toujours en communication. Mon service ? La médiation inter-entreprise : accompagner les PME qui se font écrabouiller par les grands groupes français. La encore, surprise. L’Etat fait partie des plus mauvais payeurs et laisse parfois ses prestataire sans paiement pendant des mois… des mois pendant lesquels l’entreprise peine à payer ses salariés et fini parfois par mettre la clef sous la porte.
Voilà, après 1 an de « vraie vie », je ne regrettais pas d’avoir choisi de faire ma césure en stage plutôt qu’en université à l’étranger. J’avais changé. Et j’ai changé de Master (exceptionnellement) et je suis partie en master Sciences de Gouvernement Comparées (SGC) avec pour objectif de me former aux politiques publiques. Je voulais tout changer.
De fil en aiguille, j’ai fini par être formée au développement économique local où comment aider les territoires ruraux où en développement à attirer des entreprises et créer des liens économiques sur leur sol. Naturellement, après mon diplôme, j’ai rejoins un incubateur d’entreprises à Lille, dans une friche industrielle (la crise du textile avait frappé fort) avec pour objectif la création de 3000 emplois. Mon rôle dans cette fourmilière était de constituer un réseau d’entreprises, de collectivités et d’écoles autour du thème de la cybersécurité. Lille voulait devenir un territoire d’excellence dans le domaine et tirer profit de la transformation digitale.
Après deux ans exaltants dans un monde plein d’énergie positive et d’espoirs, l’idée de monter mon entreprise a germé. J’avais besoin d’être active, d’être actrice du monde de demain. En parallèle, mon mode de vie a changé également : je suis passée au zéro-déchet chez moi. C’était ma façon à moi de faire ma part.
L’un dans l’autre, l’idée de lancer un magasin en ligne zéro-déchet était née. Depuis 1 an, j’ai lancé Mes courses en vrac.com avec un entrepôt basé... à Grenoble, retour au sources !
Je suis un bon exemple que Science Po peut mener vraiment à tout. Si j’ai un conseil à donner à ceux qui hésitent à tenter l’aventure Science Po c’est de foncer, cette école est avant tout un gros trousseau de clés et si vous avez de l’envie et de l’énergie, vous pourrez tout faire.
Je termine sur l’importance du réseau. Ce que peux dire de mon expérience c’est que le réseau, si on n’en a pas (c’était mon cas, avec des parents commerçants dans un village de 3000 habitants), on peut le construire. Les stages sont un formidable lieu de rencontres et m’ont permis de me faire un réseau intéressant, utile et surtout de rencontrer des personnes de tous les horizons avec qui je garde contact aujourd’hui.
Carole LYMER
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