Elsa LAFAYE (2020 MMO), chargée de mission culture à l’Institut Français du Caire – Égypte
Tout d’abord parlons un peu de toi, comment décrirais-tu ton profil, les activités que tu effectuais et les goûts que tu avais avant et pendant ton parcours académique ?
« J’ai une grosse appétence pour la photo ! Mon profil
était aussi très orienté Méditerranée Moyen-Orient. J’étais active dans
des associations qui avaient attrait aux échanges culturels et linguistiques,
et j’allais souvent voir des expositions à l’Institut du Monde arabe par
exemple.
Mon intérêt pour la photo se traduisait quant à lui par l’organisation
de petites expositions, la participation à des concours etc… ».
Quel a été ton parcours scolaire postbac ?
« Après le bac j’ai fait une prépa hypokhâgne pendant
1 an, puis j’ai fait une double licence droit-sciences politiques. Après
cette licence j’ai fait le master MMO de Sciences Po Grenoble mais à distance.
J’ai fait cela car ça me permettait de faire des stages en parallèle.
J’avais aussi entrepris au début du master une licence de turc à Paris
que je n’ai pas poursuivis avec mes stages.
J’ai effectué un premier stage à la Chambre de Commerce de Paris au secteur
Afrique du Nord/Moyen-Orient, qui ne m’a pas tellement plu !
En deuxième année j’ai fait deux stages. Le premier à l’Institut de Recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO) sur l’organisation et la communication du festival littéraire Maghreb-Orient des livres qui se déroulait à la Mairie de Paris qui m’a énormément plu, et qui m’a convaincu que je souhaitais travailler dans le secteur culturel.
Le second stage, celui de fin d’études je l’avais décroché à l’Institut Français de Tunis, mais malheureusement je n’ai jamais pu faire ce stage car il y a eu le Covid, et le confinement était déclaré une semaine avant mon départ, une nouvelle assez difficile à recevoir… J’ai donc fait un autre stage à la place au sein du centre de recherche Achac qui travaille sur l’Histoire et la culture coloniale, qui était intéressant mais qui n’était pas exactement ce que je souhaitais faire.
À la fin de mon Master je souhaitais toujours partir à l’étranger… Et je suis partie 2 ans en Tunisie ! J’ai d’abord effectué un service civique de 10 mois à Tunis au sein de Al Badil, une association culturelle, puis j’ai enchaîné au sein d’une autre association tunisienne qui avait un projet artistique déployé entre l’Irak la Tunisie et la France. »
Pourquoi avoir choisi le Master MMO ? Et si tu n’avais pas fait ce master qu’aurais-tu fait ? Quel était ton second choix ?
« À l’époque j’avais également postulé pour un master
de droit international à Lyon où j’ai été prise et j’ai finalement choisi
le master MMO. J’explique cela car j’ai toujours eu une grosse appétence
pour la région Afrique du Nord, Moyen-Orient, Méditerranée, et au moment
de postuler j’avais un projet de recherche sur la Turquie que j’ai défendu
pendant ma candidature.
Je ne regrette pas du tout d’avoir fait MMO, mais j’aurais sûrement complété
ce master avec un master de management ou direction de projets culturels.
»
Tu travailles actuellement au sein de l’Institut Français du Caire en tant que chargée de mission culture, en quoi consiste ce travail ?
« Je suis rentrée en mars 2023 de Tunisie et je cherchais
du travail, j’ai postulé à plusieurs VIA et cela n’a pas toujours abouti.
J’ai donc commencé à travailler pour un festival de film documentaire
en France et j’ai très vite été rappelée par le Ministère pour passer
un entretien pour un poste au sein de l’Institut Français du Caire.
À l’institut je me charge de tout ce qui relève de la coopération au niveau
des arts vivants, de la photo, de la musique… Ma mission consiste concrètement
à développer des contacts et soutenir des projets de la scène culturelle
égyptienne, mais également à participer à la coopération entre les scènes
culturelles françaises et égyptiennes. Cela se traduit par des projets
de bourses, de soutiens à des initiatives, d’appels à projets etc… »
Quelles perspectives pour l’avenir ?
« Après mon VIA qui devrait potentiellement durer 2
ans, c’est encore un peu flou ! Je pense que dans ma carrière il y aura
forcément un moment où je repartirai travailler à l’étranger…
Au sein de ce domaine il est nécessaire de distinguer l’offre publique
de l’offre privée. Si l’on souhaite vraiment évoluer dans le réseau de
la diplomatie culturelle, on est concrètement amené à passer les concours
de la fonction publique : Ministère des affaires étrangères ou Ministère
de la culture, c’est ma lecture à mon échelle. Au sein du secteur privé
il y a plus d’offres, mais également plus de concurrence, sur un format
différent avec des acteurs bien implantés dans la région. Les concours
de la fonction publique forcément on y réfléchi un peu, mais dans l’immédiat
c’est plus une grosse incertitude !
Mais je pense que tout est un peu possible, j’attends de voir... »
Interview réalisée par Loïse Duquet (3A étudiante
IEPG)
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21/11/2023